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La crise des déchets menace de plonger Naples dans le chaos

Le chaos menace à Naples où les habitants excédés incendient les poubelles, jettent des pierres sur les pompiers et barrent les rues avec des immondices à trois jours de l'arrivée de Silvio Berlusconi qui a promis de régler le "scandale" des déchets en Campanie.

La crise des déchets menace de plonger Naples dans le chaos
Des déchets non ramassés encombrent le centre de Naples. (Photo : AFP)
Des dizaines de feux de poubelles sont signalés chaque jour dans la région empestant l'atmosphère tandis que la circulation est devenue très difficile en ville où les poubelles barrent de nombreuses chaussées en signe de protestation, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le préfet de Naples a présidé dimanche soir une réunion d'urgence consacrée à la sécurité face à une situation qualifiée de "proche de l'émeute" ou ressemblant à une "guérilla urbaine" par les journaux italiens.

A l'issue de cette rencontre, les responsables de la sécurité ont annoncé la reprise dés lundi des envois par train spéciaux vers l'Allemagne des ordures de Naples, la mise en service d'un numéro d'urgence médicale et la constitution d'un réseau de veille sanitaire pour prévenir toute éventuelle épidémie.

L'ordre des médecins de la ville avait fait part auparavant dimanche dans un communiqué de sa préoccupation devant la multiplication des rats, des cafards et des insectes et estimé que la situation sanitaire "déjà difficile, menaçait de devenir dramatique".

Les pompiers ont signalé être intervenus 84 fois dans la nuit de samedi à dimanche et doivent parfois être accompagnés par des policiers car la population, incommodée par les odeurs pestilentielles aggravées par la chaleur (jusqu'à 27 degrés centigrades), s'oppose à leurs interventions.

Selon les estimations des médias locaux, 6.000 tonnes d'ordures s'accumulent dans les rues de Naples et près de 50.000 autres tonnes dans les villes et le long des routes de Campanie.

Les plans d'urgence adoptés à la fin janvier lors de la précédente crise par le gouvernement Prodi n'ont pas eu les effets escomptés, souligne dimanche la presse italienne.

Sans collecte différenciée, les rares décharges non saturées encore en activité en Campanie ne peuvent accueillir légalement les déchets. Des décisions de justice interdisent régulièrement aux autorités locales de rouvrir des décharges parce que la croissance anarchique immobilière de Naples les ont placées peu à peu au coeur de quartiers défavorisés.

Dans d'autres cas, ce sont des associations de défense de l'environnement ou de riverains qui s'opposent, parfois par la force, à la réouverture d'anciens sites de stockages ou aux travaux préparatoires à la construction d'usines d'incinération.

L'envoi des déchets par trains spéciaux vers des usines allemandes ou par bateau vers d'autres régions d'Italie ne concerne pas des quantités suffisantes pour résoudre le problème.

Enfin la camorra, la mafia napolitaine, est régulièrement accusée par les autorités de travailler en sous-main pour empêcher toute solution de la crise de façon à pouvoir exploiter pour son compte le juteux marché de l'élimination des déchets.

Silvio Berlusconi qui a fait de la résolution de la crise l'un des thèmes de la campagne qui lui a permis de battre la gauche lors des élections générales des 13 et 14 avril dernier, a convoqué symboliquement pour mercredi à Naples le premier conseil des ministres de son quatrième gouvernement.

La presse italienne lui prête dimanche l'intention de recourir très largement à l'armée pour faire face à la situation et de garder désormais secrets les lieux de stockage des ordures pour éviter les oppositions de toutes sortes auxquels se heurtent aujourd'hui les autorités.
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