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Faible mobilisation en Irak

Une poignée de fidèles de l'ancien régime irakien ont rendu dimanche dans le village d'Aouja, où repose Saddam Hussein, un hommage discret au dictateur déchu, exécuté il y a un an jour pour jour.

Faible mobilisation en Irak
Un homme utilise un téléphone mobile pour prendre une photo devant la gravité de l'exécution du dictateur Saddam Hussein dans son village natal de Awja. (Photos : AFP)
Ailleurs dans le pays, d'anciens opposants ont au contraire salué cet événement, estimant que justice avait été rendue pour les nombreux crimes commis par Saddam Hussein, notamment contre les populations kurde et chiite.

A Aouja (180 km au nord de Bagdad), des dizaines de personnes, dont des chefs tribaux et des étudiants originaires de ce bastion sunnite connu pour avoir soutenu l'ancien régime, ont récité des versets du Coran devant la tombe de l'ancien Président.

"Il s'agit d'une simple commémoration pour rendre hommage à un président qui a servi, protégé et préservé la dignité de l'Irak et de son peuple", a déclaré Ali Al-Nida, chef de la tribu Baijat, dont était issu Saddam Hussein.

Des portraits de l'ancien président avaient été placardés dans les rues de son village natal, où des haut-parleurs ont diffusé des versets du Coran.

De nombreux policiers patrouillaient les rues d'Aouja et de la ville voisine de Tikrit, bastion de l'ancien régime, selon des journalistes de l'AFP et des responsables des forces de sécurité qui n'ont rapporté aucun incident.

Les forces de sécurité avaient été placées en état d'alerte pour le premier anniversaire de la mort de Saddam Hussein, pendu le 30 décembre 2006 à l'âge de 69 ans pour les "exécutions" de 148 villageois chiites dans les années 1980.
A Najaf, fief chiite à 160 km au sud de Bagdad, c'était un jour de joie. "Nos sommes joyeux parce que c'est le jour où justice a été rendue contre le dictateur", a déclaré un conseiller du chef radical chiite Moqtada Sadr, Haider Al-Jabiri.

Le porte-parole du gouvernement autonome du Kurdistan irakien, Jamal Abdallah, a lui estimé que cette exécution avait "marqué un tournant dans l'histoire du pays" et espéré que "plus jamais l'Irak n'aurait de dictateur".

A Bagdad, des portraits de Saddam ont été placardés dans le quartier sunnite d'Adhamiyah, où il avait fait en avril 2003 sa dernière apparition publique avant que ne s'effondre son régime sous la poussée des forces américaines.

Les médias irakiens ont passé sous silence le premier anniversaire de cette exécution controversée alors que Saddam Hussein avait été pendu sous les quolibets de ses gardes chiites. La scène, filmée par un vidéophone, avait provoqué la colère de la communauté sunnite.

Son exécution avait eu lieu le premier jour de l'Aïd Al-Adha (fête musulmane du Sacrifice) qui est tombé cette année le 19 décembre, selon le calendrier lunaire musulman. Une discrète cérémonie avait alors également été organisée à Aouja. Aucune personnalité politique n'a participé à ces journées du souvenir.
La faible mobilisation de dimanche intervient alors que de nombreuses tribus sunnites sont désormais mobilisées aux côtés des Américains contre les partisans de la branche irakienne d'Al-Qaïda. Cette mobilisation a notamment permis une diminution des violences à Bagdad et dans l'ouest du pays.

Les deux fils de Saddam, Oudaï et Qoussaï, tués en juillet 2003 à Mossoul (nord) par l'armée américaine, reposent aussi à Aouja, tout comme trois dignitaires du régime condamnés à mort avec Saddam en novembre 2006.

Barzan Ibrahim Al-Hassan (Al-Tikriti), demi-frère du président déchu et son conseiller, et Awad Ahmed Al-Bandar, ex-président du tribunal révolutionnaire, ont été pendus le 15 janvier. Taha Yassine Ramadan, l'ancien vice-Président irakien, a été pendu le 20 mars.
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