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Mardi 21 Mai 2024
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IA, décarbonation... les contours de la future stratégie de développement des aéroports du Maroc

À quelque chose malheur est bon. La crise sanitaire survenue en 2020 et son lourd impact sur le transport aérien imposent à l’État un reparamétrage substantiel du schéma directeur aéroportuaire national élaboré en 2013 par le bureau Advanced Logistics Group. Le fait est que la conjoncture liée à la pandémie a impacté la véracité et la fiabilité des données de base d’élaboration de la dernière stratégie, notamment les prévisions du trafic aérien. Ce qui motive la réalisation d’une nouvelle feuille de route portant sur la planification du développement des aéroports nationaux. Celle-ci sera bâtie autour de deux piliers centraux : le verdissement des infrastructures aéroportuaires en intégrant des pratiques respectueuses de l’environnement et l’adoption de solutions technologiques basées sur l’intelligence artificielle.

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Le Maroc se dotera prochainement d’une nouvelle vision pour le développement de ses infrastructures aéroportuaires à l’horizon 2045. La Feuille de route en projet viendra planifier le développement des aéroports selon une approche prospective et cohérente du développement futur de chaque aéroport en se basant sur l’évolution du trafic aérien à l’horizon de 2045 et en définissant un cadre harmonieux de développement des installations aéroportuaires, leur exploitation et leur entretien.

20 aéroports marocains concernés par la stratégie de développement

Le programme de l’opération porte sur 20 aéroports, dont ceux de Dakhla, Fès-Saïss et l’aérodrome de Taza, Rabat, Nador, Oujda, Laâyoune, Essaouira, Ouarzazate et Guelmim. À travers cette nouvelle vision, le Royaume entend moderniser les opérations et mettre en place des aéroports intelligents, tout en adoptant des pratiques respectueuses de l’environnement. Le département du Transport devra commanditer le 28 mai pour 9,7 millions de DH l’étude d’élaboration du futur schéma directeur de développement des infrastructures aéroportuaires. L’étude devra ainsi proposer et définir des technologies émergentes dans le secteur aéroportuaire. Il s’agit d’identifier des innovations spécifiques au secteur aéroportuaire à l’instar des solutions de sûreté basées sur l’intelligence artificielle, les outils de communication virtuelle en temps réel avec les passagers, la connectivité transparente avec toutes les parties prenantes et des robots intelligents.



La consultation réalisera par ailleurs une évaluation des avantages-contraintes potentiels d’intégration de ces nouvelles technologies (efficacité opérationnelle, réduction des coûts, réduction du temps de traitement, expérience des passagers, amélioration de la sécurité et de la sûreté, etc.) et proposera un plan d’intégration et de gestion du changement. L’étude cristallisera également des recommandations pour l’intégration des infrastructures décarbonées (utilisation des énergies renouvelables, efficacité énergétique des bâtiments et des systèmes, gestion durable de l’eau...) et évaluera l’impact des aéroports sur l’environnement.

Conscient de l’importance du secteur du transport aérien pour le développement économique et social du pays, le Maroc a adopté durant les dernières années une politique de libéralisation du secteur du transport aérien aux niveaux international et régional. Une politique qui a été couronnée par la signature des accords d’Open Sky avec l’Union européenne et les États-Unis et la conclusion de nouveaux accords bilatéraux libéraux avec les pays arabes, asiatiques et africains. Ainsi, le ciel marocain a connu une réelle émulation que le ministère du Transport juge «très avantageuse», notamment aux passagers aériens qui disposent d’une offre «très large» de services aériens à des prix «accessibles» et à des «horaires adaptés», permettant ainsi d’améliorer la connectivité internationale du Royaume et renforcer sa position en tant que destination touristique par «excellence».

Des leçons à tirer de la crise sanitaire pour améliorer l'aviation



La pandémie de la Covid-19 a causé des perturbations sans précédent dans le domaine de l’aviation. Durant cette crise, le mouvement des personnes par voie aérienne a été essentiellement arrêté ou limité par des mesures de santé publique et des restrictions de voyage mises en place dans le monde entier pour lutter contre la propagation du virus. En réponse, les compagnies aériennes ont cloué leurs flottes au sol et licencié des employés. Même si le nombre de passagers et les recettes ont tous deux diminué, il restait d’importants coûts fixes à payer, ce qui a entraîné des pertes financières. Un certain nombre de compagnies aériennes dans le monde ont dû déclarer faillite, tandis que d’autres ont été maintenues en vie grâce au soutien financier offert par les gouvernements.

Au-delà des compagnies aériennes, la pandémie a touché tous les aspects de l’aviation, notamment les aéroports et les fournisseurs de services de navigation aérienne, qui ont perdu des revenus au fur et à mesure que le nombre de passagers et de vols diminuait. À la lumière de ces évolutions, la dernière étude du Schéma directeur aéroportuaire national (SDAN), qui a été élaborée par le bureau Advanced Logistics Group (ALG) en 2013 et déclinant une stratégie de développement des aéroports marocains, s’avère aujourd’hui obsolète. En fait, la conjoncture liée à la pandémie a impacté la véracité et la fiabilité des données de base d’élaboration de la dernière étude, notamment les prévisions sur le trafic aérien. Ce qui motive la réalisation d’une nouvelle étude portant sur la planification du développement des aéroports.
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