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700 suppressions d'emplois chez ArcelorMittal

Salariés et syndicats de l'aciérie ArcelorMittal de Gandrange (Moselle), qui ont appris une possible suppression de 700 emplois dans leur usine, se préparaient jeudi, consternés, à une "réorganisation" du site devant leur être annoncée la semaine prochaine.

700 suppressions d'emplois chez ArcelorMittal
L'entrée de l'aciérie de Gandrange ArcelorMittal dont les salariés et syndicats ont appris une éventuelle suppression de 700 emplois. (Photos : AFP)
"Si c'est vrai, c'est incompréhensible", déclare Marcel G., un lamineur de 53 ans employé depuis 23 ans dans l'usine mosellane. "La demande mondiale d'acier n'a jamais été aussi forte et les bénéfices d'ArcelorMittal aussi élevés. Et on voudrait fermer Gandrange?", ajoute-t-il abasourdi.

Mercredi soir, la CFDT avait annoncé la fermeture d'ici à avril 2009 de l'aciérie électrique et du train à billettes (cylindres de métal) qui pourrait conduire à la suppression de 700 des 1.000 emplois" du site, vendu en 1999 pour le franc symbolique à Lakshmi Mittal, devenu entre-temps le patron d'ArcelorMittal, premier aciériste mondial (320.000 salariés).

Seul le laminoir à couronnes et barres et le centre de recherches seraient conservés dans l'établissement, affirmait le syndicat dans un communiqué fondé sur "une rumeur aux présomptions de véracité fortes".

Le directeur général du site, Bernard Lauprêtre, a affirmé qu'"il n'y (avait) pas de plan pour fermer Gandrange", se refusant à tout autre commentaire.

La direction a convoqué, pour le mercredi 16 janvier, un comité d'entreprise (CE) extraordinaire à l'ordre du jour duquel elle a inscrit la "réorganisation du site de Gandrange" et les "conséquences sociales de cette réorganisation".

Jeudi, une intersyndicale CGT-FO-CFDT-CFTC-CGC constituée dans l'urgence a rappelé qu'au CE de décembre, le directeur financier du groupe, Gonzalo Urquijo, avait annoncé un "plan de sauvegarde" pour Gandrange. "Ce plan devait être mis en oeuvre à la suite des mauvais résultats du site", précise Didier Zint, responsable de la CFDT-sidérurgie en Lorraine.

L'usine de Gandrange aurait perdu 36 millions d'euros en 2007, a indiqué sous le couvert de l'anonymat un cadre à l'AFP.

"Si 700 emplois sont supprimés dans l'usine, ce sont 1.500 emplois de sous-traitance qui sont menacés dans la chaudronnerie, la mécanique ou les transports", ajoute Marc Barthel, responsable du syndicat CGT d'ArcelorMittal France. "Et que va faire la Sollac (Société lorraine de laminage continu, 3.000 salariés) des 300.000 tonnes de fonte qu'elle livre chaque année à Gandrange depuis ses hauts-fourneaux de Hayange?" (Moselle), s'interroge-t-il.

L'inquiétude et la colère étaient également palpables chez les élus de la région. "Mittal s'était engagé à maintenir l'emploi en reprenant Arcelor en 2006. Vouloir fermer, même partiellement, le site est scandaleux alors que la demande d'acier explose", s'est indignée Aurélie Filippetti, députée (PS) de la circonscription.

La porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale a également indiqué qu'elle avait demandé au Premier ministre, François Fillon, de lui donner "les informations qu'il détenait sur la stratégie de Mittal en France, et particulièrement en Lorraine.

Dans un entretien publié jeudi par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, M. Mittal a dit s'attendre à ce que la demande d'acier reste élevée en 2008. Pour l'exercice en cours, la Fédération internationale de l'acier prévoit une hausse de 6,8% de la demande mondiale, tirée notamment par la Chine et l'Inde.

Au troisième trimestre 2007/2008, ArcelorMittal a enregistré un résultat net de 2,96 milliards de dollars (2,155 milliards d'euros), en progression de 35,6%.
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