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Fitch Ratings : La note du Maroc maintenue à «BB+» avec une perspective «stable»

Fitch Ratings maintient la note du Maroc à «BB+» avec une perspective stable. Dans ses prévisions, l’agence américaine de notation s’attend, en 2023, à une croissance économique de 2,7%, une inflation à 5,8%, un déficit budgétaire de 5% du PIB et un déficit du compte courant à 2% du PIB.

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Fitch Ratings vient de publier sa dernière note relative au Maroc. Elle y maintient la notation du Royaume à «BB+», avec une perspective stable. La notation du Maroc, indique l'agence de notation américaine, est supportée par «un historique de politiques macroéconomiques saines qui soutiennent la résilience aux chocs, un fort soutien des créanciers officiels, une composition favorable de la dette et des volants de liquidité confortables». À ces atouts s'opposent des indicateurs de développement et de gouvernance «inférieurs à ceux de ses pairs», un déficit budgétaire et une dette publique élevés ainsi que la vulnérabilité du Maroc aux conditions météorologiques défavorables.

>> Lire aussi : Economie: Fitch maintient la note du Maroc à «BB+» avec une «perspective stable»

Tremblement de terre : l'impact économique attendu sera limité

Pour l’agence de notation, même si le séisme pourrait quelque peu perturber la reprise du tourisme, les recettes du secteur étaient déjà supérieures au niveau d'avant la pandémie (71,4 milliards de dirhams à fin août, en hausse de 32,5% sur un an). De plus, les zones touchées par le tremblement de terre d’Al Haouz n’abritent pas de centres d’activité industrielle. De ce fait, l’agence suppose que l’impact économique du séisme sera limité en 2023.

Pressions sur les dépenses : lente consolidation

Fitch prévoit un déficit budgétaire de 5% du PIB en 2023, contre 5,2 % en 2022. L’agence souligne la légère croissance des recettes (+0,9% en glissement annuel jusqu'en septembre) qui a été soutenue par une hausse des recettes fiscales. Cependant, elle fait remarquer des dépenses publiques confrontées à des pressions à la hausse (+7,2 % en glissement annuel) en raison de la sécheresse ayant affecté l'approvisionnement alimentaire et de l’inflation. «Même si les subventions au gaz ont été inférieures aux prévisions, les subventions à l’alimentation et aux agriculteurs ont augmenté et les investissements dans les infrastructures hydrauliques se sont accélérés», précise la note.

En outre, le déficit budgétaire devrait, selon Fitch, diminué à 4,8% en 2024 et 4% en 2025, soit un niveau supérieur à la prévision médiane «BB» de 3,2%. Cependant, indique l’agence, «des risques importants pèsent sur le scénario de consolidation budgétaire progressive». D’abord, «les autorités ont annoncé un plan de reconstruction de 120 milliards de dirhams (8,5% du PIB) sur cinq ans. Nous supposons que le gouvernement supportera une partie du coût de la reconstruction, reflété par des dépenses d’investissement plus élevées, par le biais de dépenses budgétaires, mais le rythme d’exécution reste incertain», partagent les auteurs. Ensuite, les efforts de reconstruction, qui «coïncideront avec le démarrage d’un programme de transferts monétaires en faveur des ménages vulnérables», pourraient accroître les défis liés à la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement, estime l’agence.

Une dette du trésor élevée à structure favorable

Fitch Ratings prévoit que la dette du trésor augmentera pour atteindre 74,1% du PIB d’ici 2025, contre 71,6% en 2022, selon son scénario de référence actuel de consolidation budgétaire. Ainsi, l’agence estime que la dette publique atteindra 67,9% du PIB en 2025, contre 66,2% en 2022, soit nettement au-dessus de la médiane «BB» projetée de 51,9%. «La part de la dette du trésor libellée en dirhams est élevée à 73,1% (fin 2022), et près de 90% est à taux fixe, limitant les risques de change et de taux d'intérêt», indique l’agence. Et de noter que «la flexibilité financière du Maroc repose sur l'accès à une large base d'investisseurs nationaux et sur un fort soutien des créanciers publics, qui, nous l'espérons, contribueront à financer les coûts liés à la reconstruction et des besoins d'emprunt plus élevés».

Reprise attendue de la croissance

La croissance économique a ralenti à 1,3% en 2022, mais devrait atteindre 2,7% en 2023, selon Fitch. Cette accélération sera, estiment les auteurs, tirée par les effets de base liés à l'amélioration de l'agriculture. En outre, les auteurs s’attendent à ce que les efforts de reconstruction stimulent la croissance économique en 2024 et 2025, pour atteindre respectivement 3,2% et 3,3%, soutenue par les dépenses d'infrastructure, de solides performances industrielles et la reprise de la consommation intérieure. Cependant, rappelle la note, la croissance du Maroc reste vulnérable aux précipitations et à la normalisation de l'agriculture. En outre, «la détérioration de la situation économique mondiale, augmentant la volatilité des prix des matières premières et alimentant les pressions inflationnistes, ainsi qu'un ralentissement dans la zone euro constituent des risques à la baisse pour nos perspectives de croissance», partage Fitch.

Allégement des pressions inflationnistes

Fitch Ratings prévoit que l'inflation s’établira en moyenne à 5,8% en 2023 pour baisser à 2,4% en 2025. Un niveau en dessous de la médiane projetée de 3,4% «BB», à mesure que les prix de l'énergie et les anticipations d’inflation diminueront et que la production agricole s'améliorera. Il est à rappeler que l’inflation a culminé à 10,1% en février avant de retomber à 5% en août, en raison de restrictions temporaires à l'exportation et de la baisse des prix de l'énergie. En outre, la Banque centrale a maintenu, en septembre dernier, son taux directeur à 3% en raison du ralentissement de l'inflation et des incertitudes liées à l'évolution internationale et aux impacts du tremblement de terre.

Déficit du compte courant : une diminution attendue en 2023

Fitch prévoit que le déficit du compte courant se réduira à 2% du PIB en 2023. Cette baisse sera possible principalement grâce à une réduction de la facture des importations due à la baisse des coûts de l'énergie, à de fortes exportations industrielles et à la reprise du tourisme. Toutefois, ce déficit devrait augmenter à 2,5% en 2025, selon l’agence, à mesure que les importations augmenteront en raison de la reprise de la demande intérieure.
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