La Cour des Comptes a publié son rapport annuel 2023-2024, mettant en lumière les défis majeurs auxquels sont confrontées les finances publiques, tout en formulant des recommandations stratégiques pour renforcer leur résilience. Ce rapport s’inscrit dans les Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, visant à garantir un contrôle supérieur des finances publiques dans un contexte marqué par des pressions économiques et des incertitudes géopolitiques.
Le taux de croissance économique reste modéré, oscillant entre 3,4% en 2023 et des prévisions de 2,8% pour 2024, selon Bank Al-Maghrib. Parallèlement, le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (2020-2027) mobilise un budget de 143 milliards de dirhams (MMDH), tandis que la reconstruction post-séisme requiert des financements massifs dans le cadre d’un programme global étalé jusqu’en 2028.
D’autres échéances majeures, telles que l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030, imposent des besoins accrus en infrastructures, mettant davantage de pression sur les finances publiques.
Toutefois, pour contenir le déficit budgétaire, qui s’élève à 4,4% du PIB en 2023 avec une ambition de réduction à 3% d’ici 2026, la Cour insiste sur la nécessité de développer des mécanismes pour maximiser l’effet de levier des investissements publics.
En outre, la réforme des établissements et entreprises publics (EEP) est identifiée comme cruciale pour réduire les transferts de l’État, qui dépassent 65 MMDH par an, et pour accroître leur contribution au budget, actuellement limitée à 16,8 MMDH.
Des réformes structurelles indispensables
La Cour des Comptes met en lumière des réformes structurelles indispensables face à plusieurs risques majeurs à moyen et long terme. Le système de retraite, notamment la Caisse marocaine de retraite (CMR), affiche un déficit technique de 9,8 milliards de dirhams en 2023, menaçant l’épuisement des fonds de réserve d’ici 2028, ce qui nécessite une réforme urgente pour garantir sa pérennité. Par ailleurs, les changements climatiques, tels que les sécheresses et les inondations, imposent de prévoir des marges budgétaires pour gérer les crises imprévues. Enfin, la diversification des sources de financement est jugée essentielle pour réduire la dépendance aux recettes traditionnelles.Recommandations clés
Pour faire face à ces enjeux, le rapport recommande d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, de diversifier les sources de financement à travers des solutions innovantes, de concentrer les investissements sur des secteurs stratégiques tout en optimisant les dépenses publiques, et d’anticiper les aléas en allouant des marges budgétaires adaptées aux crises exceptionnelles.Des finances publiques sous tension : défis multiples
En 2023, le Maroc a dû composer avec un environnement international troublé, notamment en raison des tensions géopolitiques et de leurs répercussions sur les prix de l’énergie. À cela s’ajoutent des défis internes, tels que la sécheresse persistante et les conséquences du séisme d’Al Haouz en septembre 2023, nécessitant des investissements colossaux.Le taux de croissance économique reste modéré, oscillant entre 3,4% en 2023 et des prévisions de 2,8% pour 2024, selon Bank Al-Maghrib. Parallèlement, le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (2020-2027) mobilise un budget de 143 milliards de dirhams (MMDH), tandis que la reconstruction post-séisme requiert des financements massifs dans le cadre d’un programme global étalé jusqu’en 2028.
D’autres échéances majeures, telles que l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030, imposent des besoins accrus en infrastructures, mettant davantage de pression sur les finances publiques.
Des réformes en cours mais à accélérer
Le rapport souligne les efforts continus pour réformer le système de protection sociale, avec des coûts estimés à 53,5 MMDH d’ici 2026, dont 38,5 MMDH seront pris en charge par le budget de l’État. En matière d’investissement, les dépenses publiques ont doublé depuis 2015, atteignant 119,2 MMDH en 2023, avec des prévisions similaires pour les années à venir.Toutefois, pour contenir le déficit budgétaire, qui s’élève à 4,4% du PIB en 2023 avec une ambition de réduction à 3% d’ici 2026, la Cour insiste sur la nécessité de développer des mécanismes pour maximiser l’effet de levier des investissements publics.
En outre, la réforme des établissements et entreprises publics (EEP) est identifiée comme cruciale pour réduire les transferts de l’État, qui dépassent 65 MMDH par an, et pour accroître leur contribution au budget, actuellement limitée à 16,8 MMDH.