À la veille du mois sacré du Ramadan, les débats s'intensifient sur les réseaux sociaux au sujet des prix réels des produits de la mer au consommateur, en particulier de la sardine. Sur des pages Facebook ou encore sur des chaînes TikTok, des commerçants de poissons déroulent des prix dérisoires pour la sardine, soit 4 à 5 dirhams le kilogramme. Très beau pour être vrai ! Ces négociants de poissons en rajoutent même une couche, soutenant que la sardine ne doit pas dépasser ce prix au Maroc, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige. Loin des brouhahas des réseaux sociaux, la réalité en est autre.
Contacté par nos soins, Said Mansouri, un spécialiste du secteur de la pêche, basé à Agadir, estime que ces prix criés par-ci et par-là sur les réseaux sociaux relèvent plutôt de la fiction. Selon lui, le prix de la sardine, et c’est aussi valable pour les autres espèces pélagiques, varie en fonction de l’offre et de la demande et des saisons. De même, fait-il remarquer, il est important de faire la différence entre la sardine issue des ports du nord d’Agadir et celle en provenance des ports du sud du Royaume. En effet, explique Mansouri, dans les ports du Nord, la vente de poisson se fait aux enchères. «La négociation des prix aux enchères est donc soumise à la logique de l’offre et de la demande.
Contacté par nos soins, Said Mansouri, un spécialiste du secteur de la pêche, basé à Agadir, estime que ces prix criés par-ci et par-là sur les réseaux sociaux relèvent plutôt de la fiction. Selon lui, le prix de la sardine, et c’est aussi valable pour les autres espèces pélagiques, varie en fonction de l’offre et de la demande et des saisons. De même, fait-il remarquer, il est important de faire la différence entre la sardine issue des ports du nord d’Agadir et celle en provenance des ports du sud du Royaume. En effet, explique Mansouri, dans les ports du Nord, la vente de poisson se fait aux enchères. «La négociation des prix aux enchères est donc soumise à la logique de l’offre et de la demande.
Généralement, le prix de la sardine au niveau de ces plateformes varie entre 10 et 10,5 dirhams le kilogramme. En y rajoutant les taxes, les frais du froid et le transport, la sardine atterrit par exemple au marché du gros de Casablanca (Lahraouyine) à un prix de 11 à 12,5 dirhams le kilo», détaille notre interlocuteur. Et c’est là où il y a anguille sous roche, selon le spécialiste. Le fait est que dans la deuxième vente (marché de gros), les spéculations sont légion. D’un intermédiaire à l’autre, la sardine se renchérit, son prix pouvant doubler, parfois même quadrupler pendant des saisons comme le mois sacré du Ramadan. Mais comment maîtriser ce phénomène ? Aux yeux de Mansouri, il n’y a pas trente-six mille chemins pour y parvenir. L’État, à travers le département de l’Intérieur, devra, selon lui, raccourcir la chaîne des intermédiaires en instaurant une loi claire et précise pour encadrer les marchés de la deuxième vente. Rappelons que lors d’un point de presse organisé dernièrement à Rabat, le président du Conseil de la concurrence, Ahmed Rahhou, assurait que la multiplication des intermédiaires dans les chaînes de commercialisation de différents produits (agricoles, maritimes, etc.) impacte lourdement les prix. Ce qui pénalise le consommateur final qui se trouve acculé à payer les différentes marges. Selon la vision de Rahhou, l’idéal serait de réduire la chaîne des intermédiaires tout en calculant leur valeur ajoutée. «Il faut que la marge engrangée par l’intermédiaire soit équivalente à sa valeur ajoutée», faisait-il remarquer tout en soulignant le rôle important de ces acteurs dans les chaînes de production et de commercialisation.
Revenons à nos poissons. Selon Mansouri, la vente de poissons dans les ports du sud du Royaume se fait, elle, selon un prix de référence fixé dans le cadre d’un accord entre les armateurs et les industriels spécialisés dans la valorisation des produits de la mer. Ce prix est de 3,2 dirhams le kilo. Si l’État a implémenté ce prix de référence, c’est pour permettre aux transformateurs industriels de maîtriser les coûts de leur matière première. Mais la sardine achetée à ce prix dans ces plateformes fait aussi le voyage pour finir dans les assiettes des consommateurs des villes comme Casablanca, Rabat et d’autres villes du pays. Là aussi, les prix dans la deuxième vente subissent les mêmes interférences. En plus de la logique de l’offre et de la demande, les intermédiaires appliquent leurs lois, en particulier dans les saisons de haute consommation comme le mois sacré. «Le mois du Ramadan coïncide cette année avec une baisse importante des captures du fait de la saisonnalité de la sardine (repos biologique). En effet, de janvier à juin, ce pélagique connaît sa basse saison. La rareté contribue donc à sa cherté», développe Mansouri. En revanche, pour des espèces comme le sole et le merlu, c’est la haute saison. Selon les données du département de la Pêche maritime, de par son importance au niveau des captures (64% des captures totales), la pêche de la sardine occupe une place très importante dans le secteur de la pêche maritime au Maroc. Le pays reste aussi le premier exportateur de la sardine en conserve au monde avec 152.137 tonnes. Ce qui représente près de 6 milliards de DH.
Pélagiques : une forte baisse de la production en janvier
Les statistiques de l’Office national des pêches (ONP) pour le mois de janvier dernier révèlent une baisse globale des volumes commercialisés provenant de la pêche côtière et artisanale. Concrètement, les produits de la mer commercialisés ont atteint 30.429 tonnes en janvier dernier, en baisse de 13% par rapport à la même période de l’année précédente. Mais malgré cette baisse, la valeur totale monte de 22%, passant de 1,16 milliard en janvier 2024 à 1,41milliard de DH en janvier 2025. Ce qui montre une amélioration des prix du fait d’une meilleure valorisation des produits. Les données de l’ONP indiquent, en outre, une forte diminution des algues et des poissons pélagiques (dont la sardine) qui accusent une baisse significative aussi bien en tonnages commercialisés (-34%) et en valeur (-29%). Le secteur de la pêche maritime joue un rôle économique et social important dans l’économie marocaine. Sa contribution au PIB culmine à 2,3% en moyenne durant les 10 dernières années. En termes d’emplois, la filière pêche génère plus de 220.000 emplois directs et près de 500.000 indirects.
Le secteur assure une production annuelle d'environ 1,5 million de tonnes, plaçant le Royaume au premier rang des producteurs africains et au 25ᵉ à l’échelle mondiale. Cette production est assurée à hauteur de 92% par 2.500 bateaux de pêche côtiers et 17.000 barques artisanales et de 6% par la flotte hauturière qui est constituée de 465 navires. Par ailleurs, la production nationale issue des débarquements de la pêche côtière et artisanale est destinée à hauteur de 60% à l’approvisionnement de l’industrie de traitement des produits de la mer au nombre de 485 unités à terre. Le reste, 40%, est dédié à la consommation sur le marché local. Notons que l’industrie de transformation représente 50% des exportations agroalimentaires du Maroc, soit 7% de ses exportations totales en valeurs. La ressource halieutique marocaine se caractérise notamment par la grande variété des espèces.
Le secteur assure une production annuelle d'environ 1,5 million de tonnes, plaçant le Royaume au premier rang des producteurs africains et au 25ᵉ à l’échelle mondiale. Cette production est assurée à hauteur de 92% par 2.500 bateaux de pêche côtiers et 17.000 barques artisanales et de 6% par la flotte hauturière qui est constituée de 465 navires. Par ailleurs, la production nationale issue des débarquements de la pêche côtière et artisanale est destinée à hauteur de 60% à l’approvisionnement de l’industrie de traitement des produits de la mer au nombre de 485 unités à terre. Le reste, 40%, est dédié à la consommation sur le marché local. Notons que l’industrie de transformation représente 50% des exportations agroalimentaires du Maroc, soit 7% de ses exportations totales en valeurs. La ressource halieutique marocaine se caractérise notamment par la grande variété des espèces.
