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Samedi 18 Mai 2024
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Transferts de fonds de la diaspora : le Maroc se distingue à l’échelle mondiale

En 2023, les envois de fonds des migrants vers le Maroc dépasseraient, pour la première fois, les 12 milliards de dollars, signant une croissance remarquable de 8,6%. Ce nouveau record positionne le Maroc en tant que destination exceptionnelle dans le monde et au sein de la région MENA, où le Royaume représentera près de 20% des transferts de fonds. Selon la Banque mondiale, le rythme des transferts de fonds vers le Maroc a été soutenu tout au long de cette année, notamment après le séisme de septembre, contribuant à la résilience économique et financière du pays. En 2024, une nouvelle hausse de 6% des flux est attendue, en dépit des tendances à la baisse de l’activité économique mondiale.

Les envois de fonds des migrants à destination du Maroc augmentent alors que les transferts verts la région MENA poursuivent leur tendance à la baisse (- 5,3%), en raison principalement d'une chute des flux vers l’Égypte.
Les envois de fonds des migrants à destination du Maroc augmentent alors que les transferts verts la région MENA poursuivent leur tendance à la baisse (- 5,3%), en raison principalement d'une chute des flux vers l’Égypte.
Les envois de fonds des migrants à destination du Maroc devraient dépasser pour la première fois les 12 milliards de dollars pour atteindre 12,1 milliards en 2023. Soit une hausse de 8,6% sur un an, selon le dernier Rapport sur les migrations et le développement publié par la Banque mondiale. Le Maroc, à lui seul, doit représenter près de 20% des envois de fonds cette année vers la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Ceux-ci devraient s’établir à 61 milliards de dollars, en baisse de 5,3%.

>>Lire aussi : Transferts de fonds de la diaspora : Le Maroc dans le top13 mondial des pays bénéficiaires

Le Royaume demeure ainsi le deuxième principal pays bénéficiaire des remises migratoires dans la région MENA, derrière l’Égypte (24,2 milliards de dollars). Il devancerait notamment le Liban (6,4 milliards de dollars), la Jordanie (4,7 milliards) la Palestine (3,8 milliards), la Tunisie (2,7 milliards) et l’Algérie (1,8 milliard).

Les envois de fonds des diasporas marocaines contribuent à l'économie

Selon l’Institution de Bretton Woods, les entrées de fonds de transfert vers le Maroc ont dépassé, ces dernières années, les entrées d'IDE (Investissements directs étrangers), constituant une source vitale de revenus pour les familles marocaines.

«Le rythme des transferts de fonds vers le Maroc a été soutenu tout au long de cette année, notamment après le séisme de septembre. Déjà, les flux ont augmenté de 6,1% pour atteindre 96,4 milliards de DH (9,5 milliards de dollars) au cours des 10 premiers mois de 2023 par rapport à l’année précédente», indique le rapport.

«Parallèlement à l’aide internationale, les envois de fonds des diasporas marocaines contribueront à atténuer les effets néfastes des catastrophes naturelles, en allégeant une partie des coûts de reconstruction et en soutenant la stabilité financière du pays», estiment les économistes de la Banque mondiale. La hausse des flux vers le Maroc intervient alors que les envois de fonds des migrants à destination de la région MENA poursuivent leur tendance à la baisse. Ils devraient reculer cette année d’environ 5,3%, une baisse imputable principalement à une chute de 15% des flux vers l’Égypte, «où un écart important entre le taux de change officiel et le marché parallèle s’est probablement traduit par la non-comptabilisation d’une grande partie des transferts d'argent».

En Afrique, le Maroc occupe la troisième place derrière le Nigeria (20,5 milliards de dollars : +2%) et l’Égypte. Les transferts d’argent à destination du Nigeria représentent 38% de la totalité des flux attendus vers l’Afrique subsaharienne qui, eux, connaîtraient une hausse de 1,9% en 2023, à 54 milliards de dollars.

Le rythme de la croissance des flux vers le Maroc dépasse également la moyenne de celui des remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire. Celles-ci augmenteraient de 3,8% en 2023 à 669 milliards de dollars en 2023, favorisées par la résilience des marchés du travail dans les économies avancées et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG)

Au niveau des autres régions de destination, on observe une hausse des remises migratoires vers l’Amérique latine et les Caraïbes (8%), l’Asie du Sud (7,2%), l’Asie de l’Est et le Pacifique (3%). Celles vers l’Europe et Asie centrale devraient fléchir de 1,4%, alors qu'elles avaient connu un boom de plus de 18% en 2022. Les cinq principaux pays bénéficiaires cette année sont l’Inde (125 milliards de dollars), le Mexique (67 milliards de dollars), la Chine (50 milliards de dollars), les Philippines (40 milliards de dollars) et l'Égypte (24 milliards de dollars).

Pour 2024, compte tenu des tendances à la baisse de l’activité économique mondiale, la croissance des transferts d'argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire devrait encore ralentir en 2024, pour s'établir à 3,1%. Les remises vers le Maroc devraient augmenter d’environ 6%, contre une moyenne de 2,1% pour la région MENA.
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