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L’équilibre budgétaire et le dessalement de l’eau pour la relance économique (Valoris)

Malgré la baisse des ressources hydriques et la hausse du chômage, le Maroc pourrait encore profiter d'une reprise de son dynamisme économique, grâce à deux leviers. Il s’agit de la préservation de l'équilibre budgétaire qui vise à restreindre l'augmentation des coûts liés au service de la dette publique et à réduire la compétition avec les acteurs privés pour l'accès au financement à des taux intéressants. Le Royaume pourrait également compter sur les politiques d'investissement dans le dessalement des eaux et le remplissage des barrages afin de stimuler le secteur agricole sur les moyen et long termes, tout en limitant les séquelles des années de sècheresse.

L’étude constate une baisse du rythme des levées du Trésor en 2023, avec une orientation vers les maturités à long terme.
L’étude constate une baisse du rythme des levées du Trésor en 2023, avec une orientation vers les maturités à long terme.
Malgré la baisse significative des ressources hydriques et la hausse du chômage, le Maroc pourrait maintenir son dynamisme économique, grâce à deux leviers. Le premier porte sur la préservation de l'équilibre budgétaire qui vise à restreindre l'augmentation des coûts liés au service de la dette publique et à réduire la compétition avec les acteurs privés pour l'accès au financement à des taux intéressants. Le second levier, lui, concerne les politiques d'investissement dans le dessalement des eaux et le remplissage des barrages afin de stimuler le secteur agricole sur les moyen et long termes, tout en limitant les séquelles des années de sécheresse.

C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée par Valoris Securities, sous le titre «Une résilience des finances publiques, malgré une montée du chômage historique et une sécheresse imminente». Dans cette étude, la société de bourse analyse les dernières évolutions macro-économiques, décryptant les contraintes, mais aussi les éléments favorables de la conjoncture. Au sujet de la croissance, celle-ci aurait atteint 3,3% au quatrième 2023, mais devrait ralentir en janvier 2024 à 2,4%. Ce dynamisme est principalement porté par les industries extractives et chimiques, ainsi que par le renforcement des services non marchands. La croissance devrait atteindre 3,2% en 2024, sur la base des projections de Bank Al-Maghrib qui reposent sur l'hypothèse d'une production céréalière moyenne de 70 millions de quintaux et d'une augmentation de la valeur ajoutée non agricole de 2,7% durant l’année en cours, soutenue par la reprise anticipée dans les secteurs de l’industrie et du BTP.
Les experts de Valoris Securities constatent, par ailleurs, une dégradation de la situation de l'emploi, avec un taux de chômage atteignant 13%, ce qui représente un record historique. Cette hausse du chômage est principalement attribuable à la perte de 198.000 emplois en milieu rural, largement imputable au stress hydrique et aux séquelles de l'instabilité géopolitique mondiale, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine. Dans la même lignée, le volume du commerce mondial des marchandises semble progressivement retrouver sa tendance à moyen terme, après avoir stagné au cours de la première moitié de l'année. Cette reprise bénéficie notamment du renforcement des échanges entre la Chine et les États-Unis.
Selon le dernier baromètre de l'OMC, ce retour à la tendance aurait été stimulé, en partie, par l'amélioration des ventes et de la production automobile, ainsi que par le commerce de composants électroniques. Pour le Maroc, le déficit commercial s’est établi à 286,4 milliards de DH à la fin de décembre 2023, ce qui représente une baisse de 7,3% sur un an. Ainsi, le taux de couverture des importations par les exportations s'est amélioré, profitant d’une réduction des importations (-2,9%) et une légère croissance des exportations (+0,2%).

L’étude souligne en outre une maîtrise du déficit budgétaire et une amélioration du solde ordinaire, malgré un contexte économique défavorable. Ainsi, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de 73,7 milliards de DH à fin décembre 2023, contre 76,3 milliards un an auparavant, soit une baisse de 3,5%, tiré principalement par un solde positif des comptes spéciaux du Trésor et les «SEGMA» de 31,3 milliards de DH. Les économistes de Valoris Securities notent aussi une baisse du rythme des levées du Trésor en 2023 avec un besoin de financement de 72,1 milliards de DH, contre 73,5 milliards à fin décembre 2022. De plus, ils constatent un renforcement des maturités longues dans l’encours de la dette intérieure de l’État. D’ailleurs, les maturités à plus de 10 ans représentent dorénavant près de 41,2% du total de l’encours, contre près de 35,8% un an auparavant.
En parallèle, les maturités à moyen terme (supérieures à 1 an et inférieures à 10 ans) ont connu une contraction de leur poids de 36,9% à fin décembre 2022 à 32,3% à fin décembre 2023, avec une forte réduction du poids de la maturité à 5 ans. «Ceci traduit une volonté du Trésor de s’orienter de plus en plus sur des maturités longues. D’ailleurs, à fin décembre 2023, le Trésor a procédé à des opérations d’échange de bons, en vue de réajuster le profil de la dette pour 69,8 milliards de DH, échangeant ainsi des bons à maturité entre 13 semaines à 10 ans, par des bons à maturité de 2 ans à 30 ans», expliquent les experts de Valoris Securities.
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