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2007 a vu une timide embellie qu'il reste à confirmer en 2008

L'Irak tourne le dos à 2007 sur un mince espoir d'amélioration, mais si la nouvelle année doit confirmer cette tendance, un sérieux effort de réconciliation politique entre factions chiites et sunnites doit être mené à bien.

2007 a vu une timide embellie qu'il reste à confirmer en 2008
La violence a diminué à Bagdad et dans le reste du pays, qui marquera en mars 2008 le 5e anniversaire de l'intervention américaine qui a conduit à la chute du régime de Saddam Hussein. (Photos : AFP)
La violence a diminué à Bagdad et dans le reste du pays, qui marquera en mars 2008 le 5e anniversaire de l'intervention américaine qui a conduit à la chute du régime de Saddam Hussein.

Le nombre des victimes civiles a atteint en novembre son niveau le plus bas, 606, depuis 21 mois, rompant un cercle vicieux de tueries et de vengeances lancé en février 2006 par un attentat contre la mosquée chiite de Samarra.

Et si le bilan des soldats américains tués a été, en 2007, le plus lourd depuis leur entrée à Bagdad en avril 2003, avec près de 900, il a considérablement diminué en fin de période.

Cette embellie intervient alors que George W. Bush veut présenter aux électeurs américains appelés à choisir un nouveau président en novembre 2008 des résultats enfin positifs d'une aventure militaire devenue impopulaire.

Il pourra dorénavant appuyer le candidat choisi par son parti, les Républicains, en assurant que la nouvelle stratégie lancée en février 2007 avec l'envoi de renforts en Irak a porté ses fruits.

Quelque 28.500 soldats sont venus grossir les rangs du contingent américain porté ainsi à 160.000, dès le mois de juin.

Cet effort s'est accompagné d'une stratégie d'enrôlement et de financement de dizaines de milliers de combattants sunnites, jusqu'alors impliqués dans l'insurrection anti-américaine, pour s'opposer aux extrémistes d'Al-Qaïda en Irak.

Dans le même temps, la principale milice chiite -l'armée du Mahdi de Moqtada Sadr- a annoncé en août une trêve de six mois, et les efforts américains ont pu se concentrer sur les franges les plus radicales de la mouvance chiite.

Cette approche, qui tranche avec les tentatives de mise au pas des combattants anti-américains par la force, a porté ses fruits à Bagdad et dans d'autres régions, comme la province occidentale d'Al Anbar, longtemps fief de la résistance.

Face à ce qu'il a considéré comme un début de succès, le Président Bush est venu en Irak annoncer au mois de septembre qu'une réduction des troupes américaines était envisageable en 2008 si cette tendance se confirmait.

Le mois suivant, Oussama Ben Laden a appelé les groupes de la rébellion à s'unir contre "l'occupant" américain, et en décembre une formation liée à Al-Qaida a annoncé une campagne contre les alliés irakiens de l'Amérique.

La fin de l'année a vu une recrudescence des attaques extrémistes dans les régions au nord de Bagdad, où selon le commandement américain les combattants d'Al-Qaïda tentent d'établir de nouveaux sanctuaires.

La décrispation générale a ouvert la voie à un timide retour chez eux de déplacés et de réfugiés, dont le chiffre total est estimé à plus de quatre millions de personnes sur une population de quelque 26 millions d'habitants.

L'Onu s'est toutefois gardée d'encourager une réinstallation massive des réfugiés, jugeant la situation encore trop fragile.

Et elle ne pourra être consolidée en 2008 que si l'amélioration de la sécurité se maintient et offre aux forces politiques un espace suffisant pour résoudre leurs différends.

Le gouvernement du Premier ministre Nouri Al-Maliki, dominé par les chiites, reste affaibli par la méfiance des sunnites qui ont quitté son cabinet et par celle de radicaux chiites qui en ont fait de même.

Il n'a pas atteint les objectifs qu'il s'était fixé notamment le contrôle des 18 provinces du pays -neuf seulement sont passées sous l'autorité du gouvernement-, et des lois cruciales sont bloquées au Parlement.

Et si M. Maliki veut tirer profit du répit dans les violences, il devra en 2008 trouver des mécanismes de meilleure intégration des courants sunnites et de l'aile radicale des chiites dans le processus de décision politique.
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