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Les exportateurs marocains des produits de la pêche en quête de nouveaux débouchés en Afrique

À la recherche d’opportunités de croissance, les acteurs marocains de la pêche maritime s’apprêtent à lancer une nouvelle mission de prospection B2B en Afrique. Cette initiative, organisée par Morocco Foodex en juin-juillet prochains, cible cette fois-ci deux marchés émergents : le Gabon et le Ghana. Elle vise à renforcer les exportations vers le continent africain, en plein essor, dans un contexte de diversification des marchés et de recherche de partenariats stratégiques.

Les potentialités de croissance des exportations marocaines en Afrique restent importantes, bien qu’on assiste à une amélioration du positionnement de ces exportations sur le continent ces dernières années.
Les potentialités de croissance des exportations marocaines en Afrique restent importantes, bien qu’on assiste à une amélioration du positionnement de ces exportations sur le continent ces dernières années.
Dans une démarche de diversification de leurs marchés, les opérateurs marocains du secteur de la pêche maritime s’apprêtent à lancer une nouvelle mission B2B en juin prochain, cette fois-ci ciblant deux pays d’Afrique : le Gabon et le Ghana. Cette initiative, organisée par Morocco Foodex, s’inscrit dans une volonté affirmée de promouvoir le potentiel exportable marocain tout en répondant aux besoins spécifiques du marché africain dans le domaine de la pêche. L’objectif principal de cette mission est double : d’une part, offrir aux producteurs et exportateurs marocains de nouvelles opportunités d’augmenter le volume, la diversité et la valeur de leurs exportations vers l’Afrique et, d’autre part, comprendre les besoins et les exigences du marché dans le secteur halieutique, en se rapprochant des principaux acteurs locaux tels que les importateurs, les distributeurs et les acheteurs spécialisés.



Parmi les priorités de cette initiative, à laquelle participera au moins 15 opérateurs marocains, figure la mise en avant des attraits du Maroc en termes de qualité des produits, de régularité et de capacité de production, de flexibilité, de respect des normes écologiques et de maîtrise du calendrier de production. Il s’agit ainsi de démontrer aux acteurs locaux la valeur ajoutée des produits marocains et de les convaincre de privilégier l’origine Maroc dans leurs choix d’approvisionnement.

La mission B2B, prévue du 30 juin au 6 juillet 2024, vise également à instaurer une plateforme d’échange, de partage et de discussion entre les opérateurs marocains et les principaux donneurs d’ordre au Gabon et au Ghana. Cette démarche collaborative permettra non seulement de présenter aux exportateurs marocains les opportunités d’affaires sur le marché africain, mais aussi de conquérir des parts de marché en différenciant et en valorisant l’origine Maroc par rapport aux principaux concurrents présents sur le marché.

Selon une étude stratégique publiée par le ministère des Finances en décembre 2020, la répartition des importations mondiales et des exportations marocaines des produits halieutiques par continent montre que sur un total de 1,7 milliard de dollars exportés en ces produits par le Maroc en moyenne sur la période 2010-2019, 70% étaient destinés à l’Europe (premier importateur mondial des produits de la mer avec 55 milliards de dollars comme moyenne sur la même période). Néanmoins, ce marché européen se caractérise par un taux de croissance de la demande (TCAM de +3% sur la période 2010-2019) qui reste inférieur au rythme de croissance de la demande d’autres continents, notamment l’Afrique (5,3%).

Loin derrière l’Europe, la destination africaine vient actuellement en deuxième position en absorbant près de 14% du total des exportations marocaines de produits halieutiques, une part en légère amélioration par rapport aux dernières années (11% sur la période 2008-2014) suite à la prise de conscience de l’importance du potentiel de ce marché. En moyenne sur la période 2010-2019, le Maroc a exporté seulement 250 millions de dollars de produits halieutiques vers l’Afrique, portant essentiellement sur les conserves de poissons, au moment où ce continent a importé près de 5 milliards de dollars. La demande africaine de conserves de poissons, qui constituent l’essentiel des exportations marocaines sur ce continent, a été satisfaite, en moyenne sur la période 2010-2019, à hauteur de 17% par les exportations marocaines et cette destination vient en seconde position (22% du total des exportations marocaines de ces produits), loin derrière l’Europe (64%).

Pour les poissons frais, réfrigérés et congelés, sur un total de 319 millions de dollars exportés par le Maroc en moyenne sur la période d’analyse, l’Europe et l’Afrique constituent les deux principales destinations de ces exportations (avec des parts de marchés de 48% et 26% respectivement). Cependant, pour ce segment, le taux de satisfaction de la demande du continent par les exportations marocaines reste faible à 2%. Pour les produits «séchés, salés, fumés», le taux de satisfaction de la demande africaine par les exportations marocaines est quasiment nul. Même constat pour les «crustacés, mollusques congelés». De plus, précise l’étude, en Afrique, la consommation de poissons par habitant devrait reculer de 0,2% par an jusqu’en 2030 (9,6 kg contre 9,8 kg en 2016), et ce en raison d’une croissance de la population plus rapide que celle de l’offre de poissons.

Pour le marché africain, les potentialités de croissance des exportations marocaines de produits halieutiques restent ainsi importantes, bien qu’on assiste à une amélioration du positionnement de ces exportations sur le continent ces dernières années. Selon l’étude de la DEPF intitulée «Quelles opportunités pour des exportations des produits halieutiques sur le marché africain», l’atténuation des obstacles d’ordre endogène et exogène pourrait promouvoir les flux d’échanges avec ce marché pour le rehausser à un niveau comparable avec celui de l’UE.

En outre, les différents efforts engagés par le Maroc pour le développement du commerce avec l’Afrique reflètent la prise de conscience de l’importance de ce marché et la forte volonté pour améliorer le positionnement du pays au niveau du continent et contribuer à relever le défi de la sécurité alimentaire africaine. En effet, la construction du port de Dakhla représente un point stratégique de connectivité (entrée/sortie) et constituerait éventuellement un hub régional potentiel avec le reste du monde et en particulier avec le continent africain.
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