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Attirer et retenir les talents : les défis que doit relever le Maroc au centre des débats

Le Maroc doit relever d’importants défis pour attirer et retenir les talents et stopper l’hémorragie de compétences. Une formation continue plus accessible aux entreprises, une concurrence avec l’Europe de plus en plus féroce, un décalage qualitatif, certes, mais aussi quantitatif entre les offres d’emploi et les compétences, une génération Z dont les aspirations et les conditions de travail recherchées doivent être prises en compte par les entreprises… Autant de challenges soulevés lors de la 40e édition du Carrefour du Manager, qui se tient du 31 octobre au 1er novembre à l’ISCAE.

Ph : Seddik
Ph : Seddik
Comment le Maroc peut-il rester compétitif en matière d’attractivité des talents ? C’est l’une des questions centrales de la 40e édition du Carrefour du Manager, qui se tient à l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE) les 31 octobre et 1er novembre. Selon Karim Cheikh, président de la Commission Capital humain à la CGEM, le pays bénéficie déjà d’un bon capital humain. «La compétitivité, elle, reste un objectif permanent à atteindre». Le Maroc se trouve à un carrefour d’opportunités grâce à ses réformes structurelles et ses accords de libre-échange.



Ainsi, conseille-t-il, «pour attirer et retenir les talents, il est essentiel de maximiser le potentiel humain. Cela nécessite une formation continue et des parcours professionnels clairs». Or, souligne-t-il, «actuellement, la formation continue est en panne, et seulement 1% des entreprises franchissent le pas». C’est pourquoi, appelle-t-il, il est aujourd’hui important de réformer la loi sur cette formation pour inciter davantage d’entreprises à en faire profiter leurs salariés.

Pour sa part, Rachid Bakkar, DRH d’Inwi, rappelle que la compétition pour les talents est féroce. De nombreux talents marocains sont courtisés par l’Europe et d’autres pays. «Même si certains salaires à l’étranger peuvent sembler inférieurs, d’autres avantages compensent cette différence, comme les frais de scolarité gratuits», explique-t-il. Bakkar suggère ainsi de défiscaliser une partie des frais de scolarité pour alléger le fardeau des familles. Il souligne également que de nombreux jeunes cherchent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Par ailleurs, estime-t-il, la meilleure défense est d’attaquer. Ainsi, le Maroc gagnerait à compenser, en quelque sorte, les départs des talents marocains par l’attraction de compétences africaines et de la diaspora marocaine disposée à rentrer au pays. À condition que le style de vie offert au Maroc se rapproche le mieux des leurs ! Imane Hamdi, directrice de l’Intermédiation sur le marché du travail à l’ANAPEC (Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences), aborde le sujet sous un autre prisme : celui des chercheurs d’emploi. «Avec 1,6 million de chômeurs au Maroc, il existe un véritable décalage entre les offres d’emploi et les compétences recherchées». Selon Mme Hamdi, «le véritable enjeu réside dans le nombre d’offres disponibles, qui n’est pas suffisant pour absorber les talents marocains». Ainsi, espère-t-elle, il faut créer davantage d’emplois tout en adaptant la formation aux besoins du marché.



Parmi les défis de formation qui se dressent se trouve celui de la fracture numérique. À ce propos, Mohamed Tazi, directeur général associé du cabinet LMS, insiste sur l’importance d’embrasser la digitalisation et l’intelligence artificielle (IA). «La résistance au changement doit être évitée», conseille-t-il. Et d’ajouter, «les entreprises doivent permettre à leurs salariés de s’épanouir en adoptant des outils modernes. L’IA, combinée à l’humain, peut apporter des bénéfices considérables en matière de productivité».

Pour sa part, Wassila Kara Ibrahimi, créatrice du Future Of Work Forum Africa, met en lumière les aspirations de la génération Z. Cette génération privilégie le télétravail et souhaite travailler pour des entreprises innovantes et responsables. «Les jeunes ne se limitent pas à la rémunération. Ils recherchent également un cadre de travail équilibré et aligné avec leurs valeurs», explique-t-elle. Lors d’une mini-enquête sur les attentes de la génération Z, qu’elle a menée auprès de 230 jeunes, plusieurs résultats marquants ont émergé.

D’abord, la majorité des répondants préfèrent passer l’entretien initial sur Zoom. S’ils sont convaincus, ils acceptent un entretien physique par la suite. Ce mode de fonctionnement témoigne de leur adaptation aux nouvelles technologies. En termes de conditions de travail, les jeunes aspirent à des entreprises offrant du télétravail. Beaucoup souhaitent savoir combien de jours par semaine ce mode est possible.

La question de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est également de plus en plus évoquée par les candidats. Les jeunes sont attentifs à la façon dont une entreprise gère son impact environnemental. Ils privilégient les organisations qui adoptent des pratiques durables et éthiques.

Autre caractéristique de la Gen Z, révèle-t-elle, la rémunération n’est pas le seul critère de choix. Les jeunes recherchent aujourd’hui un environnement de travail stimulant, assurant l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Ils sont par ailleurs assez volatils : les résultats montrent que deux tiers des jeunes ne souhaitent pas passer plus de 2 à 3 ans dans une même entreprise. Seuls 10% envisagent de rester jusqu’à 5 ans. Cela souligne un besoin de changement et d’évolution rapide

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La 40e édition du Carrefour du Manager se positionne comme le salon incontournable du recrutement au Maroc. Il met en avant le capital humain, essentiel pour relever les défis socio-économiques du Maroc. Avec environ une soixantaine d’exposants et 4.000 à 5.000 participants attendus, cet événement se fixe comme mission d’être une plateforme de débat sur les enjeux socio-économiques d’actualité.

Parallèlement, le Carrefour du Manager organise la «Startup Avenue». Cette compétition vise à soutenir un écosystème entrepreneurial dynamique et responsable au Maroc. Deux startups seront primées : la Meilleure startup et le Prix coup de cœur du jury. Ce concours souligne l’importance de l’innovation dans le développement économique du pays.
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