En 2023, l’industrie pharmaceutique marocaine a enregistré une importante progression avec l’augmentation de 50% de son chiffre d’affaires par rapport à 2022. Ce bond économique traduit non seulement une croissance robuste, mais il pose aussi une question essentielle pour l’avenir du Royaume : le Maroc est-il en passe de devenir un acteur incontournable de la souveraineté sanitaire en Afrique ? C’est la question à laquelle l’analyse du PCNS, signée de l’économiste Henri-Louis Védie, tente de répondre en dressant un diagnostic du secteur, ses points forts et ses perspectives de développement.
Si 30 EPI sur les 50 retenus dans le cadre de cette étude sont marocains, les 20 autres sont des filiales de multinationales, ce qui illustre l’attractivité du Maroc pour les investissements étrangers. Parmi les industriels marocains, on cite Afric-Phar, Amanis, filiale de Laprophan, Biotechnologies (Marbio) Maroc, Cooper Pharma, Novopharma, Pharma 5, Pharmaprom, Polymedic, Rim Pharma ou encore Sothema. Les établissements pharmaceutiques industriels, comme Bayer, Galenica, Maphar, Novartis, Pfizer ou Sanofi, sont des filiales de groupes français (6 filiales), américains, suisses et allemands. Les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Inde, la Jordanie et le Portugal sont également présents au Maroc.
Évoquant l’écosystème prometteur au Maroc, le rapport cite le lancement, en mars 2023, par Pharma 5, de la première Smart Factory, première unité industrielle totalement digitale du continent, capable de multiplier par 5 sa capacité de production. Ou encore, la capacité de production de lignes spécialisées et automatisées de Sothema, pouvant atteindre 60 millions d’unités par an. Enfin, avec Biotechnologies (Marbio) Maroc, à l’horizon 2030, le Maroc devrait être le premier pôle africain d’innovation biopharmaceutique et vaccinale, dont la capacité de production annuelle serait de 116 millions de doses.
Notons au final qu’à l’échelle continentale, le Maroc s’impose comme le deuxième plus grand producteur de médicaments en Afrique, juste après l’Afrique du Sud. Cette position de leader est renforcée par une stratégie industrielle ambitieuse. Les perspectives de croissance restent prometteuses, notamment avec l’expansion de l’exportation des génériques vers d’autres pays africains, un marché où la demande est en forte hausse. Le Maroc continue également de préparer le secteur pour relever les défis de la souveraineté sanitaire avec une stratégie claire : développer une production locale capable de répondre aux besoins nationaux tout en s’imposant comme un fournisseur de choix pour le reste du continent africain. Cette dynamique, portée par des entreprises innovantes et un soutien étatique fort, pourrait bien faire du Maroc le nouveau pilier de la santé en Afrique.
Un écosystème à fort potentiel
Depuis la fondation de Pharma-Cooper en 1933, le Maroc a su développer un écosystème industriel pharmaceutique diversifié et résilient. Aujourd’hui, cet écosystème regroupe 50 établissements pharmaceutiques industriels (EPI), allant des très petites entreprises aux filiales de multinationales leaders dans le domaine, indique le rapport. «Avant 1980, on recensait 16 EPI, qu’on peut considérer comme les pionniers de l’écosystème. Entre1980 et 1999, cet écosystème s’enrichit de 14 nouveaux établissements, auxquels viendront s’ajouter, à partir de 2000, 20 nouveaux», souligne le rapport.Si 30 EPI sur les 50 retenus dans le cadre de cette étude sont marocains, les 20 autres sont des filiales de multinationales, ce qui illustre l’attractivité du Maroc pour les investissements étrangers. Parmi les industriels marocains, on cite Afric-Phar, Amanis, filiale de Laprophan, Biotechnologies (Marbio) Maroc, Cooper Pharma, Novopharma, Pharma 5, Pharmaprom, Polymedic, Rim Pharma ou encore Sothema. Les établissements pharmaceutiques industriels, comme Bayer, Galenica, Maphar, Novartis, Pfizer ou Sanofi, sont des filiales de groupes français (6 filiales), américains, suisses et allemands. Les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Inde, la Jordanie et le Portugal sont également présents au Maroc.
Un CA en hausse, des importations qui reculent et des milliers d’emplois à la clé
En comparant le chiffre d’affaires du secteur à celui de 2020, l’étude note une progression de 15,3% en 2021. Cette évolution est exceptionnelle, si on se rappelle son contexte, celui de la pandémie de la Covid-19, commente l’auteur du rapport. Et en 2022, le chiffre d’affaires continue à progresser, plus 7,9% par rapport à 2021, avec un chiffre d’affaires TTC de 14,57 milliards de DH. Ce qui montre sa résilience au plus fort de la pandémie. Vient ensuite une année faste, 2023, avec un chiffre d’affaires qui progresse de 50% par rapport à celui de 2022, dépassant les 21 milliards de DH. L’année 2022 a été également celle de l’amélioration de la balance commerciale pharmaceutique, avec des importations réduites, passant de 11,225 milliards de DH, en 2021, à 7,774 milliards de DH, en 2022. Enfin, concernant l’emploi, on rappellera que le contrat programme 2022-2027 relatif au développement du secteur pharmaceutique marocain sur la période prévoit un chiffre d’affaires supérieur à 15 milliards de DH. Il dépasse, comme rappelé, les 21 milliards en 2024. Ce contrat-programme, c’est aussi l’annonce de 16.000 emplois (6.000 directs et 10.000 indirects) sur la période, soit une progression de plus de 30%.Le médicament générique, fer de lance du secteur
La force de l’industrie pharmaceutique marocaine repose en grande partie sur la production de médicaments génériques, un segment où le Maroc excelle. Ces génériques, qui représentent une alternative plus économique aux médicaments de marque, jouent un rôle crucial dans la réduction des coûts de santé, tant pour les citoyens que pour le système d’assurance maladie. De plus, cette production locale contribue positivement à la balance commerciale du pays. «À ses débuts, le marché des génériques est partout, y compris au Maroc, l’objet de nombreuses campagnes de dénigrement, ciblant la qualité des génériques, donnant lieu à des affrontements concurrentiels féroces, opposant princeps et génériques. L’excellence reconnue des EPI et les différentiels de prix vont finir par faire la différence, imposant les génériques dans le paysage sanitaire marocain», indique le rapport.Évoquant l’écosystème prometteur au Maroc, le rapport cite le lancement, en mars 2023, par Pharma 5, de la première Smart Factory, première unité industrielle totalement digitale du continent, capable de multiplier par 5 sa capacité de production. Ou encore, la capacité de production de lignes spécialisées et automatisées de Sothema, pouvant atteindre 60 millions d’unités par an. Enfin, avec Biotechnologies (Marbio) Maroc, à l’horizon 2030, le Maroc devrait être le premier pôle africain d’innovation biopharmaceutique et vaccinale, dont la capacité de production annuelle serait de 116 millions de doses.
Notons au final qu’à l’échelle continentale, le Maroc s’impose comme le deuxième plus grand producteur de médicaments en Afrique, juste après l’Afrique du Sud. Cette position de leader est renforcée par une stratégie industrielle ambitieuse. Les perspectives de croissance restent prometteuses, notamment avec l’expansion de l’exportation des génériques vers d’autres pays africains, un marché où la demande est en forte hausse. Le Maroc continue également de préparer le secteur pour relever les défis de la souveraineté sanitaire avec une stratégie claire : développer une production locale capable de répondre aux besoins nationaux tout en s’imposant comme un fournisseur de choix pour le reste du continent africain. Cette dynamique, portée par des entreprises innovantes et un soutien étatique fort, pourrait bien faire du Maroc le nouveau pilier de la santé en Afrique.