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Eau potable : la BAD mobilise 105 millions d’euros pour un projet stratégique de l’ONEE

La Banque africaine de développement (BAD) s’apprête à soutenir un chantier stratégique au Maroc dans le cadre du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (PNAEPI 2020-2027). Un prêt de 104,7 millions d’euros, garanti par «Tamwilcom», sera accordé à l'ONEE pour cofinancer la digitalisation, le renforcement de la production et l’amélioration des performances de l’eau potable.

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La BAD envisage d’accorder à l’ONEE un prêt de 104,70 millions d’euros, assorti d’une garantie de «Tamwilcom», pour cofinancer le projet de digitalisation, de renforcement de la production et d’amélioration de la performance de l’eau potable (PDRAP). Ce projet, prévu entre 2024 et 2029, vise à sécuriser et à moderniser les systèmes d’approvisionnement en cette ressource essentielle, tout en renforçant la résilience et la capacité d’adaptation aux effets du changement climatique, tant dans les centres urbains que ruraux.



Selon le document de prêt, la moyenne annuelle d’apport en eau au Maroc entre 1945 et jusqu’à la précédente décennie était de 11,5 milliards de m³. Au cours des 10 dernières années, cet apport a connu une baisse significative et se situe en moyenne à 7 milliards de m³/an. Durant les 5 dernières années, le Maroc a subi une sécheresse sévère impliquant une nouvelle baisse des apports à environ 5 milliards de m³ d’eau pour des besoins actuellement estimés à 16 milliards, dont 1,7 milliard pour l’eau potable. Cette baisse s’explique par la réduction des précipitations et de l’enneigement et l’augmentation des températures. La demande en eau devrait encore augmenter, sous l’effet du changement climatique, de la croissance démographique et du développement économique, pour atteindre plus 18 milliards de m³ à l’horizon 2050, dont 2,6 milliards pour l’eau potable.

Dans ce contexte de demandes élevées et croissantes, l’utilisation efficace de l’eau est devenue une importance primordiale et l’une des priorités nationales du pays. Pour répondre à ce défi, le PDRAP propose :
  1. Le renforcement et la sécurisation de la production d’eau potable dans plusieurs agglomérations souffrant d’un déficit
  2. L’amélioration des performances techniques des systèmes de production et d’adduction d’eau potable dans plusieurs régions
  3. La digitalisation des systèmes d’exploitation et de gestion de l’ONEE-Branche Eau.
Pour y parvenir, plusieurs activités seront entreprises, notamment l’acquisition de logiciels et d’équipements intelligents dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route de la digitalisation de l’ONEE, l’installation de compteurs gros calibre, la réhabilitation des réseaux d’adduction et des stations de traitement, ainsi que la modernisation des équipements de production et des infrastructures hydromécaniques. Ces actions visent non seulement à améliorer l’efficacité opérationnelle, mais aussi à renforcer la capacité des infrastructures à faire face aux variations de bilans hydriques induits par les fluctuations climatiques extrêmes, et par conséquent à accroître la résilience des infrastructures et intégrer des pratiques durables dans la gestion de l’eau.

Les effets attendus à court terme incluent une gestion plus efficace de cette ressource, une réduction des pertes et une augmentation de la disponibilité d’eau potable. À moyen terme, la modernisation des systèmes d’exploitation, la stabilité de l’approvisionnement et l’amélioration continue des infrastructures sont visées, renforçant ainsi la résilience hydrique face aux impacts du changement climatique. À long terme, l’impact attendu est une amélioration significative des conditions de vie socio-économique et sanitaires de la population, une plus grande résilience des communautés et une contribution aux objectifs de développement durable, tout en réduisant la vulnérabilité structurelle.

Ces résultats sont conditionnés par un financement adéquat, une collaboration efficace entre les parties prenantes, ainsi qu’une politique sectorielle et un cadre réglementaire et institutionnel favorables. Le coût global du programme PDRAP (hors taxes et hors droits de douane) est de 2,28 milliards de DH, soit environ 211,26 millions d’euros. Il sera financé conjointement par la BAD (104,70 millions d’euros), et l’ONEE (1,56 million d’euros), en plus d’un financement parallèle de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA, 105 millions d’euros). Avec ce projet, le Maroc confirme sa volonté de moderniser ses infrastructures hydriques et de renforcer sa résilience face aux défis climatiques, tout en offrant une réponse concrète aux besoins essentiels de sa population.

À noter que la nouvelle loi n°83-21 relative à la création des Sociétés régionales multiservices (SRM), promulguée en juillet 2023, a confié aux SRM, créées à partir de 2024, la responsabilité de la distribution de l’eau potable et de l’électricité et de l’assainissement à travers le territoire. Avec cette nouvelle loi, l’ONEE-Branche Eau se focalisera sur la production, le traitement et l’adduction de l’eau potable.
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