Ni la situation de guerre, ni l’instabilité de la région, encore moins les destructions subies n’ont dissuadé Bank of Africa (BoA) de prendre pied en Palestine, en prenant 1,24% du capital de la principale banque de Palestine, conglomérat bancaire et financier dont les actifs représentent 40% du PIB du pays, premier employeur et premier réseau bancaire avec une centaine d’agences et une part de marché de 33%.
« C’est un message d’espoir et de confiance qu’envoie BoA aux investisseurs et un signal fort donné en temps de guerre, prélude au redressement et à la reconstruction de notre pays », a déclaré Hashim SHAWA, président de Bank of Palestine (BoP), qui a indiqué que cette opération traduit la Haute Sollicitude de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI envers le peuple palestinien, rappelant la présidence du Souverain du comité Al-Qods et ses multiples bienfaits.
Pour sa part, Othman Benjelloun a rappelé que les discussions entre les deux banques avaient démarré il y a 2 ans et qu’elles ont été interrompues ces derniers mois, pour aboutir en ce moment où l’on espère un cessez le feu.
Quatre dimensions caractérisent cette opération :
Le Matin : Pouvez-vous nous présenter brièvement la Banque de Palestine ?
Hashim Shawa : Bank of Palestine est la première banque palestinienne, fondée en 1961 à Gaza. Le fondateur était Haj Hashim Atta Shawa, et je représente la troisième génération. La banque a commencé son activité en tant que banque agricole soutenant spécifiquement ce secteur avant de se transformer, au fil des années, en une banque commerciale universelle offrant tous les services bancaires à travers toute la Palestine, y compris Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Pouvez-vous nous donner une idée de la taille de la banque ?
Après le processus de paix et l’établissement de l’Autorité Nationale, sous la licence et la supervision de l'Autorité monétaire palestinienne qui régule toutes les banques, Bank of Palestine a été introduite en bourse en 2005. Pendant cette période, le capital a été augmenté, permettant à la banque de réaliser sa stratégie de croissance et d'expansion. Aujourd'hui, elle représente plus d'un tiers des dépôts, financements et facilités dans le système bancaire et est l'un des plus grands organismes financiers du secteur bancaire et l'un des plus grands employeurs du secteur privé avec 100 succursales et des filiales formant le Groupe Bank of Palestine. Nous disposons également d'une banque islamique nommée Banque Islamique Arabe et d'une société de paiement électronique similaire à PayPal, nommée PalPay, qui offre des services de paiement électronique en Palestine, le paiement mobile et le règlement de factures. Nous avons également créé avec des partenaires la société APEC, première entreprise de l'énergie solaire nommée "Qudra", qui produira dans sa première phase 100 mégawatts à différents endroits en Cisjordanie et, si Dieu le veut, à Gaza.
Pouvez-vous nous parler du partenariat que vous avez signé aujourd'hui avec une Bank of Africa ?
Je peux dire que c'est un partenariat fondé sur des principes et des valeurs, avec une croyance commune dans l'inclusion financière et « l'empowerment » communautaire. Grâce à Dieu, cette relation, basée sur ces idées et principes, s'est transformée en opportunités d'investissement mutuel de Bank of Africa dans le capital de Bank of Palestine et, espérons-le, en temps voulu, de Bank of Palestine dans le capital de Bank of Africa.
Quelles sont les attentes et les objectifs de Bank of Palestine pour cette opération ?
Premièrement, attirer un investisseur institutionnel malgré les circonstances difficiles, en l’occurrence les conditions de guerre, est un message fort. Le partenariat avec un investisseur arabe qui partage nos valeurs d'inclusion financière et de responsabilité sociale est crucial. L’objectif est aussi de renforcer et approfondir les liens fraternels et les échanges entre l'économie marocaine et palestinienne, avec de nombreuses possibilités devant nous. Nous souhaitons ouvrir ces horizons pour les deux peuples et pour les clients des deux banques.
Comment Bank of Palestine a-t-elle vécu la crise et la guerre, et y a-t-il eu un impact sur vos activités ?
Il n'y a aucun doute qu'il y a eu un impact. L'agression était sans précédent. La question palestinienne et la crise ne datent pas d’hier, mais cette dernière guerre est unique par son ampleur. Toute l'économie palestinienne a été négativement affectée par les conséquences de cette guerre, et nous espérons qu'un cessez-le-feu sera bientôt annoncé ainsi que la reconstruction. Presque tous les secteurs, pas seulement les banques, ont été affectés par les conséquences de la guerre, avec environ 20 à 30% de leurs activités dans la bande de Gaza ayant subi des pertes.
Un message pour les Marocains ?
Nous sommes naturellement fiers de cette relation fraternelle qui lie nos peuples et nous espérons renforcer ces partenariats. Nous renouvelons notre fierté de la relation qui a été renforcée aujourd'hui par la signature de cet accord et nous espérons qu'elle se développera au fil du temps. Je remercie le président Othman Benjelloun et je suis reconnaissant pour la Vision et la bénédiction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, qui a béni ce partenariat. Il s’agit en réalité d’un message pour les deux peuples. Nous sommes déterminés à accélérer et approfondir les partenariats bilatéraux, si Dieu le veut.
« C’est un message d’espoir et de confiance qu’envoie BoA aux investisseurs et un signal fort donné en temps de guerre, prélude au redressement et à la reconstruction de notre pays », a déclaré Hashim SHAWA, président de Bank of Palestine (BoP), qui a indiqué que cette opération traduit la Haute Sollicitude de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI envers le peuple palestinien, rappelant la présidence du Souverain du comité Al-Qods et ses multiples bienfaits.
Pour sa part, Othman Benjelloun a rappelé que les discussions entre les deux banques avaient démarré il y a 2 ans et qu’elles ont été interrompues ces derniers mois, pour aboutir en ce moment où l’on espère un cessez le feu.
Quatre dimensions caractérisent cette opération :
- Une participation croisée dans chacune des deux banques. Celle de BoA a été réalisée le 6 mai et celle de BoP interviendra ultérieurement ;
- Une coopération bancaire multidimensionnelle, essentiellement en matière de financement des échanges (trade finance) avec l’ouverture de lignes de financement et de confirmation, le financement des TPME, les échanges d’expériences et la gestion de patrimoine en plus de l’accompagnement de la diaspora palestinienne au vu du savoir-faire de BoA pour les Marocains du monde;
- La promotion de l’investissement et du marché palestinien, avec la conduite de délégations d’hommes d’affaires et la mise à profit de la plateforme BoA dans les différents pays de présence pour promouvoir la Palestine, à un moment où la reconstruction et les infrastructures demanderont des allocations importantes de capitaux ;
- Une coopération culturelle à travers le soutien à Bayt Al-Maghrib et la co-édition d’un ouvrage sur les deux villes déjà jumelées : Al-Qods Asharif et Fès.
BoA et BoP fortement engagées pour leurs communautés
Fondées presque au même moment (BoA en 1959 – BoP en 1960), les deux banques partagent les mêmes valeurs. BoP alloue 5% de ses bénéfices à des actions citoyennes, notamment sociales, culturelles, éducatives et médicales. Son conseil d’administration vient de mettre en place une enveloppe de 40 millions de dollars (2 millions par an sur 20 ans) pour venir en aide aux orphelins de la guerre de Gaza. Pour sa part, BoA à travers sa fondation pour l’éducation et l’environnement contribue fortement à ces deux secteurs. Son réseau d’écoles compte 309 établissements d’enseignement, prenant en charge 22.000 élèves et étudiants sur le territoire national.Questions Hashim Shawa, Président du Groupe Bank of Palestine : Le partenariat entre Bank of Africa et Bank of Palestine est fondé sur des principes et des valeurs
Le Matin : Pouvez-vous nous présenter brièvement la Banque de Palestine ?
Hashim Shawa : Bank of Palestine est la première banque palestinienne, fondée en 1961 à Gaza. Le fondateur était Haj Hashim Atta Shawa, et je représente la troisième génération. La banque a commencé son activité en tant que banque agricole soutenant spécifiquement ce secteur avant de se transformer, au fil des années, en une banque commerciale universelle offrant tous les services bancaires à travers toute la Palestine, y compris Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Pouvez-vous nous donner une idée de la taille de la banque ?
Après le processus de paix et l’établissement de l’Autorité Nationale, sous la licence et la supervision de l'Autorité monétaire palestinienne qui régule toutes les banques, Bank of Palestine a été introduite en bourse en 2005. Pendant cette période, le capital a été augmenté, permettant à la banque de réaliser sa stratégie de croissance et d'expansion. Aujourd'hui, elle représente plus d'un tiers des dépôts, financements et facilités dans le système bancaire et est l'un des plus grands organismes financiers du secteur bancaire et l'un des plus grands employeurs du secteur privé avec 100 succursales et des filiales formant le Groupe Bank of Palestine. Nous disposons également d'une banque islamique nommée Banque Islamique Arabe et d'une société de paiement électronique similaire à PayPal, nommée PalPay, qui offre des services de paiement électronique en Palestine, le paiement mobile et le règlement de factures. Nous avons également créé avec des partenaires la société APEC, première entreprise de l'énergie solaire nommée "Qudra", qui produira dans sa première phase 100 mégawatts à différents endroits en Cisjordanie et, si Dieu le veut, à Gaza.
Pouvez-vous nous parler du partenariat que vous avez signé aujourd'hui avec une Bank of Africa ?
Je peux dire que c'est un partenariat fondé sur des principes et des valeurs, avec une croyance commune dans l'inclusion financière et « l'empowerment » communautaire. Grâce à Dieu, cette relation, basée sur ces idées et principes, s'est transformée en opportunités d'investissement mutuel de Bank of Africa dans le capital de Bank of Palestine et, espérons-le, en temps voulu, de Bank of Palestine dans le capital de Bank of Africa.
Quelles sont les attentes et les objectifs de Bank of Palestine pour cette opération ?
Premièrement, attirer un investisseur institutionnel malgré les circonstances difficiles, en l’occurrence les conditions de guerre, est un message fort. Le partenariat avec un investisseur arabe qui partage nos valeurs d'inclusion financière et de responsabilité sociale est crucial. L’objectif est aussi de renforcer et approfondir les liens fraternels et les échanges entre l'économie marocaine et palestinienne, avec de nombreuses possibilités devant nous. Nous souhaitons ouvrir ces horizons pour les deux peuples et pour les clients des deux banques.
Comment Bank of Palestine a-t-elle vécu la crise et la guerre, et y a-t-il eu un impact sur vos activités ?
Il n'y a aucun doute qu'il y a eu un impact. L'agression était sans précédent. La question palestinienne et la crise ne datent pas d’hier, mais cette dernière guerre est unique par son ampleur. Toute l'économie palestinienne a été négativement affectée par les conséquences de cette guerre, et nous espérons qu'un cessez-le-feu sera bientôt annoncé ainsi que la reconstruction. Presque tous les secteurs, pas seulement les banques, ont été affectés par les conséquences de la guerre, avec environ 20 à 30% de leurs activités dans la bande de Gaza ayant subi des pertes.
Un message pour les Marocains ?
Nous sommes naturellement fiers de cette relation fraternelle qui lie nos peuples et nous espérons renforcer ces partenariats. Nous renouvelons notre fierté de la relation qui a été renforcée aujourd'hui par la signature de cet accord et nous espérons qu'elle se développera au fil du temps. Je remercie le président Othman Benjelloun et je suis reconnaissant pour la Vision et la bénédiction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, qui a béni ce partenariat. Il s’agit en réalité d’un message pour les deux peuples. Nous sommes déterminés à accélérer et approfondir les partenariats bilatéraux, si Dieu le veut.