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Appel à dévoiler le sort du combattant Sidi Mohamed Bassir

Les participants au colloque tenu à Laâyoune sur "Sidi Mohamed Bassir, l'une des figures de la résistance marocaine au Sahara", ont adressé, mardi, un appel pour lever le voile sur le sort de sidi Mohamed Bassir qui avait dirigé en juin 1970, les événements historiques de Zemla et disparu dans des circonstances obscures après avoir été mis en prison par les autorités coloniales espagnoles suite à ces événements.

Appel à dévoiler le sort du combattant Sidi Mohamed Bassir
Sidi Mohamed Bassir, «un cas exemplaire de la relation entre la mémoire et l'histoire» à la tête du soulèvement historique de Zemla à Laayoune. (Photo : Kartouch)
Dans un appel intitulé "Appel de Laâyoune", rendu public au terme des travaux de ce colloque, organisé sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, à l'initiative de la Tarika Derkaouia Ibrahimia Al Bassiria et l'Université Ibn Zohr d'Agadir, en commémoration du 38e anniversaire des événements historiques de Zemla, les participants à cette rencontre de deux jours ont appelé, au nom de toute la famille et proches de Sidi Mohamed Bassir et des Chioukhs des tribus sahraouies, "à jeter la lumière sur le sort de cet éminent résistant qui a disparu dans des circonstances mystérieuses de l'intérieur de la prison de Laâyoune après avoir dirigé le soulèvement historique de Zemla, le 17 juin 1970".

Les participants à cette rencontre ont appelé également les instances nationales et internationales des droits de l'Homme et les esprits vifs "à apporter leur aide dans la recherche sur le sort de sidi Mohamed Bassir, exiger que soit connue cette vérité et réclamer une enquête sur d'autres résistants sahraouis qui avaient eu le même sort".

Ce colloque, qui a connu la participation d'une pléiade de professeurs, académiciens, oulémas, universitaires, anciens résistants de l'Armée de libération dans le Sud, acteurs des droits de l'Homme et de la société civile, ainsi que des élus, Chioukhs et notables sahraouis, a été marquée par une série d'interventions mettant en valeur la dimension unioniste et patriotique des événements de Zemla et réfutant les mensonges et allégations colportées par les ennemis de l'intégrité territoriale qui tentent de travestir la réalité de la lutte menée héroïquement par ce résistant, laissant croire qu'il avait eu des velléités ou des penchants séparatistes, sans pour autant justifier leurs allégations.

Les intervenants ont été unanimes à souligner le caractère unioniste ayant marqué la lutte de Sidi Mohamed Bassir, qui appartient à une zaouiya connue pour ses actions au service de l'unité de la patrie, comme en témoignent les lettres qu'il avait écrites de ses propres mains et adressées à ses frères et membres de sa famille lorsqu'il était encore étudiant en Egypte, en Syrie et au Liban et même après son retour en 1968 au Maroc et ses déplacements entre Tan Tan, Smara et Laâyoune.

Ces lettres authentiques ont été présentées au public dans le cadre d'une exposition tenue en marge de ce colloque dans le hall du Palais des congrès et regroupant des photos et documents personnels de cet éminent combattant, témoignant ainsi de sa pensée et de ses actions unionistes.

La séance de clôture de ce colloque a été marquée par la présentation de deux exposés, le premier sur "regards sur les significations du transfert de la Zaouia Bassiria du Sahara au Souss puis à Tadla", donné par le Dr. Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammedia des ouléma et le second donné par le Pr. Chaouki Benyoub, ex-membre de l'Instance équité et réconciliation (IER), autour du thème "La mémoire retrouvée".

L'assistance a, également, suivi des témoignages sur les événements de Zemla apportés par Cheikh Sidi Ahmed Rahal, un compagnon de prison de Sidi Mohamed Bassir, Cheikh Mohamed Rguibi et Ibrahim Layli, ancien résistant et membre de l'armée de libération dans le Sud.

M. Abbadi a donné un aperçu général sur les actions engagées par le Zaouiya Bassiria dans les différentes régions du Royaume au service de l'unité de la patrie et la consolidation des liens de communion entre ses différentes composantes.

Il a fait observer que "cette Zaouiya, inspirée des Hautes orientations d'Amir Al Mouminine, a toujours procédé d'une logique coranique et anticipative dans ses actions de lutte contre l'occupation coloniale et la consolidation du mouvement de résistance".

M. Abbadi a souligné que le Maroc "a toujours su déjouer, avec dignité et grande fierté, toutes les tentatives séparatistes menées par ceux qui ignorent la profondeur et l'authenticité du peuple marocain".

De son côté, M. Benyoub a mis l'accent sur l'importance de la tenue de cette rencontre autour du résistant sidi Bassir, qui représente "un cas exemplaire de la relation entre la mémoire et l'histoire", notant que Sidi Bassir est un grand résistant qui a pleinement servi sa nation lorsqu'il a conduit au milieu des années le glorieux soulèvement de Zemla.

Il a fait remarquer que Sidi Bassir "a continué de servir son pays et sa nation, 40 ans durant, après cet évènement, dans la mesure où il incarne toujours l'idée de la récupération de la mémoire qui constitue l'une des formes de réconciliation avec l'histoire".

Dans une déclaration à la MAP, Abdel Majid Belaghzal, acteur associatif des droits de l'Homme à Laâyoune, a souligné que la tenue de ce colloque, qui coïncide avec la commémoration du soulèvement historique de Zemla, s'inscrit dans le cadre du processus de réconciliation engagé au Maroc sous l'impulsion et la volonté claire de S.M. le Roi Mohammed VI.

Après avoir souligné que ce processus de réconciliation concerne différents domaines, dont en premier lieu la mémoire collective, il a indiqué que "la réconciliation est un choix stratégique pour l'Etat".

De son côté, Mustapha Barazani, ex-dirigeant du polisario, a souligné l'importance de la tenue de cette rencontre scientifique, en ce sens qu'elle permet au Maroc de récupérer une partie qui relève de l'histoire nationale unioniste dans les provinces du sud du Royaume.

"Les ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume ont essayé de travestir et falsifier l'histoire, aujourd'hui nous rendons hommage non seulement à Sidi Bassir mais à la mémoire collective marocaine parce que le mouvement et les actions de Bassir étaient le prolongement de l'armée de libération dans le sud et des luttes du peuple marocain pour la récupération de ses provinces du Sud", a-t-il dit.

"Nous célébrons aujourd'hui, a-t-il poursuivi, l'anniversaire d'évènements importants, en l'occurrence ceux de Zemla que les séparatistes ont longtemps essayé d'instrumentaliser à leur compte et ériger leur meneur en un symbole et père spirituel de leurs actions séparatistes, alors qu'en réalité, il n'existe aucun document qui témoigne que cet homme avait des idées séparatistes", a-t-il soutenu.

Il est à rappeler que Sidi Mohamed Bassir Ibn Sidi Ibrahim Ibn Sidi M'barak Bassir Al Mouadni Rguibi est né en 1942 à la Zaouiya Achadiliya Darkaouiya de son père Cheikh Sidi Ibrahim Bassir, à Bni Ayat dans la province d'Azilal.

Le résistant Sidi Mohamed Bassir s'est particulièrement investi dans les milieux de la jeunesse sahraouie pour la sensibiliser à la lutte contre la présence espagnole au Sahara marocain avant de couronner son parcours de résistant en prenant la tête du soulèvement historique de Zemla à Laayoune le 17 juin 1970 durant lequel il a été arrêté en même temps qu'un groupe d'autres résistants et conduit à la prison de Laayoune.

Quinze jours après sa détention, aucune information n'a pu être obtenue sur son sort qui reste inconnu depuis lors.
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