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FMI : le Maroc, un exemple de transformation économique réussie

Dans les économies arabes, caractérisées par la persistance d’une croissance morose, d’un taux de chômage élevé et des pressions croissantes liées à la dette, à l’inflation et aux inégalités, il sera difficile de maintenir le statu quo d’une activité économique dominée par l’État. Les experts du FMI recommandent ainsi aux pays de la région de repenser leur modèle de croissance pour un développement plus inclusif. Pour le FMI, la transformation ne dépend pas uniquement de l’extérieur : la transformation réussie du Maroc ces 10 dernières années est la preuve qu’une refonte interne de l’économie peut s’avérer efficace pour la transformation d’un pays.

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Le moment est venu de repenser les moteurs de la croissance économique à l’échelle du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. L’objectif est d’assurer une croissance plus inclusive, de créer des emplois de qualité et de mieux répondre aux aspirations des 600 millions d’habitants de la région. Dans cette zone, caractérisée par la persistance d’une croissance morose, d’un taux de chômage élevé chez les jeunes et des pressions croissantes liées à la dette, à l’inflation et aux inégalités, «Il sera difficile de maintenir le statu quo d’une activité économique dominée par l’État, en particulier pour les pays fortement endettés qui sont confrontés à des coûts de financement élevés». C’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse publiée par le Fonds monétaire international (FMI), à la veille de ses assemblées annuelles prévue la semaine prochaine à Marrakech. Cette étude donne des pistes aux pays arabes afin d’opérer une transformation, réduire les vulnérabilités et renforcer la résilience face aux chocs futurs, tout en promouvant une plus grande coopération mondiale.



Pour les experts du FMI, au niveau des réformes, «rien de ce qui est imposé de l’extérieur d’un pays ne peut marcher sans une adhésion à l’intérieur du pays». À titre indicatif, la transformation réussie du Maroc au cours des 10 dernières années, qui a été soutenue par le FMI, est la preuve qu’une refonte interne de l’économie peut s’avérer efficace pour la transformation d’un pays.

Stabilité macroéconomique et financière : les pistes de la refonte

Un premier pas consiste à mettre l’accent sur la stabilité macroéconomique et financière. Si bon nombre d’États ont, à juste titre, accru leurs dépenses et fourni une aide sociale pour faire face à la pandémie de la Covid-19 et à la crise du coût de la vie, ces mesures ont été onéreuses et ont souvent nécessité des emprunts. Or l’augmentation du coût du service de la dette réduit la marge de manœuvre budgétaire alors même que les pouvoirs publics continuent de faire face aux risques liés aux chocs futurs.

Parallèlement au remboursement de la dette, les pouvoirs publics devraient mobiliser des recettes en supprimant les exonérations inefficaces et en améliorant l’équité fiscale, limiter les dépenses liées aux subventions non ciblées et maîtriser la masse salariale du secteur public.

S’agissant de la politique monétaire, les Banques centrales devraient mettre clairement l’accent sur la stabilité des prix tout en maintenant la stabilité financière au besoin. La politique monétaire doit être ajustée en fonction des données les plus récentes, de l’évolution de la conjoncture mondiale et de l’orientation des principales Banques centrales.

«Toutefois, la seule préservation de la stabilité macroéconomique n’apportera pas le changement porteur de transformation escomptée. Cette stabilité est la fondation et non la maison. La réalisation d’une croissance véritablement inclusive passera aussi par des réformes structurelles», est-il souligné.

Le secteur privé doit jouer un rôle plus inclusif

Outre le remplacement des subventions généralisées sur les prix par un appui ciblé, les experts du FMI recommandent de confier au secteur privé un rôle plus inclusif. «Là où le secteur public s’efforce de créer un environnement propice, les entreprises privées devraient assumer la responsabilité d’accroître l’investissement, la productivité et la compétitivité, tout en formant la main-d’œuvre afin que celle-ci puisse tirer parti d’un monde technologique en évolution», est-il indiqué. À cet effet, l’amélioration de l’éducation sera essentielle pour garantir l’intégration de la main-d’œuvre dans le secteur formel et le renforcement des compétences nécessaires pour le secteur privé. Par ailleurs, les économistes du FMI préconisent aux pays arabes d’assurer la transition énergétique et la résilience au changement climatique. Ceci à travers l’accélération des investissements dans les énergies renouvelables et des infrastructures à l’épreuve du climat, tout en adoptant des mesures qui augmentent le coût effectif des émissions de carbone, notamment la suppression progressive des subventions. «Les simulations de la Banque mondiale pour le Maroc montrent que l’investissement dans des infrastructures hydrauliques améliorerait la résilience face à la sécheresse, réduirait de près de 60% les pertes de PIB et stopperait l’augmentation de la dette publique», expliquent-ils. Et ce n’est pas tout. L’adoption des nouvelles technologies pourrait stimuler une transformation radicale. Le PIB par habitant de la région pourrait augmenter de plus de 40% à mesure que le passage au numérique accroît l’efficacité, l’inclusion et la résilience. Enfin, le FMI préconise le renouvellement du partenariat régional. «À mesure que les liens mondiaux se distendent, il importera plus que jamais de renforcer les liens régionaux en matière de commerce et d’investissement.»
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