Augmenter le nombre d’investisseurs en Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), apporter plus de profondeur au marché des capitaux, mettre en place de nouveaux produits et attirer les investisseurs étrangers. Tels sont les principaux défis auxquels doit faire face l’industrie de la gestion d’actifs au Maroc, s’accordent à dire l’ensemble des acteurs du secteur présents lors de l’édition 2023 de la Conférence de l'Association des sociétés de gestion et fonds d’investissement marocains (ASFIM), organisée mardi à Casablanca, sur le thème «La gestion d’actifs, vecteur de mobilisation de l’épargne pour un meilleur développement de l’Afrique».
Lors de son discours inaugural, Réda Hilali, président de l’ASFIM, a ainsi dressé une liste des principaux défis auxquels fait face cette industrie. L’augmentation du nombre d’investisseurs en OPCVM arrive en tête, puisqu’à ce jour, seulement 7% des actifs sont gérés pour le compte d’investisseurs particuliers. Le deuxième défi évoqué par Hilali est celui de la profondeur des marchés des capitaux : la Bourse de Casablanca ne compte que 74 valeurs cotées et le marché de la dette privée «ne concerne qu’un nombre d’émetteurs limité». Le troisième défi cité par le président de l’ASFIM concerne l’élargissement de la palette de produits proposés aux clients. Il souligne dans ce cadre l’absence de produits dérivés, de marchés à terme ainsi que les restrictions concernant l’investissement à l’international. Le quatrième défi est celui d’augmenter l’encours géré pour le compte de clients non résidents, qui se situe actuellement à moins de 1%.
De son côté, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des finances, a souligné, dans un message enregistré, que le segment des OPCVM «bénéficie, depuis son lancement au début des années 1990, d’un accompagnement continu». Elle a, par ailleurs, mis en exergue 4 considérations que le secteur devrait prendre en compte pour son développement futur : le renforcement des actions de l’éducation financière pour sensibiliser le grand public, l’adaptation des circuits de distribution adaptés à l’ère de la digitalisation, le renforcement des dispositifs de contrôle et de surveillance de la gestion collective et, enfin, l’attrait du secteur exercé sur les acteurs africains et comment ils peuvent se positionner pour en tirer profit.
Dans son intervention, Nezha Hayat, présidente de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), a, elle aussi, identifié 4 grands défis que doit relever l’industrie de la gestion d’actifs au Maroc : œuvrer à une mobilisation plus importante de l’épargne, favoriser une plus grande démocratisation des OPCVM, aborder le virage de la digitalisation, avec l’avènement des fintech et relever les défis environnementaux. Dans le cadre de ses missions, l’AMMC a décidé de mettre en place une certification internationale de gérants de portefeuilles. Une convention a été signée à cet effet, lors de cette conférence, avec le Chartered Institute for Securities & Investment (CISI), l'organisme professionnel le plus important de la profession au Royaume-Uni et dans un nombre croissant de centres financiers à l'échelle mondiale. Deux autres conventions ont également été scellées. La première a été signée entre l’ASFIM et l’Association professionnelle des sociétés de gestion et d’intermédiation de la zone UEMOA (ASGOP), alors que la deuxième acte l’adhésion de l’ASFIM à la Panafrican Fund Managers Association (PFMA). Un signal fort de l’intérêt porté par les investisseurs africains au marché marocain des OPCVM. C’est dans cet esprit, d’ailleurs, que Tarik Senhaji, DG de la Bourse de Casablanca, a rappelé que le ratio actifs gérés/PIB est de moins de 4% en Afrique et que le potentiel de développement demeure énorme. Il a, par ailleurs, souligné le faible volume du commerce intra-africain tout en appelant à le développer davantage.
Ce panel a également permis à des investisseurs comme Bachir Baddou, vice-président délégué de la Fédération marocaine de l’assurance, d’apporter leurs témoignages. Il a ainsi indiqué que, selon les chiffres de l’ACAPS, le montant total des investissements en OPCVM des sociétés d’assurance s’élève à 74 milliards de DH dont 45 milliards en OPCVM obligataires. Il n’a, en outre, pas manqué cette occasion pour souligner l’intérêt des fonds de gestion : «de par mon expérience, il est 10 fois plus intéressant de mettre ses actifs dans des fonds que de les gérer directement», a-t-il affirmé. Pour sa part, El Hassan Eddez, de la Direction du Trésor et des finances extérieures, a tenu à rendre hommage aux talents marocains de cette industrie dont les compétences et l’expertise ont bénéficié au Trésor.
Mounir Razki, PDG de Maroclear, a, quant à lui, fait remarquer que «le marché reste dominé par les produits de dette et les produits de taux». D’ailleurs, l’une des opportunités que pourrait développer ce secteur serait, selon le président de l’ASFIM, de créer des fonds à compartiments facilitant notamment le processus de mise sur le marché de nouveaux produits grâce notamment à l’adoption de la future nouvelle loi sur les OPCVM. Cette loi constituera, selon Hilali, une évolution majeure, avec l’intégration d’OPCVM à règles de fonctionnement allégées s’adressant à des investisseurs avertis, la possibilité de création de fonds libellés en devises et l’intégration du concept de parts d’OPCVM échangeables, ouvrant la voie aux ETF. D’ailleurs, révèle Ikhlas Mettioui, directeur de la gestion d’actifs et de la protection de l’épargne à l’AMMC, le projet de cette nouvelle loi est au niveau du Secrétariat général du gouvernement (SGG) où il entame son deuxième round de lecture. Pour cette professionnelle, les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), la finance verte, la digitalisation ou encore l’IA font partie des défis qui attendent cette industrie.
Lors de son discours inaugural, Réda Hilali, président de l’ASFIM, a ainsi dressé une liste des principaux défis auxquels fait face cette industrie. L’augmentation du nombre d’investisseurs en OPCVM arrive en tête, puisqu’à ce jour, seulement 7% des actifs sont gérés pour le compte d’investisseurs particuliers. Le deuxième défi évoqué par Hilali est celui de la profondeur des marchés des capitaux : la Bourse de Casablanca ne compte que 74 valeurs cotées et le marché de la dette privée «ne concerne qu’un nombre d’émetteurs limité». Le troisième défi cité par le président de l’ASFIM concerne l’élargissement de la palette de produits proposés aux clients. Il souligne dans ce cadre l’absence de produits dérivés, de marchés à terme ainsi que les restrictions concernant l’investissement à l’international. Le quatrième défi est celui d’augmenter l’encours géré pour le compte de clients non résidents, qui se situe actuellement à moins de 1%.
De son côté, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des finances, a souligné, dans un message enregistré, que le segment des OPCVM «bénéficie, depuis son lancement au début des années 1990, d’un accompagnement continu». Elle a, par ailleurs, mis en exergue 4 considérations que le secteur devrait prendre en compte pour son développement futur : le renforcement des actions de l’éducation financière pour sensibiliser le grand public, l’adaptation des circuits de distribution adaptés à l’ère de la digitalisation, le renforcement des dispositifs de contrôle et de surveillance de la gestion collective et, enfin, l’attrait du secteur exercé sur les acteurs africains et comment ils peuvent se positionner pour en tirer profit.
Dans son intervention, Nezha Hayat, présidente de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), a, elle aussi, identifié 4 grands défis que doit relever l’industrie de la gestion d’actifs au Maroc : œuvrer à une mobilisation plus importante de l’épargne, favoriser une plus grande démocratisation des OPCVM, aborder le virage de la digitalisation, avec l’avènement des fintech et relever les défis environnementaux. Dans le cadre de ses missions, l’AMMC a décidé de mettre en place une certification internationale de gérants de portefeuilles. Une convention a été signée à cet effet, lors de cette conférence, avec le Chartered Institute for Securities & Investment (CISI), l'organisme professionnel le plus important de la profession au Royaume-Uni et dans un nombre croissant de centres financiers à l'échelle mondiale. Deux autres conventions ont également été scellées. La première a été signée entre l’ASFIM et l’Association professionnelle des sociétés de gestion et d’intermédiation de la zone UEMOA (ASGOP), alors que la deuxième acte l’adhésion de l’ASFIM à la Panafrican Fund Managers Association (PFMA). Un signal fort de l’intérêt porté par les investisseurs africains au marché marocain des OPCVM. C’est dans cet esprit, d’ailleurs, que Tarik Senhaji, DG de la Bourse de Casablanca, a rappelé que le ratio actifs gérés/PIB est de moins de 4% en Afrique et que le potentiel de développement demeure énorme. Il a, par ailleurs, souligné le faible volume du commerce intra-africain tout en appelant à le développer davantage.
Éducation financière, nouvelle loi... les prérequis pour un développement plus soutenu
L’intérêt des acteurs africains était également visible à travers le nombre de professionnels venus, de tous les coins du continent, participer à cette conférence. Ils ont ainsi pu, à travers un panel sur le thème «Gestion d’actifs au Maroc : Challenges et Opportunités», obtenir plus de détails sur les défis auxquels compte faire face l’industrie marocaine des OPCVM. Lors de ce panel, Mostafa Hassani, vice-président de l’ASFIM, a souligné, à son tour, que le marché est marqué par une faible présence des investisseurs particuliers. «L’un des défis les plus importants est de savoir comment développer la petite épargne», a-t-il soulevé. L’éducation financière est, de ce fait, selon cet expert, importante pour drainer l’investisseur particulier.Ce panel a également permis à des investisseurs comme Bachir Baddou, vice-président délégué de la Fédération marocaine de l’assurance, d’apporter leurs témoignages. Il a ainsi indiqué que, selon les chiffres de l’ACAPS, le montant total des investissements en OPCVM des sociétés d’assurance s’élève à 74 milliards de DH dont 45 milliards en OPCVM obligataires. Il n’a, en outre, pas manqué cette occasion pour souligner l’intérêt des fonds de gestion : «de par mon expérience, il est 10 fois plus intéressant de mettre ses actifs dans des fonds que de les gérer directement», a-t-il affirmé. Pour sa part, El Hassan Eddez, de la Direction du Trésor et des finances extérieures, a tenu à rendre hommage aux talents marocains de cette industrie dont les compétences et l’expertise ont bénéficié au Trésor.
Mounir Razki, PDG de Maroclear, a, quant à lui, fait remarquer que «le marché reste dominé par les produits de dette et les produits de taux». D’ailleurs, l’une des opportunités que pourrait développer ce secteur serait, selon le président de l’ASFIM, de créer des fonds à compartiments facilitant notamment le processus de mise sur le marché de nouveaux produits grâce notamment à l’adoption de la future nouvelle loi sur les OPCVM. Cette loi constituera, selon Hilali, une évolution majeure, avec l’intégration d’OPCVM à règles de fonctionnement allégées s’adressant à des investisseurs avertis, la possibilité de création de fonds libellés en devises et l’intégration du concept de parts d’OPCVM échangeables, ouvrant la voie aux ETF. D’ailleurs, révèle Ikhlas Mettioui, directeur de la gestion d’actifs et de la protection de l’épargne à l’AMMC, le projet de cette nouvelle loi est au niveau du Secrétariat général du gouvernement (SGG) où il entame son deuxième round de lecture. Pour cette professionnelle, les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), la finance verte, la digitalisation ou encore l’IA font partie des défis qui attendent cette industrie.
Les OPCVM en chiffres
L’industrie des OPCVM existe au Maroc depuis 28 ans. Aujourd’hui, le secteur compte 19 sociétés de gestion comptant plus de 400 femmes et hommes au service des clients, dont plus de 100 professionnels de l’investissement, selon les données révélées par Réda Hilali, président de l’ASFIM. Le marché compte près de 600 OPCVM et pèse pour 570 milliards de DH d’actifs sous gestion, «un montant qui a plus que doublé en seulement 10 ans», fait remarquer Hilali. L’épargne mobilisée par ce secteur représente 45% des dépôts bancaires et 40% du PIB national. Aujourd’hui, les OPCVM représentent près du tiers de la capitalisation flottante au niveau de la Bourse de Casablanca, près de la moitié des Bons du Trésor et de la dette privée en circulation et une participation de 40% en moyenne aux introductions en Bourse. En outre, les OPCVM contribuent à plus de 30% des volumes échangés sur les marchés de capitaux. Par ailleurs, souligne Hilali, les rachats en OPCVM ont totalisé plus de 72 milliards de dirhams en 2022. Une situation à laquelle le secteur a fait face en fournissant la liquidité nécessaire, mais qui a été compensée par les souscriptions en OPCVM réalisée cette année, à hauteur de 62 milliards de DH. Un signe de confiance, selon Hilali.