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Banques participatives : Abdellatif Jouahri alerte sur le problème de liquidité et n’exclut pas le recours aux sukūk 

Le wali de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, tire la sonnette d’alarme : les banques participatives font face à un déséquilibre préoccupant. Alors que le volume des financements accordés par ces établissements a atteint 35 milliards de dirhams, le niveau des dépôts, lui, ne dépasse pas 12 milliards de dirhams. Un écart « structurel » qui, selon Jouahri, pèse lourdement sur leur capacité à répondre à leurs besoins en liquidité et freine leur développement.

Ph : Saouri
Ph : Saouri
Les banques participatives islamiques au Maroc font face à des défis financiers majeurs et au premier rang desquels figure un important déséquilibre entre les financements accordés et les dépôts disponibles, a alerté le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri.

S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée en marge de la 23ᵉ édition du Forum sur la stabilité financière islamique, tenue ce mercredi à Rabat, Jouahri a révélé que le volume des financements octroyés par les banques participatives a atteint environ 35 milliards de dirhams, alors que leurs dépôts n’ont pas dépassé 12 milliards de dirhams. Un écart significatif qui exerce une pression importante sur leur capacité à répondre à leurs besoins en liquidité.

Des solutions encore provisoires

Jouahri a estimé que les solutions mises en œuvre jusqu’à présent pour remédier à ce déséquilibre restent « insuffisantes et non durables ». Il a ainsi souligné la nécessité d’introduire de nouveaux instruments financiers, en particulier les sukūk, tout en appelant au renforcement du cadre juridique et de la gouvernance encadrant les banques participatives.

Rappelant que les premières autorisations pour les banques participatives ont été délivrées en 2017, et que leur entrée effective en activité n’a débuté qu’en 2020, Jouahri a qualifié l’expérience marocaine dans ce domaine de récente, appelant à un processus continu d’évaluation et de perfectionnement.

Bank Al-Maghrib à la manœuvre

Le Wali de Bank Al-Maghrib a rappelé que la Banque centrale avait pris l’initiative d’ouvrir la voie au financement participatif au Maroc, en veillant à ce que les entités intéressées s’associent à des banques marocaines établies, désireuses de s’engager dans cette nouvelle aventure. Et d’insister que la question de la liquidité demeure l’un des enjeux centraux du développement du secteur, précisant que l’Institut d’émission, en coordination avec le Conseil supérieur des oulémas, a travaillé à la mise en place de solutions techniques conformes à la charia, bien que ces dernières restent, selon lui, d’une portée limitée.

Vers des solutions structurelles

Abdellatif Jouahri a enfin indiqué que des travaux étaient en cours pour élaborer des réponses structurelles à la problématique de la liquidité. Parmi les pistes évoquées figurent l’émission de sukūk souverains au profit de l’État, ainsi que la possibilité, pour les banques participatives, d’émettre leurs propres sukūk, afin de renforcer leur assise financière et soutenir leur capacité de financement.
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