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Le cauchemar boursier s'aggrave

Les marchés asiatiques ont vécu un véritable cataclysme mercredi, paniqués par la crise financière mondiale et totalement indifférents aux mesures annoncées par les autorités monétaires et les gouvernements pour tenter de reprendre le contrôle de la situation.

Le cauchemar boursier s'aggrave
«Ce genre de mesure ne fonctionne plus. C'est comme d'insuffler du sang dans un cœur alors que les artères fuient de toutes parts».
Les Bourses d'Asie-Pacifique ont été contaminées par la débandade de Wall Street, tombée mardi soir à son plus bas niveau depuis cinq ans après une dégringolade de 5,11% de l'indice Dow Jones et une chute de 5,80% du Nasdaq.

A Tokyo, l'indice Nikkei a replongé allégrement sous le seuil psychologique des 10.000 points et s'effondrait de 7,32% dans l'après-midi, une des plus grosses chutes de son histoire en cours de séance, dépassant celle qui avait été enregistrée dans le courant de la journée du 12 septembre 2001 (-6,72%), au lendemain des attentats aux Etats-Unis.

A Jakarta, la séance a été suspendue pour une "durée indéterminée" alors que le principal indice de la place chutait de 10,38%.

La déconfiture atteignait des proportions tout aussi catastrophiques ailleurs dans la région. Vers 05h00 GMT, Hong Kong perdait 5,55%, Séoul 4,80%, Sydney 4,97%, Shanghai 3,08%, Singapour 4,98%, Bombay 5,50%, Bangkok 5,62%, Taipei 5,30%, Manille 4,80%, Kuala Lumpur 2,19% et la Nouvelle-Zélande 1,90%.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mardi l'achat de billets de trésorerie, instruments financiers qui permettent aux entreprises de faire face à leurs besoins imprévus de liquidités, espérant ainsi empêcher la contagion de la crise du crédit à l'économie réelle.

Mais cette annonce n'a eu aucun effet sur le moral des marchés.

"Ce genre de mesure ne fonctionne plus. C'est comme d'insuffler du sang dans un cœur alors que les artères fuient de toutes parts", a critiqué Hiroichi Nishi, courtier chez Nikko Cordial à Tokyo, prédisant que peu d'entreprises voudront vraiment vendre des billets de trésorerie à la Fed.

"Même les entreprises en bonne santé sont en train de perdre des forces", a-t-il déploré.

De sombres commentaires du président de la Fed, Ben Bernanke, sur la situation de l'économie américaine ont contribué à déprimer les investisseurs, alors même qu'il semblait leur annoncer une prochaine baisse des taux.

"Les perspectives de croissance économique se sont dégradées", et "les risques pesant sur la croissance ont augmenté", a déclaré M. Bernanke dans un discours prononcé devant l'Association for Business Economics.

Les ministres des Finances de l'Union européenne (UE) ont pris mardi leur première mesure commune concrète, après la cacophonie des derniers jours, en se mettant d'accord pour garantir les dépôts bancaires des particuliers jusqu'à 50.000 euros, contre 20.000 auparavant, en cas de faillite de leur banque.

Pour essayer de rétablir la confiance, les 27 pays de l'UE ont promis de soutenir leurs groupes financiers en cas de difficulté. Mais ils se réservent le droit de changer les directions des groupes aidés et de supprimer les parachutes dorés des patrons contraints au départ.

Plusieurs banques européennes ont dû démentir des besoins en capitaux. A Londres, le ministre des Finances Alistair Darling doit annoncer mercredi "un plan de soutien complet" au secteur bancaire.

Paris a réaffirmé son engagement à empêcher toute faillite de banque: "Nous avons décidé de garantir complètement la continuité du système bancaire français", a déclaré le Premier ministre François Fillon.

Le gouvernement espagnol a annoncé la création d'un fonds de soutien au système financier de 30 milliards d'euros.

Les banques centrales déployaient tous leurs efforts pour éviter une panne du crédit et irriguer le marché interbancaire sur lequel les banques, plus méfiantes que jamais, ne se prêtent pratiquement plus d'argent.

La Banque du Japon est ainsi intervenue mercredi pour la 16e journée ouvrable consécutive, injectant 2.100 milliards de yens (15,5 milliards d'euros) dans le marché. La banque centrale d'Australie a pour sa part alloué 1,21 milliards de dollars australiens (630 millions d'euros) aux banques.

En dehors de l'UE, l'Islande a annoncé la nationalisation de la deuxième banque du pays, Landbanski, après celle de Glitnir, tandis que le président russe Dmitri Medvedev a promis jusqu'à 950 milliards de roubles (quelque 26,7 milliards d'euros) de crédits aux banques pour consolider leurs fonds propres.

Aux Etats-Unis, la crise financière s'est retrouvée au coeur du deuxième débat télévisé mardi soir à Nashville (Tennessee, sud), entre les candidats à la Maison-Blanche Barack Obama et John McCain. Tous deux ont laissé entendre qu'ils pourraient choisir au poste de secrétaire au Trésor le milliardaire Warrenn Buffett, qui a volé au secours ces dernières semaines de plusieurs grands groupes américains en détresse.
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