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Les nouvelles prévisions de croissance de la BERD pour le Maroc

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) vient de publier son nouveau rapport sur les perspectives économiques pour la région du sud et de l’est de la Méditerranée (SEMED). Cette région d’opérations est composée du Maroc, de l’Égypte, de la Jordanie, du Liban, de la Tunisie et de la Palestine.

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Pour l’ensemble de la région, la croissance devrait atteindre 2,8% en 2024 et 3,9% en 2025. La BERD révise ainsi à la baisse les prévisions de croissance pour la région du SEMED, «en raison d’une reprise plus lente que prévu des investissements privés et publics et les perturbations dans le secteur de l’énergie en Égypte, de graves sécheresses survenues au Maroc et en Tunisie, et des répercussions de la guerre à Gaza sur les économies jordanienne et libanaise».

Pour le Maroc, la croissance s’établirait à 2,9% en 2024, puis à 3,6% en 2025. «Alors que des conditions météorologiques défavorables devraient peser sur l’activité économique cette année, la reprise des secteurs manufacturier et touristique, soutenue par un redressement des exportations et de la demande intérieure, devrait apporter un peu de répit», explique la BERD, qui est l’un des principaux bailleurs de fonds internationaux du Royaume. Concernant les finances publiques, la BERD estime que le gouvernement marocain poursuit une trajectoire d’assainissement budgétaire progressif. Ce qui a permis de réduire le déficit à 4,3% du PIB et de stabiliser la dette publique à environ 70% du PIB en 2023, grâce à l’augmentation des recettes fiscales et à la réduction des subventions, malgré l’augmentation du coût du service de la dette extérieure.

Sur le plan des comptes extérieurs, le déficit des transactions courantes s’est réduit grâce à la baisse des importations et à la meilleure performance du secteur touristique, des envois de fonds des émigrés et des exportations d’automobiles et d’équipements électriques.

Selon la BERD, les risques à la baisse (de ses prévisions de croissance) sont liés à la forte dépendance du Maroc à l’égard des importations d’énergie et de la production agricole saisonnière, ce qui rend l’économie vulnérable aux chocs climatiques et externes.

Membre fondateur de la BERD, le Maroc est devenu un des pays d’opérations de la Banque en 2012. À ce jour, la BERD a investi plus de 4,7 milliards d’euros dans le pays à travers 105 projets.

Pour les autres économies de la région SEMED, la croissance de l’Égypte est estimée à 2,7% pour l’exercice fiscal se terminant en juin 2024 (exercice 2023-2024), et devrait atteindre 4% pour l’exercice 2024-2025, à mesure que l’économie se remet de la période de crise. Sur la base d’une année civile, la croissance devrait être de 3,2% en 2024 et de 4,5% en 2025.

Concernant la Tunisie, la croissance devrait rester modeste, à 1,2% en 2024 et 1,8% en 2025, soutenue par une inflation plus faible, un déficit des transactions courantes qui se réduit et la poursuite des efforts de réforme. La contraction de l’agriculture et de l’exploitation minière a été compensée par une expansion du tourisme, des services financiers et de certains secteurs industriels

Au Moyen-Orient, la croissance en Jordanie devrait ralentir à 2,2%, en raison des retombées d'une guerre prolongée à Gaza, qui entraînerait une baisse du tourisme, des flux d'investissement, ainsi qu'une retenue des consommateurs face aux dépenses importantes en période d'incertitude accrue. La croissance devrait remonter légèrement à 2,6% en 2025, moyennant une amélioration des conditions géopolitiques et la poursuite des réformes.

Enfin, pour le Liban, «le PIB devrait se contracter de 1,0% en 2024, en raison de la détérioration de la stabilité, de l’inaction politique et du blocage des réformes. La croissance pourrait revenir à 2,0% en 2025, mais seulement si la guerre est endiguée, si des progrès sont réalisés en matière de réformes et si un programme du FMI (Fonds monétaire international) est mis en place».
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