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Noor Atlas : les interminables reparamétrages d’un projet solaire de longue date

Lancé il y a plus de douze ans, le projet solaire photovoltaïque «Noor Atlas» accumule les retards et les révisions successives. Initié par l’ONEE puis passé sous la main de Masen, ce chantier a connu une série d’ajustements qui en ont modifié la puissance, le nombre de centrales et le calendrier de réalisation. À ce jour, aucune date de démarrage des travaux n’a été annoncée, malgré un financement conséquent et un potentiel solaire exceptionnel.

«Noor Atlas» s'inscrit dans la stratégie énergétique nationale visant la sécurisation de l’approvisionnement du pays en énergie électrique et la promotion des énergies renouvelables.
«Noor Atlas» s'inscrit dans la stratégie énergétique nationale visant la sécurisation de l’approvisionnement du pays en énergie électrique et la promotion des énergies renouvelables.
Initié il y a une douzaine d’années par l’ONEE, et désormais piloté par l’Agence marocaine pour l'énergie durable (Masen), le projet solaire photovoltaïque «Noor Atlas» avance lentement, entre ajustements successifs et reports. Selon le planning initial, le projet devrait être opérationnel dans sa totalité en 2017, avec huit centrales photovoltaïques de taille moyenne (de 10 à 30 mégawatts – MW) d’une puissance globale d’environ 200 MW. Pourtant, l’ONEE n’a entamé le processus de pré-qualification des candidats pour la réalisation, l'exploitation et la maintenance du projet qu’en 2019, et ce pour sept centrales au lieu de huit. Et suite à la reconfiguration du secteur énergétique, les actifs renouvelables ont été progressivement transférés de l’ONEE vers Masen, conformément à Loi 38-16.

Dans ce cadre, Masen a lancé, en juillet 2022, l’appel d’offres pour sélectionner le(s) constructeur(s) parmi les 8 entreprises/consortiums pré-qualifiés par l’ONEE, pour le développement du programme solaire «Noor Atlas». Cette fois, pour une capacité d’environ 260 MW, au lieu de 200 MW. À ce jour, les résultats de ce marché n’ont pas encore été dévoilés, sachant que l’ouverture des offres était prévue pour le 30 octobre 2022.



Toutefois, ce projet, qui est cofinancé par la Banque allemande KfW et la Banque européenne d'investissement (BEI), à la demande du gouvernement, a connu de nouveaux ajustements. «Noor Atlas» est composé désormais de six projets solaires photovoltaïques, avec une puissance totale d’environ 234 MW. Parmi eux, la centrale «Noor Aïn Beni Mathar», située dans la région de l’Oriental, dont la puissance a été revue à la hausse à environ 89 MW. Les autres centrales portent sur «Noor Bouanane» (province de Figuig, 24 MW), «Noor Boudnib» (province d’Errachidia, 29 MW), «Noor Enjil» (province de Boulemane, 34 MW), «Noor TanTan» (29 MW) et «Noor TaTa» : 29 MW). Les 6 sites ont été identifiés à partir des données sur le potentiel solaire, de la proximité du réseau électrique et de la disponibilité des sites (foncier et occupation des sols). Ces six sites bénéficient d’un des plus importants ensoleillements au monde et de conditions climatiques favorables à l’implantation de projets solaires. La construction de chaque centrale se déroulera sur une durée totale de 12 à 18 mois à partir du démarrage des travaux d’aménagement du site, jusqu’à la mise en service de l’installation.
Afin de répondre aux exigences environnementales et sociales des bailleurs de fonds, Masen envisage de recruter un expert à travers un appel d’offres national pour la réalisation des audits environnementaux et sociaux externes couvrant l’ensemble des projets solaires photovoltaïques du programme, tant pendant la phase de construction que d’exploitation. À ce sujet, des études d’impact environnemental et social spécifiques à chaque projet ont été déjà préparées par Masen. Mais le calendrier de réalisation et la date de démarrage des travaux n’ont pas encore été officiellement communiqués. Reste donc une question clé : quand ces centrales verront-elles enfin le jour ?

Rappelons que «Noor Atlas» constitue la seconde phase du «Programme solaire photovoltaïque» initié par l’ONEE en 2012, visant la sécurisation de l’approvisionnement du pays en électricité et l’amélioration de la qualité de service pour les régions situées en bout de ligne (Régions alimentées par des lignes 60 kilovolts en antenne et situées à des distances lointaines des postes de transformation). Le coût prévisionnel du projet «Noor Atlas» s’élève à environ 272 millions d’euros, soit environ 3 milliards de DH, dont 897 millions de DH pour la centrale Aïn Beni Mathar. Le projet permettra d’éviter la production d’environ 239.700 tonnes de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à compenser les effets du réchauffement climatique.
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