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Perturbations en mer rouge : pour l'instant les impacts sont minimes pour le Maroc (Allianz)

Dans une nouvelle étude, Allianz Trade analyse l’impact de la crise de la mer Rouge, une route essentielle pour le commerce international , sur les perspectives économiques régionales et mondiales. Pour l’instant, l’effet reste modéré: même si le coût du fret maritime a augmenté de +240% depuis novembre 2023, il n’atteint que le quart du pic observé en 2021. Toutefois, si la crise devait se prolonger au-delà du premier semestre 2024, elle engendrerait une hausse de 0,5 point de l’inflation, une perte de 0,4 point de la croissance et de 1,1 point pour le commerce à l’échelle mondiale en 2024.

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La crise de la mer Rouge a engendré d’importantes perturbations du trafic maritime, contraignant les compagnies de fret à opter pour des itinéraires plus longs et plus coûteux. Dans une nouvelle étude, Allianz Trade analyse l’impact de ce choc sur l’inflation, le commerce mondial et la croissance économique. Et pour cause, la mer Rouge est une route essentielle pour le commerce mondial, par laquelle transite un tiers du trafic global de containers et 40% des échanges Asie-Europe.



Selon l’assureur-crédit, pour l’instant, l’impact de cette situation reste modéré, sans un signal d'alarme pour l'économie mondiale. Même si le coût du fret maritime a augmenté de +240% depuis novembre 2023, il n’atteint que le quart du pic observé en 2021. De plus, la demande de biens reste modérée, les stocks des secteurs de biens de consommation sont assez élevés et le fret maritime a augmenté ses capacités avec de nouveaux porte-conteneurs : autant de facteurs qui atténuent les impacts de la situation actuelle. « Toutefois, si celle-ci devait se prolonger au-delà du premier semestre 2024, l’impact sur les chaînes d’approvisionnement pourrait être bien plus important », explique Ano Kuhanathan, Responsable de la recherche sectorielle chez Allianz Trade.

En effet, si la crise persiste pendant plusieurs mois, une multiplication par deux des coûts du fret maritime engendrerait une hausse de 0,5 point de l’inflation mondiale à 5,1% en 2024. Elle générerait +0,7 point d’inflation en Europe et aux Etats-Unis, contre +0,3 point en Chine ( trois grands partenaires économiques du Maroc). Cela se traduirait par un impact de -0,9 point de croissance du PIB pour l’Europe et de -0,6 point pour les Etats-Unis. A l’échelle mondiale, l’impact sur la croissance du PIB serait de -0,4 point, ce qui la limiterait à +2% cette année.

Concernant le commerce mondial, après les différents chocs ces dernières années, les délais de livraisons des fournisseurs se sont normalisés et s’établissent à un niveau inférieur à la moyenne d’avant-pandémie. Toutefois, si les perturbations en mer rouge s’avéraient plus durables, l’impact sur la croissance du commerce mondial en volume pourrait atteindre -1,1 point. « La croissance des échanges internationaux se limiterait alors à +1,9% en 2024, ce qui accroîtrait le risque de voir le rebond du commerce mondial décalé », estime Ano Kuhanathan.

Allianz Trade considère également que les prix de l'énergie représentent un canal majeur de contagion de la crise actuelle à l’économie mondiale, et plus particulièrement à l’économie européenne. En effet, entre le 17 et le 22 novembre, soit le début de la crise en mer rouge, le prix du Brent a augmenté de près de +2%. Les prix du gaz naturel en Europe ont également évolué de +3,6%.

« Toutefois, la situation en la matière n’a pas encore atteint un stade critique. Les prix du pétrole continuent globalement de baisser car l’offre des producteurs est plus élevée que prévue, d’autant que des navires pétroliers continuent de naviguer en Mer Rouge. Concernant le gaz naturel, les réserves européennes sont importantes, et, malgré la récente vague de froid, nous approchons de la fin de la saison du chauffage », tempère Ano Kuhanathan.

Commerce maritime : les gagnants et les perdants

Soulignons enfin que suite à la crise en Mer Rouge, le commerce maritime en volume transitant par le Canal de Suez a décliné de -15% en glissement annuel au cours des 10 jours ayant précédé le 7 janvier, tandis qu’il a reculé de -53% dans le détroit de Bab-el-Mandeb ( entre Yémen et à Djibouti) qui mène à la Mer Rouge. Le nombre de navires commerciaux transitant par le Canal de Suez a reculé de -30% et le nombre de tankers de -19%. Dans le même temps, le commerce maritime transitant par le Cap de Bonne Espérance (Afrique du Sud) lui a quasiment doublé, le nombre de navires commerciaux a augmenté de +66% et le nombre de tankers de +65%.
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