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Assurance-crédit : Coface mise sur la data pour affiner sa lecture du risque

Dans un contexte mondial marqué par la montée des incertitudes économiques, géopolitiques et climatiques, la Coface renforce son rôle stratégique dans la gestion du risque de crédit. À l’occasion d’une rencontre organisée à Casablanca, son directeur général, Xavier Durand, a souligné l’importance croissante de la donnée et de l’innovation pour affiner l’évaluation des risques, notamment en Afrique. Au Maroc, où le tissu économique reste dominé par les TPE, la hausse attendue des défaillances impose une vigilance accrue et stimule la demande en assurance-crédit.

Dans un monde de plus en plus incertain, où les risques géopolitiques, économiques et climatiques s’intensifient, l’information d’entreprise devient un métier stratégique pour la Coface et une activité synergétique de l’assurance-crédit. Cette activité s’appuie sur un vaste patrimoine de données devenu un actif clé pour la Coface et un socle de ses décisions. L’ambition aujourd’hui est d’enrichir ce capital, élargir sa couverture géographique, notamment en Afrique, et affiner l’évaluation des risques pour mieux accompagner les entreprises dans un environnement sous haute tension. C’est ce qui ressort d’une rencontre restreinte avec la presse organisée le 10 avril à Casablanca par Xavier Durand, directeur général de la Coface.

Durant cet événement, le patron du groupe a partagé sa vision du risque, forgée au fil des crises majeures, en insistant sur le rôle central de la donnée et de l’innovation dans l’anticipation et la gestion des menaces auxquelles les entreprises sont confrontées. La Coface se positionne aujourd’hui comme un acteur de référence de la gestion du risque de crédit commercial au niveau mondial, soutenant 100.000 entreprises à se développer sur près de 200 marchés internationaux. Il affiche 715 milliards d’euros d’exposition en assurance-crédit à fin 2024 et environ 12.000 décisions d’arbitrage sont prises par jour.



Xavier Durand pense que les chocs successifs remodèlent la dynamique du commerce mondial. De la crise financière de 2008 à l’escalade actuelle des conflits dans le monde, en passant par la pandémie de la Covid-19, ces événements ont contraint les entreprises d’opérer dans un environnement économique peu porteur et plus incertain. «Après une période où les taux ont été durablement bas et la croissance économique a été solide, le monde a changé depuis 2020. Après la pandémie de la Covid-19 la guerre en Ukraine et le conflit au Moyen-Orient, les nouveaux droits de douane décidés par l'administration Trump prolongent la série de chocs et leurs impacts sur le commerce et l’économie mondiale. L’enjeu pour les entreprises repose sur leur capacité à gérer le changement plus qu’à l’anticiper dans l’absolu. Il est très difficile désormais d’élaborer des stratégies à long terme», souligne Xavier Durand. Selon lui, le risque de faille qui a été écrasé durant le post-Covid par l’intervention massive des pouvoirs publics, remonte. Aujourd’hui, les États retirent leurs soutiens et les défaillances se normalisent. Le nombre de faillites d'entreprises continue d’augmenter, dans plusieurs pays, dépassant largement les niveaux pré-Covid. L’année 2025 devra être marquée par la poursuite de l’augmentation des défaillances d’entreprises dans le monde, déjà en forte hausse en 2024, accentuée par une dégradation des comportements de paiement, un tassement de l’activité et des marges sous pression. Cette tendance concernerait également le Maroc, selon Benoît Ganzman, directeur général de la Coface Maghreb, Afrique centrale et de l'Ouest. Cette situation s’explique par la fragilité structurelle du tissu économique marocain, constitué d’environ de 90% de TPE. Pour les entreprises, le retour à une forme de sélection naturelle impose une vigilance accrue, qui se traduit notamment par une demande croissante d’assurance-crédit.

Le risque, une affaire de précision

Face à l’intensification des incertitudes – géopolitiques, économiques, climatiques –, la Coface a bâti un modèle fondé sur la gestion opérationnelle des risques. Cette capacité repose sur une architecture technologique jugée unique dans le secteur. Grâce à une base de données mondiale enrichie en continu, la Coface est en mesure d’analyser des signaux faibles, d’ajuster ses décisions en temps réel et de proposer des réponses rapides. La data devient ainsi le nerf de la guerre. La qualité des données, combinée aux nouvelles technologies et à l’expertise humaine du groupe, constitue le cœur de sa proposition de valeur, avec des solutions «uniques» de gestion des risques.
Dans un secteur très compétitif, la Coface mise ainsi sur l’innovation pour conserver son avance. «Les prix de l’assurance-crédit sont orientés à la baisse ces dernières années. Les gains de productivité sont transférés aux clients», indique Xavier Durand.

Pour la Coface, le risque n’est plus un obstacle, mais un élément stratégique à intégrer dans les décisions commerciales. C’est tout le sens de son nouveau plan stratégique qui vise à renforcer l’offre de services autour de l’assurance-crédit, de l’information et du recouvrement, tout en capitalisant sur l’innovation.
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