Les exportations marocaines de services livrés numériquement représentent près d’un sixième des livraisons africaines. Ces dernières totalisent 36,79 milliards de dollars (0,86% de parts de marché), contre 32,62 milliards en 2022 (0,84% de parts mondiales). Les importations africaines de ces services, elles, sont beaucoup plus importantes, avec 55,66 milliards de dollars (1,55% de parts mondiales), mais se contractent légèrement par rapport à 2022 : 56,81 milliards de dollars et 1,72% de parts mondiales.
Le Maroc est-il un acteur important de ce marché sur le continent africain ? La réponse se trouve dans une Note d’orientation conjointe du Groupe de la banque mondiale et de l’OMC de 2023. Celle-ci révèle que le Maroc fait partie du top 3 continental, où «la croissance des exportations est concentrée», soulignent les auteurs de ce document intitulé «Faire du commerce numérique un catalyseur du développement de l’Afrique». Ainsi, le Maroc, le Ghana et l’Afrique du Sud pèsent à eux seuls pour plus de la moitié des exportations de services livrés par voie numérique.
Avec le Ghana et l’Égypte, le Maroc forme également un groupe, très restreint, de pays africains dont le rythme de croissance annuelle de ces exportations dépasse celui du reste du monde. Ainsi, les exportations marocaines affichent un taux de croissance annuel moyen de 9% sur la période 2005-2022. Ce taux est appelé à augmenter vu les différents chantiers engagés au Maroc et les potentiels de croissance du continent : les exportations de services numériques devraient «augmenter de 74 milliards de dollars entre 2023 et 2040, soit doubler la part mondiale de l’Afrique», estime la Note conjointe.
Qu’exporte le Royaume par voie numérique ? Selon la même Note conjointe, «les services fournis aux entreprises et les services professionnels et techniques sont les secteurs les plus importants, suivis des services de télécommunications et des services informatiques. L’externalisation des services d’ingénierie – tels que le développement de logiciels, la conception électronique, l’ingénierie mécanique et le génie civil – est florissante, avec une croissance annuelle de 35% entre 2019 et 2022».
Les raisons derrière ce succès ? «Une infrastructure de télécommunications fiable, l’Internet à haut débit et une main-d’œuvre qualifiée dans de nombreux domaines des technologies de l’information, y compris le développement des réseaux, la conception de logiciels et la modélisation informatique. La situation géographique stratégique du Maroc, les actifs culturels et linguistiques, le faible niveau des coûts et des dispositions fiscales favorables en font une destination attrayante pour l’externalisation des processus métiers», souligne les auteurs.