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L'économie frappée de plein fouet par les ouragans

L'île de Cuba risque d'être confrontée à un ralentissement économique accru après avoir été frappée presque coup sur coup par les ouragans Gustav et Ike qui ont endommagé une partie des infrastructures vitales du pays.

L'économie frappée de plein fouet par les ouragans
Les clients achetent des fournitures, alors qu'ils se préparent à l'ouragan Ike à Angleton, au Texas. (Photo : AFP)
"L'économie accuse un coup très dur d'autant que (cela se produit) dans un laps de temps très court", a admis le numéro deux de cet Etat communiste, José Ramon Machado qui, lors d'une visite dans l'est du pays dévasté par Ike lundi, a écarté toute solution rapide.

Depuis la fin d'août, les tempêtes Fay et Hanna, et surtout deux ouragans Gustav et Ike, ont balayé la totalité de l'île et causé des destructions d'une ampleur jusque-là inédite pour Cuba, touchant tous les secteurs de l'économie cubaine, selon les autorités.

Au total, plus de 320.000 habitations ont été endommagées ou détruites par Gustav et Ike, selon l'Institut national du Logement cité par le journal officiel Granma.

Des milliers d'écoles ont été détruites ou abîmées, à l'instar de plusieurs hôpitaux et usines. Des dizaines d'entrepôts, des porcheries et des batteries de volailles, des milliers d'hectares de cultures ont été dévastés, selon les autorités.

Quelque 5.000 locaux de séchage du tabac, activité importante sur l'île, ont été ravagées. Quant aux cultures de café, les pluies ont entraîné une maturation précoce potentiellement dommageable.

Sans parler des coûts entraînés par l'évacuation de près de quatre millions de personnes en moins d'un mois, pour le transport, les refuges, les soins médicaux, l'alimentation...

Fidel Castro, 82 ans, qui s'est retiré du pouvoir il y a deux ans mais reste très influent, a estimé à plus de 3 milliards de dollars les pertes infligées par le seul Gustav.

Si beaucoup de Cubains craignent ainsi un retour en arrière pour l'économie de l'île, les graves pénuries de la "période spéciale" décrétée à la chute de l'allié soviétique et la fin de ses généreux subsides en 1991 étant encore dans tous les esprits, des économistes estiment que Cuba pourrait rebondir.

L'industrie du nickel, principal produit d'exportation rapportant 2,1 milliards de dollars par an, est certes confrontée à une paralysie de la production après avoir subi des dommages, mais elle devrait être relancée rapidement.

Le tourisme, qui génère plus de 2 milliards de dollars par an, a été affecté par l'annulation de vols, de réservations hôtelières et les dégâts causés à des sites historiques, mais les infrastructures touristiques ont dans l'ensemble "résisté".

"Environ 75% des infrastructures vitales de l'île restent opérationnelles", selon une source diplomatique qui estime en outre que La Havane et sa région, responsables de 60% du PIB cubain, ont été "modérément" touchées.

Mais l'économie cubaine pourrait être confrontée, selon cette source, à un "ralentissement supplémentaire" alors qu'elle souffre déjà de la hausse des prix des denrées alimentaires (Cuba importe environ 80% de ses denrées alimentaires) et du pétrole, ainsi de la baisse des prix du nickel.

Prônant plus de rigueur et d'austérité, le président cubain Raul Castro avait déjà, lors d'un discours le 26 juillet, prévenu ses compatriotes qu'ils "devaient s'habituer à ne pas recevoir que de bonnes nouvelles", en raison de la flambée des prix du pétrole et des denrées alimentaires.

Et lundi, le gouvernement a décrété une hausse du prix du carburant de 55% pour l'essence et de 86% pour le diesel.

"Cette mesure va faire exploser les prix. Ceux des taxis mais aussi et surtout des produits agroalimentaires. Ca va aller plus mal encore", s'est inquiété un fonctionnaire, Jorge Gonzalez, 48 ans. Carlos Batista
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