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Le Maroc fait de la transition verte une priorité absolue mais exige un appui fort du leadership international   

Le Royaume place le processus de la transition verte parmi ses priorités absolues. Une stratégie nationale dédiée est ainsi mise en œuvre avec des plans d’actions précis, ambitieux et profondément étudiés. Mais cette transition mobilisera de gros investissements impliquant le public et le privé et surtout un appui fort du leadership international, notamment les pays développés et les principaux bailleurs de fonds. Comme le suggèrent la ministre de l’Economie Nadia Fettah Alaoui et sa collègue à la Transition énergétique, Leila Benali, lors d’un panel dans le cadre des Assemblées annuelles FMI-Banque Mondiale, le 11 octobre à Marrakech, ce processus aura besoin à la fois de l’expertise technique et un financement via des prêts à des taux préférentiels.        

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Le Maroc dispose d’un modèle économique très intégré avec des stratégies de développement portant sur plusieurs secteurs. L’affirmation est de Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du développement durable, qui intervenait lors d’un panel sur le thème «résilience, émergences, solidarité et neutralité carbone », lors des Assemblées annuelles du FMI-Banque Mondiale, le 11 octobre à Marrakech.

Le Royaume n’est certes pas un exportateur de pétrole et de gaz mais grâce au processus de diversification de son économie depuis des années, le pays a pu renforcer son offre exportable dans différents secteurs notamment celui des phosphates et dérivés, l’automobile, l’agriculture et la pêche. Benali souligne par ailleurs que le Royaume a développé une expertise stratégique dans d’autres domaines comme l’industrie des fertilisants, le recyclage et le traitement des eaux usées.



Ce processus de diversification de l’économie a été concrétisé grâce au déploiement d’un programme ambitieux de réformes structurelles, fait valoir la ministre de la Transition énergétique. C’est cette diversification, enchaîne la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, qui participait également au panel, qui a permis au pays d’amortir les chocs exogènes et endogènes.

Abordant la question du changement climatique, l’argentière du Royaume a souligné devant le président de la Banque Mondiale, Ajay Banga, qui participait au panel, que le Maroc fait de l’agenda de la transition verte une de ses priorités. D’ailleurs, développe madame Transition énergétique du gouvernement, Leila Benali, le Royaume fait de la transition énergétique durable un moteur du développement économique et social du pays. La feuille de route dédiée à la transition verte a pour objectifs majeurs d’assurer la sécurité d’approvisionnement, la disponibilité de l’énergie, l’accès généralisé à l’énergie, la maîtrise de la demande et la préservation de l’environnement.

Pour atteindre ces objectifs, des orientations stratégiques ont été adoptées et déclinées en plans d’action à court, moyen et long terme. Rappelons que ces orientations stratégiques prévoient, entre autres, un mix énergétique diversifié et optimisé, le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, une flexibilité au niveau du système électrique, la promotion de la production de l’électricité décentralisée, la décarbonatation du secteur industriel, l'exploration de nouvelles sources d'énergies (hydrogène, biomasse, énergies marines, etc.) et de méthodes innovantes de stockage d'énergie, en plus d’un renforcement de l’intégration régionale.

Le Maroc a ainsi fixé des objectifs ambitieux. Il s’agit, entre autres, du raffermissement de la part des énergies renouvelables dans le mix électrique pour atteindre 52% en 2030, la réduction de la consommation énergétique de 20% à l’horizon 2030 et la création de valeur dans des activités économiques énergivores. Pour le patron de la Banque Mondiale, le niveau de développement que le Royaume ambitionne d’atteindre permettra à l’Institution de Bretton Woods de réduire d’un côté ses financements au pays et renforcer davantage l’assistance technique et le partage d’expertise de l’autre. « Nous aurons besoin des deux à la fois ! », rétorque Leila Benali. En effet, poursuit la ministre, le Maroc qui a adopté une ambitieuse stratégie pour sa transition énergétique aura besoin de l’expertise technique, certes, mais également des prêts de la Banque Mondiale pour pouvoir financer les projets nécessitant des investissements lourds.

Rappelons qu’en mai dernier, la Banque africaine de développement (BAD) avait appelé à libérer le potentiel du secteur privé dans les investissements climatiques au Maroc. Son constat est que le financement de la transition verte dans le Royaume reste fortement dominé par des acteurs publics, à l’instar du reste du continent alors que la situation budgétaire des pays africains n’a cessé de se détériorer ces derniers temps, du fait de plusieurs chocs. Selon l’institution panafricaine, le financement cumulé nécessaire pour le Maroc afin de répondre de manière adéquate au changement climatique est estimé à 93,91 milliards de dollars sur la période 2020-2030. Les coûts de l’adaptation sont estimés à 40 milliards et les coûts d’atténuation à 38,8 milliards (tels que prévus dans le cadre de sa contribution déterminée nationale liée à l’Accord de Paris). S’ajoutent les coûts des dommages qui s’élèvent, quant à eux, à 15,1 milliards de dollars. La ministre de l’Economie, Nadia Fettah, a profité de l’occasion pour aborder une problématique qui à ses yeux pénalisent la compétitivité du Maroc et celle d’autres pays en Afrique. Il s’agit des ratings réalisés par les agences de notation internationale qui, aux yeux de Fettah Alaoui, pénalisent parfois l’attractivité d’investissement des pays. De même, poursuit la ministre, dans le processus d’atténuation des effets des changements climatiques, le leadership international « nous demande d’augmenter la TVA sur les énergies fossiles alors qu’il doit nous aider d’abord à développer davantage les énergies renouvelables à travers des prêts à des taux plus modérés». Sa collègue de la Transition énergétique, Leila Benali, prône, elle, le déploiement d’une solution combinée qui règle l’ensemble des problématiques posées à la fois puisque tout est lié.
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