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La commission d'enquête clôt ses travaux sans lever le mystère Cécilia

La commission d'enquête parlementaire sur la Libye, qui présentera mardi ses conclusions, ne devrait pas lever le mystère sur le rôle central joué par Cécilia Sarkozy dans la libération des soignants bulgare, relancé par un récent livre.

La commission d'enquête clôt ses travaux sans lever le mystère Cécilia
Des accords en matière de défense et de nucléaire civil avaient été signés lors d'une visite de M. Sarkozy à Tripoli dès le lendemain de la libération. (Photos : servihoo.com/ www.telegraph.co.uk)
Le président de la commission, le socialiste Pierre Moscovici, a plusieurs fois lancé cette semaine un appel à l'ex-épouse du Président Nicoals Sarkozy qui avait ramené de Tripoli les ex-otages le 24 juillet 2007, pour qu'elle vienne témoigner.

"Je lui dit qu'elle est la bienvenue. C'est la seule façon de répondre à toutes les interrogations, les mystères, les commentaires qui entourent cette affaire", a déclaré le député du Doubs.

L'Elysée s'était opposé à l'audition de Cécilia Sarkozy, qui a depuis divorcé en octobre, arguant de "la séparation des pouvoirs". L'UMP, majoritaire dans la commission, a repoussé une demande en ce sens de l'opposition.

Deux journalistes, Michaël Darmon et Yves Derai, affirment dans un livre que Mme Sarkozy a mené en Libye une véritable "opération commando" pour faire libérer les soignants, version démentie par le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, qui accompagnait Mme Sarkozy à Tripoli, et par deux des infirmières.

Les différentes auditions ont cependant révélé le rôle crucial et inhabituel pour une "première dame" de Mme Sarkozy. M. Guéant a notamment révélé que c'était elle qui avait arraché, le 23 juillet, lors d'un tête-à-tête avec le Guide de la Révolution libyenne, Mouammar Kadhafi, l'accord pour la libération après de longues négociations très difficiles et tendues.

Les travaux de la commission ont également été marqués par la visite très controversée à Paris du numéro un libyen en décembre, qui avait remis au premier plan la question des contreparties éventuelles à la libération des soignants.

Des accords en matière de défense et de nucléaire civil avaient été signés lors d'une visite de M. Sarkozy à Tripoli dès le lendemain de la libération.

Selon le rapporteur de la commission, Axel Poniatowski (UMP), également président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, ses conclusions feront apparaître qu'"il n'y a "rien eu de caché" de la part de la France dans cette affaire.

L'ancien émissaire de l'Union européenne en Libye, Marc Pierini, avait pourtant estimé pour sa part lors de son audition que les négociations Paris-Tripoli sur les armements et le nucléaire avaient été "l'élément décisif" de la libération, alors que l'UE travaillait depuis des années sur ce dossier.

Le réseau "Sortir du nucléaire" qui accuse le président Sarkozy d'un "véritable troc nucléaire" avec M. Kadhafi a annoncé qu'il présentera mardi "son propre rapport" sur cette affaire.

La commission d'enquête n'aura enfin pas réussi à lever le voile sur la nature d'une médiation du Qatar. Après la libération, Paris et l'UE avaient remercié Doha, sans plus de précisions.

Selon des spéculations jamais confirmées, l'émirat aurait financé à hauteur de millions de dollars l'indemnisation des familles des enfants que les infirmières bulgares et le médecin palestinien naturalisé bulgare, incarcérés depuis 1999 et qui ont témoigné avoir été torturés, étaient accusés d'avoir contaminé avec le virus du sida.

L'ambassadeur du Qatar en France n'a pas répondu à une demande d'audition formulée par la commission.

Les députés de gauche devraient s'abstenir mardi sur le vote du rapport pour protester contre le refus de l'UMP d'entendre l'ex-épouse de M. Sarkozy.
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