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Le plan Paulson continue de prendre forme

Les Etats-Unis attendaient lundi soir la présentation d'une nouvelle mouture du plan de sauvetage des banques américaines qui devrait voir entrer en force l'Etat fédéral dans le capital d'un grand nombre d'institutions financières.

Le plan Paulson continue de prendre forme
Le secrétaire au Trésor Henry Paulson et la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, à Washington. (Photo : AFP)
Le ministre du Trésor américain doit annoncer mardi à 12h30 GMT à Washington une "série de mesures complètes destinées à renforcer la confiance" dans le système financier du pays et à permettre un fonctionnement normal du crédit, selon un communiqué officiel.

Avant cela, il rencontrera le Président américain George W. Bush à 11h30 GMT avec les autres membres du Groupe de travail présidentiel. M. Bush fera une "intervention sur l'économie" vers 12h00 GMT.

L'un des points acquis est que l'Etat entrera au capital d'une "large palette" de banques, ainsi que l'a annoncé lundi matin Neel Kashkari, l'homme chargé par M. Paulson de superviser la mise en oeuvre du plan de sauvetage des banques, rendu possible par la loi de stabilisation économique d'urgence promulguée le 3 octobre.

Selon le Wall Street Journal en ligne, l'Etat fédéral va prendre des participations dans le capital de plusieurs milliers de banques pour un total de 250 milliards de dollars. Cette initiative, "formulée par le ministère du Trésor, la Réserve fédérale et le FDIC" (l'organisme fédéral assurant les dépôts bancaire), aurait pour but de "lier le système bancaire américain au gouvernement fédéral pour plusieurs années".

Le gouvernement devrait par ce biais acquérir des blocs d'actions préférentielles dans neuf institutions financières de premier plan.

Parmi ces dernières, Citigroup et JPMorgan Chase recevraient ainsi chacune 25 milliards de dollars, Bank of America et Wells Fargo 20 milliards chacune (plus 5 milliards additionnels chacune pour leur acquisition de respectivement Merrill Lynch et Wachovia), Goldman Sachs et Morgan Stanley 10 milliards chacune, selon le New York Times en ligne. Les participations qu'obtiendrait l'Etat fédéral n'ont pas été détaillées.

L'argent proviendrait de l'enveloppe de 700 milliards de dollars débloquée par le Congrès pour le plan de sauvetage des banques.

Toujours selon la presse, le FDIC pourrait étendre temporairement la garantie qu'il offre aux dépôts bancaires en l'appliquant aux nouveaux emprunts obligataires des banques pendant trois ans.

Le plan, qui n'était pas complètement bouclé en fin d'après-midi, pourrait aussi apporter une garantie temporaire des autorités aux prêts interbancaires, sur le modèle de ce qu'ont décidé dimanche les 15 pays de la zone euro.

Un commentateur de la chaîne financière CNBC a relevé que le Trésor pourrait être amené à agir de la sorte du fait justement de la garantie offerte par les Européens, qui serait susceptible d'entraîner une fuite des capitaux vers le Vieux Continent.

M. Paulson a rencontré dans l'après-midi plusieurs dirigeants des principales banques américaines en présence de responsables de la Réserve fédérale, officiellement pour "mettre au point les détails d'une initiative de stabilisation des marchés".

Selon le Wall Street Journal, il a en fait discuté avec eux de son plan revu et corrigé.

D'abord opposé résolument à une entrée de l'Etat dans le capital des banques, M. Paulson s'y était résolu vendredi dernier à l'occasion de la rencontre des ministres des Finances du G7 à Washington.

Son plan initial prévoyait simplement que l'Etat rachète les actifs invendables accumulés par les banques au cours de la récente bulle immobilière.

L'économiste américain Paul Krugman, distingué lundi par le prix Nobel d'Economie, écrivait vendredi que "nombre d'économistes étaient d'accord pour dire" que l'entrée de l'Etat au capital de banques était ce que M. Paulson "aurait dû proposer" dès le départ.

M. Krugman notait cependant qu'il n'était pas trop tard pour bien faire.

Les mesures européennes et américaines ont revigoré Wall Street, où le Dow Jones a clôturé sur un gain de 11,08%, une hausse d'une ampleur en pourcentage plus vue depuis les années 1930.
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