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Médicaments : comment le Maroc se dirige vers la souveraineté nationale et continentale

Le Maroc doit assurer sa souveraineté dans tous les segments de santé, pas uniquement le médicament, car la santé est un domaine social avant d’être économique. C’est l’un des messages à retenir de la cinquième édition du «FMIIP Pharma Day», qui s’est tenue hier à Mohammedia, sur le thème «Investissements et innovation dans l’industrie pharmaceutique : quelles opportunités pour la Souveraineté sanitaire nationale et continentale ?» Organisé par la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques, ce conclave aura été riche en échanges et débats de par la qualité de ses intervenants.

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La cinquième édition du «FMIIP Pharma Day» s’est tenue ce mercredi à Mohammedia. Organisée par la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP), sous l’égide du ministère de la Santé et de la protection sociale et du ministère de l’Industrie et du commerce, l’édition de cette année avait pour thème «Investissements et innovation dans l’industrie pharmaceutique : quelles opportunités pour la souveraineté sanitaire nationale et continentale ?»

Le choix de ce thème n’est pas anodin. En effet, «le médicament est une ressource stratégique dans tout système de santé» et «un moyen de régulation de l’assurance maladie et des dépenses de santé», a rappelé Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la protection sociale, dans un discours transmis aux participants à cet événement. Pour sa part, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, a invité les professionnels, dans un discours également transmis au participants, à «profiter des incitations de la nouvelle Charte de l’investissement» et a réaffirmé la disposition de son ministère «à accompagner toute action visant à renforcer le secteur».

De son côté, André Azoulay, président de la Fondation FRDISI (Fondation de recherche, de développement et d’innovation en sciences et ingénierie), a souligné, dans un discours lui aussi transmis aux participants, que le Maroc doit assurer sa souveraineté dans tous les segments de santé, pas uniquement le médicament, et a invité l’ensemble des acteurs à travailler main dans la main, en rappelant que la santé est un domaine social avant d’être économique. Il est donc vital pour le Maroc d’atteindre sa souveraineté en la matière.

Pour ce faire, Mohamed El Bouhmadi, président de la FMIIP, précise que «les industriels sont appelés à investir dans l’outil industriel pharmaceutique, les nouvelles technologies, plus de digitalisation tout en favorisant l’innovation». Il rappelle ainsi que «tous les ingrédients sont réunis» pour relever ce défi. Cependant, nuance-t-il, des défis économique, fiscaux, de durabilité ou encore de réglementation persistent.

Sur ce dernier point, Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence, a invité les professionnels, dans son intervention lors du panel organisé sur le thème «Stratégie nationale d’industrialisation : opportunités pour l’industrie pharmaceutique», à saisir le Conseil lorsqu’une loi ou une règle perturbe la concurrence dans le secteur. Youssef Tber, directeur investissement et export à l’AMDIE a, de son côté, précisé que la nouvelle Charte de l’investissement n’est pas qu’une série de mécanismes d’incitations, mais «une loi-cadre» dont l’objectif est de «fluidifier l’investissement». Il a, par ailleurs, évoqué les différents mécanismes destinés à épauler les investisseurs, en fonction de la taille et des impacts attendus de leurs investissements respectifs.

Les urgences de la FMIIP

Pour sa part, Lamia Tazi, vice-présidente générale de la FMIIP, a partagé avec l’audience les chantiers que la Fédération juge urgents à boucler pour permettre une accélération de l’investissement dans le secteur et atteindre la souveraineté en matière de médicaments. Il s’agit en l’occurrence de la préférence nationale dans les marchés publics, dont la FMIIP attend l’application effective, la mise en place de fast-tracks pour les génériques et les médicaments produits au Maroc et le remplacement des mesures qui favorisent les produits importés au détriment de ceux fabriqués localement par d’autres agissant dans le sens inverse, dans l’objectif de maximiser les chances du Maroc d’atteindre sa souveraineté en matière de médicaments.

L’un des exemples des pas franchis jusqu’ici pour atteindre cette souveraineté est sans équivoque celui de la fabrication de vaccins au Maroc. À cet effet, Younes Hilali, General Manager des laboratoires Marbio, a affirmé que l’usine était prête pour la production du premier vaccin contre les infections à pneumocoque pour le Maroc, avec l’objectif de couvrir, à terme, l’ensemble du besoin en vaccins du Programme national d’immunisation. L’étape suivante sera, selon M. Hilali, de fournir le continent africain, dont le besoin annuel est estimé à 4 milliards de doses de vaccin.

350 millions de DH disponibles pour la R&D !

Pour sa part, Hicham Medromi, délégué du président de la FRDISI, a rappelé qu’il ne peut y avoir de souveraineté sans recherche et développement (R&D). Il a révélé, à ce propos que la R&D ne souffre pas de problème de financement puisque, affirme-t-il, 350 millions de DH sont actuellement disponibles. «Le problème est de les dépenser», a-t-il ajouté. Il a ainsi rappelé que les bourses de recherche dans les universités devaient être augmentées à 7.000 DH contre 3.500 DH actuellement. Un véritable émulateur pour les chercheurs. En outre, il a souligné l’absence d’organismes chargés du transfert technologique qui se positionne entre les chercheurs et le monde industriel. Rappelons que la chaîne de valeur du médicament au Maroc compte une cinquantaine d’établissements pharmaceutiques industriels (filiales de multinationales et laboratoires nationaux et régionaux), une soixantaine de grossistes répartiteurs et plus de 12.000 pharmacies d’officine. L’industrie pharmaceutique marocaine emploie plus de 65.000 personnes directement et indirectement. Le secteur a généré, en 2022, plus de 17 milliards de DH de chiffre d’affaires et pèse pour 5,2% du secteur industriel et 1,5% du PIB national. Plus d’un milliard de DH sont investis annuellement dans l’outil industriel. Un chiffre appelé à augmenter.

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