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Les Big Three seraient-ils en train de remonter la pente ?

Malgré un flot d'encre rouge maculant leurs livres de comptes, les "Big Three" américains -General Motors, Ford et Chrysler- semblent remonter la pente, après une crise financière si grave que la faillite a un temps semblé inévitable, selon des analystes.

Les Big Three seraient-ils en train de remonter la pente ?
Le directeur Amérique du Nord de General Motors présente le Cadillac Escalade Hybrid, à Miami. Photos : fr.biz.yahoo.com/ autojournal.qc.ca
Depuis 2005, les constructeurs automobiles historiques de Detroit (nord des Etats-Unis) ont licencié près de 100.000 salariés, fermé des dizaines d'usines et perdu en cumulé plus de 75 milliards de dollars.

Après avoir dominé de manière hégémonique leur marché intérieur pendant plusieurs décennies, ils ont perdu du terrain face à leurs concurrents asiatiques qui séduisent avec des véhicules bon marché et répondant à la demande croissante de véhicules "propres", compacts et économes en carburant.

Mais ces dernières années, les "Big Three" ont remanié leur offre pour corriger de sérieux problèmes de qualité et commencer à construire les voitures que leurs clients veulent vraiment acheter.

Et ils ont négocié des accords historiques avec le principal syndicat automobile ces dernières semaines, qui devraient réduire leurs coûts de main-d'œuvre aux Etats-Unis d'environ les deux tiers d'ici 2010. Aujourd'hui, un fossé d'environ 30 dollars l'heure sépare les coûts de production des "Big Three" de ceux des usines non syndiquées de leurs rivaux étrangers.

Alors que GM et Ford ont fait état de pertes significatives la semaine dernière -dont une perte nette de 39 milliards de dollars pour GM au troisième trimestre en raison d'une provision colossale du même montant pour raisons fiscales- les restructurations commencent à montrer des résultats positifs dans leurs comptes, selon Robert Barry, analyste chez Goldman Sachs.

"La décision de Ford de produire moins, mais des véhicules à meilleure rentabilité a continué (au troisième trimestre) de soutenir une tendance à la hausse des bénéfices", souligne-t-il. Les résultats automobiles de GM sont meilleurs que prévu, dès lors qu'on fait l'impasse sur les éléments exceptionnels, ajoute l'analyste.

Mais un problème majeur demeure : Le marché américain, crucial, ralentit juste au moment où la part de marché des "Big Three" s'est enfin stabilisée et où leurs coûts d'exploitation baissent.

Les ventes de voiture devraient chuter à 16 millions de véhicules en 2007, contre 17 millions l'an dernier, et ne devraient pas s'améliorer l'an prochain.

Mais même si cela pourrait retarder un retour à la rentabilité et atténuer d'éventuels profits, cela ne devrait pas nécéssiter de nouvelles coupes, selon David Healy, analyste chez Burnham Securities.

"Ils ont fermé assez d'usines (...) pour pouvoir se débrouiller avec des ventes moins importantes", a-t-il dit lors d'un entretien téléphonique.

La clef de ce changement de situation est dans le fait que les trois de Detroit ont fini par s'intéresser à satisfaire la demande des consommateurs, après avoir négligé la qualité, le style et la manutention pendant des années, selon Jeremy Anwyl, du site spécialisé Edmunds.com.

"GM est en tête, ils ont sorti des produits assez bien reçus depuis quelques années", a-t-il dit à l'AFP. Ford a présenté quelques bons modèles mais "est probablement encore à un ou deux ans" d'un renouvelement complet.

Chrysler est encore plus loin derrière, selon lui, mais son nouveau propriétaire, le fonds Cerberus Capital Management, a abandonné quatre modèles peu attractifs et va les remplacer par quatre nouveaux, dont deux hybrides.

"Ils montrent qu'ils peuvent être compétitifs, ce qu'ils n'avaient pas fait depuis longtemps", affirme Jeremy Anwyl, estimant qu'à l'avenir, "chaque vente donnera lieu à un combat acharné ".
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