Entre le 21 août 1968, lorsque les troupes soviétiques ont envahi la Tchécoslovaquie pour réprimer la politique de libéralisation menée par le numéro un du Parti Communiste Alexander Dubcek, et le 4 septembre, le ministère de l'Intérieur de l'ex-République démocratique allemande a recensé 1.075 actions de protestation et effectué 468 arrestations.
Les autorités est-allemandes ont également fait le ménage au sein de leur propre parti, le Parti socialiste unifié (SED), prenant par exemple des mesures disciplinaires contre 300 adhérents dans le seul district de Leipzig.
Heinz Eggert, devenu ministre de l'Intérieur de Saxe après la chute du mur de Berlin, se rappelle comment, jeune employé aux chemins de fer à l'époque, il avait été convoqué, le 21 août au matin, avec ses collègues de l'équipe de nuit, pour une réunion spéciale du parti visant à approuver l'intervention en Tchécoslovaquie.
"J'ai été le seul à refuser de signer. Deux jours plus tard, on perquisionnait chez moi", raconte-t-il dans une interview publiée sur le site internet du magazine Der Spiegel. C'est à partir de ce jour qu'il a été fiché à la Stasi, la sécurité d'Etat, selon M. Eggert qui a consulté ses archives.
La libéralisation du régime communiste à Prague, à partir de janvier 1968, avait sérieusement inquiété les autorités est-allemandes qui craignaient la contagion politique, selon l'Office national pour la formation politique.
Beaucoup d'Allemands de l'Est, et pas seulement les intellectuels, avaient observé avec intérêt les réformes à Prague, espérant une libéralisation parallèle de la RDA, puis ont été choqués par leur écrasement sous les chars du Pacte de Varsovie.
En juillet 1968, la Stasi faisait état de discussions au sein du collectif de mannequins de l'Institut de la mode qui "aurait souhaité que les journaux ouest-allemands soient en vente libre chez nous comme ils le sont à Prague".
Les autorités confisquaient d'ailleurs à tour de bras nombre de journaux, y compris tchécoslovaques, que des touristes est-allemands rapportaient de leurs vacances chez le voisin.
Après l'intervention à Prague, des petites actions de protestation eurent lieu dans maintes localités de RDA, mais pas de mouvement massif. Et ceux qui y ont participé, surtout des jeunes, ont très rapidement été jugés et condamnés à de longues peines de prison.
Les moyens les plus simples et divers ont été choisis pour exprimer cette protestation, selon l'écrivain aujourd'hui décédé, Robert Havemann, qui a cité les tracts écrits à la main déposés sur des pare-brise par deux lycéens ou le drapeau tchécoslovaque hissé à la fenêtre par un adolescent.
L'armée est-allemande avait également été mobilisée pour participer aux côtés d'autres armées soeurs à l'écrasement du "printemps de Prague". Mais les unités déployées à la frontière avaient été stoppées à la dernière minute. Le dirigeant est-allemand de l'époque, Walter Ulbricht, craignait de réveiller de mauvais souvenirs si des chars allemands envahissaient un pays voisin.
L'écrivain allemand Jürgen Fuchs, décédé aujourd'hui, a décrit le sentiment d'impuissance muette qu'il avait observé à 17 ans chez les habitants de la ville frontalière où il vivait au passage des blindés soviétiques : "je suis allé dans la rue et j'ai vu rouler les chars, mais c'était très tranquille! Un vacarme des chenilles mais les gens restaient silencieux!"
Les autorités est-allemandes ont également fait le ménage au sein de leur propre parti, le Parti socialiste unifié (SED), prenant par exemple des mesures disciplinaires contre 300 adhérents dans le seul district de Leipzig.
Heinz Eggert, devenu ministre de l'Intérieur de Saxe après la chute du mur de Berlin, se rappelle comment, jeune employé aux chemins de fer à l'époque, il avait été convoqué, le 21 août au matin, avec ses collègues de l'équipe de nuit, pour une réunion spéciale du parti visant à approuver l'intervention en Tchécoslovaquie.
"J'ai été le seul à refuser de signer. Deux jours plus tard, on perquisionnait chez moi", raconte-t-il dans une interview publiée sur le site internet du magazine Der Spiegel. C'est à partir de ce jour qu'il a été fiché à la Stasi, la sécurité d'Etat, selon M. Eggert qui a consulté ses archives.
La libéralisation du régime communiste à Prague, à partir de janvier 1968, avait sérieusement inquiété les autorités est-allemandes qui craignaient la contagion politique, selon l'Office national pour la formation politique.
Beaucoup d'Allemands de l'Est, et pas seulement les intellectuels, avaient observé avec intérêt les réformes à Prague, espérant une libéralisation parallèle de la RDA, puis ont été choqués par leur écrasement sous les chars du Pacte de Varsovie.
En juillet 1968, la Stasi faisait état de discussions au sein du collectif de mannequins de l'Institut de la mode qui "aurait souhaité que les journaux ouest-allemands soient en vente libre chez nous comme ils le sont à Prague".
Les autorités confisquaient d'ailleurs à tour de bras nombre de journaux, y compris tchécoslovaques, que des touristes est-allemands rapportaient de leurs vacances chez le voisin.
Après l'intervention à Prague, des petites actions de protestation eurent lieu dans maintes localités de RDA, mais pas de mouvement massif. Et ceux qui y ont participé, surtout des jeunes, ont très rapidement été jugés et condamnés à de longues peines de prison.
Les moyens les plus simples et divers ont été choisis pour exprimer cette protestation, selon l'écrivain aujourd'hui décédé, Robert Havemann, qui a cité les tracts écrits à la main déposés sur des pare-brise par deux lycéens ou le drapeau tchécoslovaque hissé à la fenêtre par un adolescent.
L'armée est-allemande avait également été mobilisée pour participer aux côtés d'autres armées soeurs à l'écrasement du "printemps de Prague". Mais les unités déployées à la frontière avaient été stoppées à la dernière minute. Le dirigeant est-allemand de l'époque, Walter Ulbricht, craignait de réveiller de mauvais souvenirs si des chars allemands envahissaient un pays voisin.
L'écrivain allemand Jürgen Fuchs, décédé aujourd'hui, a décrit le sentiment d'impuissance muette qu'il avait observé à 17 ans chez les habitants de la ville frontalière où il vivait au passage des blindés soviétiques : "je suis allé dans la rue et j'ai vu rouler les chars, mais c'était très tranquille! Un vacarme des chenilles mais les gens restaient silencieux!"
