Le bébé drill, logiquement baptisée Calabar, aujourd'hui une arrière grand-mère de 19 ans, a fait basculer la vie de Peter, un entrepreneur américain de BTP, et Liza, une zoologiste de Portland (Oregon, ouest).
"J'avoue que je n'avais franchement aucune passion pour les primates, je m'intéressais surtout aux oiseaux", confie Liza à l'AFP, à la tête d'une "famille" de quelque 250 mandrilles.
Considérés par l'ONG Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) comme l'espèce de primates la plus menacée d'Afrique à la fois par les braconniers et les bûcherons, ces drills à face noire brillante ne sont plus présents que dans l'Etat nigérian du Cross River, dans une zone du sud-ouest du Cameroun, et une sous-espèce existe encore en Guinée Equatoriale.
"Pandrillus", l'ONG fondée par les deux Américains, recueille les orphelins, les élèves en captivité en respectant la notion essentielle de groupe, avec l'espoir de finalement les rendre un jour à la forêt tropicale.
A Calabar même, Peter et Liza gardent quelques drills et quatre chimpanzés dans une ferme baptisée "Monkey Place" pour sensibiliser les groupes d'écoliers à l'importance de la conservation des espèces.
Mais la plupart des drills et deux douzaines de chimpanzés vivent à six heures de route au nord dans un parc ouvert par le couple dans les montagnes d'Afi.
Les visiteurs peuvent admirer une nature quasi sauvage à 20 mètres de haut sur un pont suspendu dans la canopée d'arbres majestueux. Le logement est spartiate: des huttes sur pilotis ouvertes à tous les vents avec pour seul luxe un toit contre la pluie et une épaisse moustiquaire pour éviter de ramener le paludisme en guise de souvenir.
"Il y a des lois sur la protection des espèces mais elles ne sont pas appliquées. Si le gouvernement faisait son travail pour les protéger, nous ne serions pas là", dit Peter qui, après des années au service des drills, rêve avec Liza de quelques vacances aux Etats-Unis.
Liza, elle, ne décolère pas contre les chasseurs qui ont décimé les drills pour vendre leur viande.
"Il y a 20 ans, toute viande se mangeait, à l'exception peut-être de la chair humaine", explique Adeniyi Egbetade, le vétérinaire attaché au parc.
"Nous ne sommes pas contre la chasse, mais il faut qu'elle soit raisonnée, poursuit Adeniyi.
Grâce à un long travail de sensibilisation, on ne tue plus de drills dans la région d'Afi.
Quand on demande à des habitants voisins du parc s'ils mangent encore du singe, surtout du drill, ils répondent invariablement qu'avant, oui, les gens en mangeaient, mais que maintenant tout le monde a compris que "c'était pas bien".
Une prise de conscience très et trop locale pourtant: à une heure de route du parc, on trouve toujours de la viande de singe et de biche à vendre sur le marché central d'Ikom. 1.800 naira (13 USD, 9 euros) pour un morceau de biche, 2.000 naira pour un tout petit singe, dit un vendeur.
"Ceux qui ont les moyens préfèrent la viande de brousse", dit Jallal, un jeune marchand.
"J'avoue que je n'avais franchement aucune passion pour les primates, je m'intéressais surtout aux oiseaux", confie Liza à l'AFP, à la tête d'une "famille" de quelque 250 mandrilles.
Considérés par l'ONG Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) comme l'espèce de primates la plus menacée d'Afrique à la fois par les braconniers et les bûcherons, ces drills à face noire brillante ne sont plus présents que dans l'Etat nigérian du Cross River, dans une zone du sud-ouest du Cameroun, et une sous-espèce existe encore en Guinée Equatoriale.
"Pandrillus", l'ONG fondée par les deux Américains, recueille les orphelins, les élèves en captivité en respectant la notion essentielle de groupe, avec l'espoir de finalement les rendre un jour à la forêt tropicale.
A Calabar même, Peter et Liza gardent quelques drills et quatre chimpanzés dans une ferme baptisée "Monkey Place" pour sensibiliser les groupes d'écoliers à l'importance de la conservation des espèces.
Mais la plupart des drills et deux douzaines de chimpanzés vivent à six heures de route au nord dans un parc ouvert par le couple dans les montagnes d'Afi.
Les visiteurs peuvent admirer une nature quasi sauvage à 20 mètres de haut sur un pont suspendu dans la canopée d'arbres majestueux. Le logement est spartiate: des huttes sur pilotis ouvertes à tous les vents avec pour seul luxe un toit contre la pluie et une épaisse moustiquaire pour éviter de ramener le paludisme en guise de souvenir.
"Il y a des lois sur la protection des espèces mais elles ne sont pas appliquées. Si le gouvernement faisait son travail pour les protéger, nous ne serions pas là", dit Peter qui, après des années au service des drills, rêve avec Liza de quelques vacances aux Etats-Unis.
Liza, elle, ne décolère pas contre les chasseurs qui ont décimé les drills pour vendre leur viande.
"Il y a 20 ans, toute viande se mangeait, à l'exception peut-être de la chair humaine", explique Adeniyi Egbetade, le vétérinaire attaché au parc.
"Nous ne sommes pas contre la chasse, mais il faut qu'elle soit raisonnée, poursuit Adeniyi.
Grâce à un long travail de sensibilisation, on ne tue plus de drills dans la région d'Afi.
Quand on demande à des habitants voisins du parc s'ils mangent encore du singe, surtout du drill, ils répondent invariablement qu'avant, oui, les gens en mangeaient, mais que maintenant tout le monde a compris que "c'était pas bien".
Une prise de conscience très et trop locale pourtant: à une heure de route du parc, on trouve toujours de la viande de singe et de biche à vendre sur le marché central d'Ikom. 1.800 naira (13 USD, 9 euros) pour un morceau de biche, 2.000 naira pour un tout petit singe, dit un vendeur.
"Ceux qui ont les moyens préfèrent la viande de brousse", dit Jallal, un jeune marchand.
