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Artisanat : comment le Maroc veut développer le secteur

L'exportation, la labellisation et la pérennisation des métiers sont les trois leviers prioritaires pour le développement de l'artisanat marocain. Un secteur qui fait fortement face à la problématique du travail informel. Le défi reste donc la structuration du secteur et le renforcement de sa compétitivité d'où la mise en place du Registre National de l'Artisanat.

L'artisanat marocain est un moteur clé de l'économie nationale qui contribue à hauteur de 7% du PIB, emploie près de 20% de la population active, et dont les exportations ont récemment franchi le cap du milliard de dirhams entre 2022 et 2023, avec une croissance estimée à 7%, a relevé Aziz Akhannouch, lors de l'ouverture de la 8ème édition de la Semaine Nationale de l'Artisanat (SNA). Il a noté que le secteur de l'artisanat, qui renforce l'attrait touristique du pays, représente près de 10% des recettes touristiques en devises.



M. Akhannouch a également souligné les efforts du gouvernement pour la structuration du secteur et l'amélioration de la compétitivité des artisans qui s'impliquent dans la transmission de leur savoir-faire, de génération en génération, afin de préserver cet héritage.

Il s'agit notamment de la la création du Registre National de l'Artisanat qui a vu l'enregistrement de plus de 389.000 artisans, et la mise en place de l'Assurance Maladie Obligatoire qui compte plus de 641.000 bénéficiaires. Des programmes ont également été lancés pour améliorer la production artisanale, la connaissance des marchés et l'orientation vers l'exportation, notamment à travers la création de centres d'excellence pour des secteurs comme les tapis et la poterie.



Des programmes de certification et des labels de qualité ont été mis en place, avec plus de 69 marques collectives, a rappelé le chef du gouvernement, relevant que le nombre des inscrits dans les établissements de formation a augmenté de 55% cette année.

De son côté, la ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Fatima Zahra Ammor, a souligné que l'exportation, la labellisation et la pérennisation des métiers sont les trois leviers prioritaires pour le développement de l'artisanat marocain. "Pour accompagner les artisans, des programmes d'appui à l'exportation ont été mis en place, ainsi que des centres d'excellence visant à moderniser les filières. Nous avons débuté avec le tapis et la poterie et prévoyons d’étendre cette initiative à d'autres domaines", a expliqué Mme Ammor lors de cet événement placé sous le thème : "L'artisanat, un levier de développement au service du rayonnement et de la protection des patrimoines matériel et immatériel". Pour le second levier, la ministre a relevé que "la labellisation constitue un axe de structuration important, renforçant le Made in Morocco et permettant une présence accrue des produits marocains en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient", ajoutant que "le chantier de la pérennisation s'engage dans la préservation des métiers artisanaux en inscrivant les apprentis dans des écoles spécialisées, ce qui a connu une augmentation de 55% entre 2021 et 2023".

En outre, Mme Ammor a assuré que le gouvernement accorde une grande importance à ce secteur dynamique qui emploie plus de 2 millions d'artisans, précisant que les produits artisanaux ont généré plus d'un milliard de dirhams de revenus d'exportation au cours des deux dernières années (2022-2023). Par ailleurs, la ministre a noté que la problématique majeure de l’artisanat réside dans le travail informel et que le défi du gouvernement demeure la structuration du secteur et le renforcement de sa compétitivité d'où la mise en place du Registre National de l'Artisanat a permis d'identifier plus de 640.000 artisans qui peuvent désormais bénéficier de l'aide de l'État.

Mme Ammor a également mis en avant les priorités de l’action gouvernementale pour la modernisation du secteur de l'artisanat, conformément à la demande croissante en produits authentiques, tout en veillant aux enjeux de durabilité, de respect de l'environnement et de digitalisation. Intervenant par la même occasion, la ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement, chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, Ghita Mezzour, a souligné l’importance de renforcer la présence des artisans marocains dans les marchés nationaux et internationaux.

"Ceci permettra de faire connaître les professionnels du secteur et de booster les revenus financiers de l’artisanat, que ce soit à travers la commercialisation au niveau local ou mondial", a-t-elle soutenu. Pour sa part, le directeur général de la Maison de l'Artisan, Tarik Sadik, a souligné les efforts déployés pour la mise en œuvre des chantiers stratégiques annoncés dans le cadre du développement de l’artisanat marocain et de l’économie sociale et solidaire, visant à moderniser et à développer le secteur artisanal.

Ces initiatives sont cruciales pour répondre aux besoins changeants du marché et pour garantir la pérennité de l'artisanat marocain dans un environnement en constante évolution, a-t-il expliqué, mettant en avant l'importance de la Semaine Nationale de l'Artisanat pour accompagner la nouvelle dynamique du secteur. Il a également annoncé que dans le cadre d'un partenariat conjoint, la Fondation Nationale des Musées et la Maison de l'Artisan collaborent pour présenter une exposition d'œuvres d'artisanat d'art au Musée National de la Parure aux Oudayas, à Rabat. Cette exposition offrira une occasion unique au public, en particulier aux jeunes, de découvrir des œuvres remarquables conçues par une vingtaine de maîtres artisans marocains de renom, a-t-il ajouté.
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