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La mer d'Aral, un désastre écologique orchestré par l'Homme

La mer d'Aral, entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, a perdu 70% de sa surface depuis les années 60, devenant l'un des plus graves désastres écologiques du 20e siècle, que l'Homme cherche désormais à réparer.

La mer d'Aral, un désastre écologique orchestré par l'Homme
La mer d'Aral, entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, a perdu 70% de sa surface depuis les années 60 (Photo : www.hubertreeves.info)
Les raisons du recul de la mer
Les autorités soviétiques, pour développer l'agriculture dans les steppes arides d'Asie centrale, ont construit dans les années 60 de vastes canaux d'irrigation le long des deux principaux fleuves alimentant l'Aral, l'Amou-Daria en Ouzbékistan, et le Syr-Daria au Kazakhstan.

Dès le début des années 70, l'eau s'était retirée des principaux ports et à la fin des années 80, ce qui fut le quatrième plus grand lac au monde n'était plus que l'ombre de lui-même, divisé en deux entre un "petite" mer au nord, et une "grande" au sud, et perdant 70% de sa surface.

Conséquences sociales et économiques
L'industrie de la pêche a été ruinée, toutes les espèces de poissons autochtones ont disparu les unes après les autres. Le seul poisson à survivre depuis les années 90 est un type de sole originaire de la mer d'Azov (entre l'Ukraine et la Russie) capable de vivre dans des eaux très salées.

L'eau en se retirant a laissé place à un désert de sel et d'engrais chimiques. Ce mélange, charrié par les vents, a entraîné une explosion des maladies respiratoires et un taux de cancers bien plus élevé dans les régions du bassin de l'Aral qu'ailleurs en Asie centrale.

Sauver la "petite" mer d'Aral
En 2001, la Banque mondiale et le gouvernement kazakh lancent un projet de 86 millions de dollars pour construire notamment une digue sur le canal reliant la grande et la petite mer d'Aral et éviter que l'eau ne se perde dans le désert.

Grâce à cet ouvrage et des travaux pour réguler le flot du Syr-Daria, la petite Aral a regagné 50% de sa surface depuis 2005, permettant la baisse de la salinité des eaux, le retour des poissons et le développement de la pêche.

La deuxième phase du projet doit être lancée en 2009 avec un budget de 300 millions de dollars pour consolider les acquis et notamment permettre le retour de la mer dans le port kazakh d'Aralsk.

Au Sud, la "grande" mer est condamnée, et devrait poursuivre son recul pour se séparer à terme en plusieurs lacs salés sans vie.
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