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Lundi 23 Juin 2025
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R&D : l’État mise 1 milliard de DH pour dynamiser l’innovation au Maroc

Le Maroc entend électriser la dynamique de recherche scientifique et d’innovation. Le Programme national d’appui à la recherche, développement et l’innovation 2025-2028 dévoilé en avril dernier, vient ainsi de lancer ses premiers appels à projets. Structurés en 3 sous-programmes, ces appels à projets couvrent la recherche et le développement, le soutien aux jeunes chercheurs et la valorisation de la recherche par le transfert technologique. L’enjeu est de taille : consolider la souveraineté scientifique du Maroc et sa compétitivité à l’international. Plusieurs thématiques sont ciblées dont l’agriculture, l’énergie, l’intelligence artificielle, les sciences humaines, la technologie, la valorisation des phosphates et dérivés, l’économie verte et l’eau. Les projets retenus bénéficieront d’un appui financier et d’un accès aux plateformes de développement pour une concrétisation des concepts.

Grande mue attendue dans le domaine de la recherche et de l’innovation au Maroc. Le département de l’Enseignement supérieur, la Fondation OCP, le Centre national de la recherche scientifique et technique (CNRST) et l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) viennent de lancer trois grands appels à projets dans le cadre du Programme national d'appui à la recherche, développement et l'innovation (PNARDI 2025-2028), dévoilé en avril dernier et doté d’un budget de 1 milliard de dirhams.



Les candidats potentiels ont jusqu’au 31 juillet prochain pour soumettre leurs projets de recherche et d’innovation. Les appels à projets sont structurés en trois sous-programmes thématiques : «Ibn Al-Banna» pour les projets de Recherche & Développement (R&D), «Ibn Battouta» ciblant les jeunes chercheurs et «Nefzaouia» pour le soutient aux projets de transferts technologiques. Concrètement, le premier sous-programme (Ibn Al Banna) entend encourager la R&D avec ses trois composantes : la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le développement expérimental. Il vise à renforcer le rapprochement entre le monde académique et les opérateurs socioéconomiques et améliorer la compétitivité des entreprises marocaines. De même, à travers ce sous-programme, l’État ambitionne de renforcer le capital humain à travers la formation d’une nouvelle génération de docteurs aux standards internationaux et améliorer le positionnement du Maroc à l’international dans la perspective d’attirer des investissements directs, aussi bien étrangers que nationaux. Il prévoit également le renforcement de la dynamique de production scientifique et technologique, en termes de quantité et d’excellence et la consolidation de la collaboration interuniversitaire et internationale.
Dans la recherche fondamentale, les projets éligibles au soutien dans le cadre d’«Ibn Al-Banna» consistent en des travaux expérimentaux ou théoriques, entrepris principalement en vue d’acquérir de nouvelles connaissances sur les fondements des phénomènes et des faits observables, sans envisager, a priori, une application ou une utilisation particulière. Sont également éligibles mes projets de recherche appliquée et de développement expérimental. Ces types de recherche doivent consister en des travaux originaux entrepris en vue d'acquérir des connaissances nouvelles. Précision importante : la recherche appliquée éligible doit surtout être dirigée vers un but ou un objectif pratique déterminé.

S’agissant du développement expérimental, il doit consister en des travaux systématiques fondés sur les connaissances tirées de la recherche et l'expérience pratique et produisant de nouvelles connaissances, visant à déboucher sur de nouveaux produits (biens ou services) ou procédés ou à améliorer les produits ou procédés existants. Ces projets peuvent comprendre également ceux ayant pour objet de valoriser par adaptation, réutilisation ou combinaison intelligente, de savoirs et/ou savoir-faire, en vue de renforcer les capacités d’intégration locale et/ou de substitution aux importations du Maroc. Le sous-programme porte sur diverses thématiques notamment l’eau, l’énergie (renouvelables, énergies alternatives, hydrogène vert, stockage de l’énergie, etc.), la santé (One Health) et les sciences du vivant.
L’agriculture, l’alimentation et la sécurité alimentaire figurent également parmi les domaines concernés. Et ce n’est pas tout. La liste des thématiques éligibles couvre l’extraction, le traitement et la valorisation des phosphates et dérivés, l’économie verte, l’économie bleue et la valorisation des ressources naturelles (plantes médicinales et aromatiques, ressources minières et halieutiques, etc.). À cela s’ajoutent les sciences humaines et sociales et défis contemporains de la société, dont l’histoire du Maroc et son intégrité territoriale, la psychologie, la sociologie, les sciences de l’éducation, les sciences politiques et la gouvernance. Dans la recherche appliquée, le sous-programme porte sur les mathématiques appliquées, l’intelligence artificielle et les sciences de l’information, y compris la bibliométrie, la scientométrie, la technométrie et l’évaluation de la recherche.

Notons que le budget alloué à cette première édition d’«Ibn Al-banna» s’élève à 100 millions de dirhams. Les parties partenaires du programme mettront à la disposition des projets retenus leurs infrastructures notamment, les Cités de l’innovation, les UATRS (Unités d'appui techniques à la recherche scientifique), les laboratoires, les FabLab, les espaces d’entrepreneuriat et d’innovation ainsi que les compétences nécessaires, selon leurs modalités respectives. L'implication des compétences marocaines à l’étranger (CME) dans le cadre de ce sous-programme est fortement recommandée de même que la soumission de projets ayant un caractère interdisciplinaire.

Pour augmenter ses chances d’être retenu, un projet doit également impliquer au moins un partenaire socio-économique marocain (entreprise, EEP5, Région, administration, association, etc.), à l’exception des projets de recherche fondamentale. La sélection des projets à financer se fera sur la base des évaluations par les experts et la validation par le Comité de pilotage du partenariat concernant l’appel à projets R&D. La sélection, basée fondamentalement sur l’excellence, tiendra compte de la situation géographique de l’institution coordinatrice du projet, s’inscrivant ainsi dans la promotion de la régionalisation avancée et d’un développement territorial équilibré. La liste des projets retenus pour financement sera publiée sur le site officiel du département de l’Enseignement supérieur. Aussi, les projets retenus feront l’objet de contrats définissant les modalités d’octroi des financements dont ils bénéficient, ainsi que les engagements réciproques des parties signataires des contrats en matière de réalisation et de suivi des projets.

Opportunités en or pour les jeunes chercheurs

Le sous-programme «Ibn Battouta», quant à lui, vise à offrir une plateforme de soutien aux jeunes chercheurs en début de carrière et un cadre pour développer leurs compétences, acquérir des expériences pratiques et consolider leur expertise. Il s’agit également d’accompagner les jeunes talents scientifiques, former une nouvelle génération de docteurs aux standards internationaux et favoriser la collaboration interuniversitaire et internationale. Le sous-programme cible les projets de recherche fondamentale à l’instar des travaux expérimentaux ou théoriques, entrepris principalement en vue d’acquérir de nouvelles connaissances sur les fondements des phénomènes et des faits observables, sans envisager, a priori, une application ou une utilisation particulière. Les projets de recherche appliquée et de développement expérimental sont également concernés.
Il s’agit des travaux originaux menés en vue d'acquérir des connaissances nouvelles. Les projets de développement expérimental sont également couverts. Ces derniers doivent consister en des travaux systématiques fondés sur les connaissances tirées de la recherche et l'expérience pratique et produisant de nouvelles connaissances, visant à déboucher sur de nouveaux produits (biens ou services) ou procédés ou à améliorer les produits ou procédés existants. Ces projets peuvent comprendre également ceux ayant pour objet de valoriser par adaptation, réutilisation ou combinaison intelligente, de savoirs et/ou savoir-faire, en vue de renforcer les capacités d’intégration locale et/ou de substitution aux importations du Maroc. Comme pour le sous-programme «Ibn Al Banna», le programme «Ibn Battouta» couvre un large spectre de thématiques comme l’énergie, la santé, l’agriculture, l’alimentation et la sécurité alimentaire, la valorisation des phosphates et dérivés, les sciences humaines et sociales et les défis contemporains de la société. Pour sa première édition, le sous-programme «Ibn Battouta» mobilise un budget de 20 millions de dirhams. Le soumissionnaire peut être un maître de conférences, un maître de conférences habilité ou un professeur agrégé, en activité professionnelle de moins de 5 ans après sa titularisation.
Autres profils ciblés : les scientifiques juniors, les scientifiques ou assistants professeur, en activité professionnelle de moins de 5 ans et les chercheurs confirmés par leur statut, en activité de moins de 5 ans après leur titularisation. S’agissant des conditions requises pour la coordination de projets, les promoteurs du programme précisent que chaque projet doit être porté par un seul coordinateur qui est le responsable du projet et coordonne son équipe. Le coordinateur ne peut présenter pour coordination qu’un seul projet. De même, l’implication d’au moins un doctorant par projet est obligatoire, soit en encadrement ou co-encadrement de même que l’implication d’au moins deux institutions marocaines, formalisée par un accord de partenariat dûment signé et téléversé sur la plateforme lors de la soumission.
Le montage de projets en réseau de plusieurs institutions nationales et l’implication des compétences marocaines de l’étranger sont fortement recommandés. La sélection qui sera basée essentiellement sur l’excellence tiendra compte de la situation géographique de l’institution coordinatrice du projet, s’inscrivant ainsi dans la promotion de la régionalisation avancée et d’un développement territorial équilibré. La durée maximale de l’exécution du projet retenu est de quatre ans.

Convertir les résultats de recherche en procédés industriels

Le sous-programme «Nefzaouia» dédié au soutien des projets de transfert technologique viendra contribuer au développement d’une économie marocaine basée sur l’innovation et la connaissance. Son objectif : Soutenir le développement et la maturation technologique en vue de la commercialisation de procédés, produits ou services basés sur les résultats et/ou connaissances issus de la recherche. Il vise à stimuler la culture de valorisation des résultats de recherche, par le transfert technologique, au sein du milieu académique et essaimer la culture de l’innovation et de l’entrepreneuriat au sein des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
Autre objectif, inciter à aligner la recherche sur les priorités nationales et créer des passerelles institutionnelles entre le monde académique et le secteur socio-économique et améliorer la compétitivité des entreprises marocaines et le développement durable, en plus de renforcer les capacités de transfert technologique en soutenant des projets structurés qui visent la maturation technologique, la preuve de concept ou la démonstration de faisabilité technico-économique. Sont éligibles à ce programme, les projets de transfert technologique avec un niveau de maturation technologique défini selon le critère TRL (Technology Readiness Level). Ces projets peuvent comprendre également ceux ayant pour objet de valoriser par adaptation, réutilisation ou combinaison intelligente, de technologies couvertes par des brevets existants tombés dans le domaine public ou non protégés au Maroc, en vue de renforcer les capacités d’intégration locale et/ou de substitution aux importations du Maroc. Le transfert technologique est le processus par lequel des résultats de recherche sont transformés en innovations concrètes, exploitables par des entreprises ou d’autres acteurs socio-économiques, à travers des partenariats, licences, créations d’entreprises ou autres formes de valorisation.

Dans sa première édition, le sous-programme prévoit un budget de 80 millions de dirhams. Pour rappel, le Programme PNARDI répond aux orientations tracées par la Loi-Cadre 51-17 sur le système d’éducation, de formation et de recherche scientifique et vient contribuer à consolider la souveraineté scientifique technologique du Maroc. Il œuvre à asseoir un investissement productif dans la promotion d’une recherche scientifique d’excellence et à fort impact socio-économique et renforcer le capital humain moyennant la mise à niveau des infrastructures de recherche et leur mutualisation et l’établissement d’une gouvernance intégrée et performante. Sa mise en œuvre se fera à travers des appels à projets couvrant la recherche fondamentale, la recherche appliquée, le développement expérimental et le transfert technologique. En parfaite adéquation avec les Hautes Orientations Royales et les objectifs de la Loi-Cadre 51-17, le PNARDI vise à mobiliser les compétences nationales et leurs partenaires, autour de projets scientifiques d’excellence à fort impact. Un soutien financier de 1 milliard de dirhams a été défini pour le programme sur une durée de quatre ans.
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