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Solaire photovoltaïque : ce qu’il faut savoir sur le mégaprojet d’EDF à Noor Midelt I

Le spécialiste français d’électricité de sources renouvelables, EDF, pousse ses pions sur le marché marocain des énergies vertes. Le groupe se positionne actuellement sur plusieurs projets stratégiques de l’énergie renouvelable. Dans la filière de l’hydrogène vert, le groupe tricolore, à travers sa filiale locale EDF Renouvelables, a déposé son dossier de candidature pour la réservation d’une assiette foncière de 30.000 ha sur la première phase du programme national de développement de cette source d’énergie.

S'il est retenu sur les projets Noor Midelt II et III,  EDF aura à développer des centrales photovoltaïques dotées de systèmes de stockage BESS avec une limite d’injection totale de 230 MWac et une composante stockage batteries de 460 MWh, soit 2 heures de stockage
S'il est retenu sur les projets Noor Midelt II et III, EDF aura à développer des centrales photovoltaïques dotées de systèmes de stockage BESS avec une limite d’injection totale de 230 MWac et une composante stockage batteries de 460 MWh, soit 2 heures de stockage
Le géant français de l’électricité de sources renouvelables, EDF, affiche un appétit boulimique sur le marché marocain de l’énergie verte. Le groupe s’active pratiquement sur tous les fronts afin de renforcer son positionnement sur les différents projets stratégiques des énergies propres dans le Royaume. Concrètement, suite à la mise en place de l’Offre Maroc pour le développement de l’hydrogène vert, en mars 2024, le groupe tricolore, à travers sa filiale locale EDF Renouvelables, a déposé son dossier de candidature pour la réservation d’une assiette foncière de 30.000 ha sur la première phase de ce programme. Le dimensionnement préliminaire du projet EDF dans le Royaume comprend une capacité renouvelable, une composante de stockage BESS et plusieurs centaines de mégawatts (MW) d’électrolyse.

Petite précision, les systèmes de stockage d'énergie par batterie (BESS) sont utilisés dans le stockage de l'énergie, très souvent de source renouvelable, pour son utilisation ultérieure pendant une période d’explosion de la demande. Ces systèmes offrent des avantages indéniables pour l’exploitant, notamment en termes d’économie des coûts et de réduction des temps d'arrêt. Il s’agit de grosses batteries d’une importante capacité de stockage dont le développement vient répondre à la problématique de l’intermittence des sources d’énergie renouvelables (solaire et éolien). Par exemple, un parc solaire de 10 MW peut être couplé avec un BESS de 10 mégawatheures (MWh) pour stocker une heure de production. Si l’électricité est produite à midi, mais la demande n’intervient qu’à 19 h, le BESS sert donc de tampon. Les systèmes BESS seraient donc la cerise sur le gâteau dans ce géant projet d’hydrogène vert porté par EDF au Maroc. Dans l’éolien et le solaire, EDF se positionne actuellement sur deux projets stratégiques portés par l’Agence marocaine des énergies renouvelables, Masen. Il s’agit du programme Nassim Nord, situé dans les provinces Fahs-Anjra et M’diq-Fnideq, d’une capacité totale de 400 MW et de Noor Midelt II et III. En effet, l’opérateur français a été préqualifié pour les deux projets éoliens du programme Nassim Nord, à savoir le parc de Koudia Extension (150 MW) et le parc Dar Chaoui (250 MW).



Rappelons que Masen avait lancé, en avril 2024, le processus de préqualification pour la sélection du partenaire privé qui sera en charge du financement, de la construction et de l’exploitation de programme éolien. Sur les projets Noor Midelt II et III, s’il est retenu, EDF aura à développer des centrales photovoltaïques dotées de systèmes de stockage BESS avec une limite d’injection totale de 230 MWac et une composante stockage batteries de 460 MWh, soit 2 heures de stockage. Le projet de réalisation de la future ligne de très haute tension à courant continu qui reliera le Sud et le Centre du Royaume n’échappe également pas aux radars d’EDF. Le groupe français a ainsi déposé, dans le cadre de ce projet porté par l’Office de l’eau et de l’électricité (ONEE), son dossier d’expression d’intérêt et de préqualification.
Pour rappel, ce projet gigantesque consistera en la construction de deux sous-stations d’évacuation très haute tension de type blindé, deux stations de conversion (DC/AC) et 4×1.400 km de lignes à réaliser, pour une capacité totale d’électricité à acheminer de 3 gigawatts (GW). Ces infrastructures seront réalisées en deux phases dont la première devra entrer en service en 2026. Dans la production de l’électricité par le privé, EDF est sur plusieurs projets Greenfield.

Le groupe progresse actuellement dans le développement et la construction de plusieurs centaines de MW éoliens sur le marché privé d’énergie, soit dans le cadre Wheeling, dans le cadre de la loi 13.09 relative aux énergies renouvelables, soit dans le cadre de l’autoproduction. Il faut dire que le privé est tout aussi stratégique et prometteur pour EDF Maroc qui développe, depuis 2022, par ses propres équipes, des solutions d’autoproduction d’électricité à base de solaire photovoltaïque sur les segments des commerces et de l’industrie (C&I), soit en «Design Build and Operate» ou en contrats long terme dit «Power Lease Agreements». En effet, trois projets ont été mis en exploitation par EDF, totalisant une capacité de 5 MWc environ. De même, le groupe qui ne cesse de renforcer son offensive sur ce segment a été sélectionné sur d’autres projets. Ce qui lui permettrait de mettre en service une capacité additionnelle de 2 MW en cette année 2025.

Noor Midelt I : le projet à convertir au PV avec stockage BESS

EDF, qui avait remporté, en 2018, en consortium avec Masdar et Green of Africa, le marché de conception, construction et exploitation-maintenance de la première phase du complexe solaire de Noor Midelt, mène actuellement des discussions avec le maître d’ouvrage du projet, Masen, et à l’initiative de ce dernier, en vue de changer la conception technique de cette plateforme vers une centrale photovoltaïque (PV) de capacité installée dépassant les 600 MWc avec un stockage BESS de plus de 1.000 MWh. Si ce projet venait à être concrétisé, il ferait le plus grand projet BESS d’EDF dans le monde. Rappelons que le complexe Noor Midelt, est considéré comme l’un des plus grands projets solaires au monde, avec une capacité installée totale d’environ 1.600 mégawatt (MW).

Sur le parc éolien de Taza (150 MW), EDF et son partenaire japonais Mitsui & Co (consortium) ont d’ores et déjà entamé les discussions autour de la deuxième phase de ce projet avec Masen et l’ONEE, avec un objectif de mise en service de cette seconde tranche en 2028.

Rappelons qu’EDF, avec son partenaire nippon Mitsui, avait été retenu par l’ONEE dans le cadre d’un appel d’offres, pour le développement, le financement, la construction et l’exploitation-maintenance du parc éolien de Taza (150 MW). La première phase du projet (87 MW) avait été mise en service en juillet 2022.

Présente dans près de 25 pays, EDF Renouvelables figure parmi les acteurs de référence du développement et de la production d’électricité issue des énergies renouvelables. Ses principales zones d’implantations historiques sont l’Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique) et l’Europe, à commencer par la France et le Royaume-Uni.
EDF Renouvelables avait dernièrement engagé un rééquilibrage géographique de ses activités en renforçant sa présence dans d’autres pays à fort potentiel pour le développement des énergies renouvelables notamment le Maroc, l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Oman. EDF opère dans le Royaume depuis les années 1970. Afin d’accompagner son développement dans la zone, il a créé EDF Maroc en 1997 et EDF Renouvelables Maroc en 2012. Le groupe nouait, depuis, des partenariats privilégiés avec l’ONEE, Masen, les régies de distribution d’électricité ainsi qu’avec des industriels. Ses domaines d’intervention vont de la production hydraulique, thermique et renouvelable aux réseaux et moyens de flexibilité et de stockage en passant par la formation et la coopération multiaxes. Les données de 2024 montrent qu’EDF ne cesse de monter en puissance sur le marché marocain de l’énergie éolienne entre 2023 et 2024.
En effet, en termes de capacité brute éolienne, EDF passe de 87 MW à 187 MW, soit une montée de 100 MW (+115%) en un an. En termes de capacité nette (part détenue par EDF), elle passe de 34 MW à 84 MW, soit une hausse de 147%. Ce qui reflète la volonté stratégique d’EDF Renouvelables de renforcer son ancrage dans l’éolien marocain, en capitalisant sur le potentiel éolien du pays et en accompagnant sa transition énergétique. Précisons que la capacité brute représente la puissance totale installée des projets dans lesquels EDF Renouvelables est actionnaire, quelle que soit sa part dans le capital. La capacité nette, en revanche, correspond à la part de cette puissance que détient réellement EDF Renouvelables en fonction de sa participation dans chaque projet.
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