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La méfiance arabe à l'égard de l'Occident persiste

Le Forum de l'Avenir, une initiative américaine pour promouvoir la démocratie au Moyen-Orient, continue de susciter la méfiance chez les pays arabes quatre ans après son lancement, à l'occasion de la tenue de sa 5e édition annuelle dimanche à Abou Dhabi.

La méfiance arabe à l'égard de l'Occident persiste
Le Sheikh émirati Khalifa Bin Zayed Al-Nahayan, à Doha. (Photo : www.nicematin.com)
"La réforme au Moyen-Orient est avant tout une demande nationale. C'est une nécessité pour le présent et l'avenir", a déclaré le ministre émirati des Affaires étrangères, Cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, lors de la réunion ministérielle du Forum.

Mais "la frustration" dans la région en raison du piétinement du processus de paix et les problèmes de "pauvreté, d'analphabétisme, d'extrémisme et de chômage sont autant de facteurs qui ne contribuent pas à l'avènement d'un avenir prospère", a-t-il averti.

Les réformes politiques et le rôle de la société civile étaient au centre du Forum, auquel ont participé 35 pays arabes et des membres du G8 -dont les Etats-Unis représentés par le secrétaire d'Etat adjoint John Negroponte- ainsi que des délégués de la société civile dans le monde arabe.

"Toute réforme imposée et qui n'a pas l'aval des Etats de la région et de leurs peuples est vouée à l'échec", a prévenu le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abou Bakr Al-Kourbi.

M. Kourbi, dont le pays avait coprésidé le 4e Forum avec l'Allemagne, a ajouté qu'il revenait aux pays arabes "de diriger ce Forum pour réaliser les aspirations de la région aux réformes et à la démocratie".

Dans une claire allusion aux pays occidentaux, il a averti que les ONG ne devraient pas servir "de moyen de pression sur leurs gouvernements, et encore moins d'alternative" aux gouvernements. Elles devraient "se conformer aux lois" de leurs pays, a-t-il ajouté.

"L'avenir doit être l'œuvre des enfants de la région et émaner de leur propre volonté sans tutelle de l'étranger", a dit en écho le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Al-Mouallem.

Depuis son lancement, le Forum "tourne en rond, des gouvernements arabes estimant que l'Occident influence leurs ONG alors que celles-ci trouvent que l'Occident est trop complaisant à l'égard des autorités de leurs pays", a résumé à l'AFP l'activiste tunisien, Slaheddine Jourchi.

Il figurait parmi une soixantaine de représentants d'ONG, qui ont soumis à la conférence des recommandations, fruit de trois jours de débat à Dubaï.

Le Forum, souvent critiqué dans les milieux politiques arabes qui ont lié sa survie à l'actuelle administration américaine, tiendra sa prochaine édition en 2009 au Maroc, en co-présidence avec l'Italie, a indiqué le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères, Anouar Guerguèche.

Le Forum est "une bonne idée, quelle que soit l'administration" qui l'a initiée, a-t-il dit lors d'une conférence de presse au terme de la réunion.

Défendant le bilan du Forum, John Negroponte s'est félicité que "les citoyens de la région aient désormais plus d'opportunités pour décider de la manière dont ils veulent être gouvernés".

"Dans le Golfe, les citoyens sont plus écoutés", a-t-il dit, citant notamment l'exemple des législatives partielles aux Emirats, un scrutin législatif à Oman et à Bahreïn ainsi que des municipales au Qatar et des municipales partielles en Arabie Saoudite.

"Le Forum s'est imposé comme une importante plate-forme pour des réformes politiques" au Moyen-Orient, a-t-il dit, indiquant que "la prochaine administration américaine va hériter d'une initiative saine et solide".

L'association "Foundation For The Future", chargée de soutenir les ONG et installée depuis mars 2008 à Amman, a pu réunir 25 millions de dollars, a indiqué à l'AFP sa présidente, Nabila Hamza. L'Allemagne a annoncé une contribution d'un million de dollars à cette fondation.
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