L'ex-Premier ministre a été tuée dans un attentat suicide au cœur de la province du Pendjab, dans le centre-est du Pakistan, la plus riche et la plus peuplée, mais aussi celle de l'ethnie pendjabie qui détient véritablement les rênes du pouvoir et de l'armée -les deux allant de pair dans ce pays-.
Avec la défiance ancestrale qui règne entre les deux ethnies, cela suffisait à nourrir les soupçons de complot et les émeutiers qui ont paralysé trois jours durant le pays, surtout la province du Sind, dans le sud, après le drame du 27 décembre, appelaient souvent à la vengeance contre les pendjabis.
Fief du Parti du peuple pakistanais (PPP) de Mme Bhutto, le Sind a ainsi connu les pires émeutes de l'histoire du pays. Près de 60 personnes, officiellement, ont été tuées dans le pays, la très grande majorité dans le Sind, dans les jours qui ont suivi la mort de Mme Bhutto, issue de l'une des plus grandes, des plus populaires et des plus riches familles de propriétaires terriens sindis.
Les tensions ethniques ont toujours été le quotidien du Pakistan, mais sans jamais atteindre le paroxysme de ces dernières semaines. Dans cette République islamique, pour le moins composite, peuplée de 160 millions d'habitants, le mot "partition" est dans toutes les bouches, au Pendjab comme dans le Sind. Et les yeux de la communauté internationale sont braqués avec d'autant plus d'anxiété sur le Pakistan, la seule puissance nucléaire avérée du monde musulman.
Nombre d'experts et politologues redoutent que l'amertume des Sindis, et la tentative de l'exploiter par une frange importante de la classe politique pendjabie, n'enclenche une campagne des plus sanglantes pour les élections législatives et provinciales reportées du 8 janvier au 18 février.
"Benazir Bhutto était le seul leader qui pouvait unir les quatre provinces du pays et, maintenant, le risque de guerre civile est là", redoute Nazir Ahmad Arijo, un instituteur de 32 ans venu prier au mausolée des Bhutto, dans le village de la célèbre dynastie à Ghari Khuda Baksh.
"Les forces du Mal font tout pour diviser les Sindis et les Pendjabis", poursuit M. Arijo. "Diviser pour régner... C'est pour cela qu'ils ont tué notre leader", souffle-t-il.
Dans le Sind, quand les gens parlent avec mépris du "Pendjab", c'est davantage pour désigner l'armée et l'establishment qui dirigent réellement le pays depuis sa création il y a 60 ans, que pour évoquer la province.
Parmi les centaines de personnes qui défilent chaque jour devant la tombe de Mme Bhutto, la couvrant de pétales de roses et chantant des slogans du PPP, bon nombre craignent pour l'unité du pays.
Et certains politologues redoutent qu'une certaine frange de la direction du PPP ne joue aussi la carte ethnique.
D'autant que des caciques du pouvoir, Pendjabis, n'hésitent pas, eux.
"La Ligue musulmane du Pakistan-Qaïd (PML-Q, le parti qui soutient le chef de l'Etat) projette de mener une campagne ethnique agressive pour tenter de contenir l'élan de sympathie dont peut bénéficier le PPP depuis la mort de Mme Bhutto dans le Pendjab" assure ainsi Hasan Askari, professeur de sciences politiques et éditorialiste.
"Nous pressentons qu'après la mort de Mme Bhutto, le Pakistan peut s'engager sur la voie de la désintégration", prédit Sabiha Arshad, présidente à Ghari Khuda Baksh du petit parti nationaliste sindi Khaksar Tehreek.
Avec la défiance ancestrale qui règne entre les deux ethnies, cela suffisait à nourrir les soupçons de complot et les émeutiers qui ont paralysé trois jours durant le pays, surtout la province du Sind, dans le sud, après le drame du 27 décembre, appelaient souvent à la vengeance contre les pendjabis.
Fief du Parti du peuple pakistanais (PPP) de Mme Bhutto, le Sind a ainsi connu les pires émeutes de l'histoire du pays. Près de 60 personnes, officiellement, ont été tuées dans le pays, la très grande majorité dans le Sind, dans les jours qui ont suivi la mort de Mme Bhutto, issue de l'une des plus grandes, des plus populaires et des plus riches familles de propriétaires terriens sindis.
Les tensions ethniques ont toujours été le quotidien du Pakistan, mais sans jamais atteindre le paroxysme de ces dernières semaines. Dans cette République islamique, pour le moins composite, peuplée de 160 millions d'habitants, le mot "partition" est dans toutes les bouches, au Pendjab comme dans le Sind. Et les yeux de la communauté internationale sont braqués avec d'autant plus d'anxiété sur le Pakistan, la seule puissance nucléaire avérée du monde musulman.
Nombre d'experts et politologues redoutent que l'amertume des Sindis, et la tentative de l'exploiter par une frange importante de la classe politique pendjabie, n'enclenche une campagne des plus sanglantes pour les élections législatives et provinciales reportées du 8 janvier au 18 février.
"Benazir Bhutto était le seul leader qui pouvait unir les quatre provinces du pays et, maintenant, le risque de guerre civile est là", redoute Nazir Ahmad Arijo, un instituteur de 32 ans venu prier au mausolée des Bhutto, dans le village de la célèbre dynastie à Ghari Khuda Baksh.
"Les forces du Mal font tout pour diviser les Sindis et les Pendjabis", poursuit M. Arijo. "Diviser pour régner... C'est pour cela qu'ils ont tué notre leader", souffle-t-il.
Dans le Sind, quand les gens parlent avec mépris du "Pendjab", c'est davantage pour désigner l'armée et l'establishment qui dirigent réellement le pays depuis sa création il y a 60 ans, que pour évoquer la province.
Parmi les centaines de personnes qui défilent chaque jour devant la tombe de Mme Bhutto, la couvrant de pétales de roses et chantant des slogans du PPP, bon nombre craignent pour l'unité du pays.
Et certains politologues redoutent qu'une certaine frange de la direction du PPP ne joue aussi la carte ethnique.
D'autant que des caciques du pouvoir, Pendjabis, n'hésitent pas, eux.
"La Ligue musulmane du Pakistan-Qaïd (PML-Q, le parti qui soutient le chef de l'Etat) projette de mener une campagne ethnique agressive pour tenter de contenir l'élan de sympathie dont peut bénéficier le PPP depuis la mort de Mme Bhutto dans le Pendjab" assure ainsi Hasan Askari, professeur de sciences politiques et éditorialiste.
"Nous pressentons qu'après la mort de Mme Bhutto, le Pakistan peut s'engager sur la voie de la désintégration", prédit Sabiha Arshad, présidente à Ghari Khuda Baksh du petit parti nationaliste sindi Khaksar Tehreek.
