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Les Européens poussent les Pays-Bas à un geste pour Tadic

Les responsables de l'UE tenteront lundi de convaincre les Pays-Bas de lever leur veto à un accord de rapprochement avec la Serbie, pour aider le président serbe pro-européen Boris Tadic à se faire réélire et ne pas compliquer plus encore le passage à l'indépendance du Kosovo.

Les Européens poussent les Pays-Bas à un geste pour Tadic
Le Président russe Vladimir Poutine, qui se réunira avec son homologue serbe Boris Tadic dans le Kremlin à Moscou. (Photos : AFP)
Discrets dans leur appui à Tadic avant le premier tour, les pays de l'UE, présidence slovène en tête, disent désormais clairement vouloir "tout faire pour l'aider" à l'emporter dimanche prochain face au nationaliste Tomislav Nikolic.

Ce dernier, arrivé en tête au premier tour avec 39,9% des voix contre 35,4% à Tadic, est tenté de tourner le dos à des Européens qui se préparent à reconnaître, probablement dès février, l'indépendance de la province albanophone du Kosovo. Indépendance que les Serbes, soutenus par la Russie, ont toujours refusée.

Les Slovènes font donc le forcing pour que les ministres européens des Affaires étrangères fassent, lors de leur réunion lundi à Bruxelles, ce que M. Tadic attend depuis des mois: signer un accord d'association avec la Serbie et ses 10 millions d'habitants, première étape vers une entrée dans l'UE.

Jusqu'à tout récemment, les 27 ministres exigeaient une "pleine coopération" du gouvernement serbe avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie pour signer cet accord.

Les Pays-Bas, où siège le tribunal, ont fait de cette condition une question de principe. Leur ministre Maxime Verhagen répète qu'elle ne sera remplie que lorsque l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic - inculpé de génocide pour le massacre de Srebrenica en 1995 - sera "dans l'avion pour La Haye".
Mais seule la Belgique défend leur fermeté. Les autres pays considèrent désormais que le moment est venu de signer l'accord.

La raison de cet assouplissement? Le bon score de Nikolic au premier tour "oblige à refaire une évaluation de la situation: avons-nous fait tout ce que nous pouvions faire pour que Tadic soit élu? Si Nikolic est élu, ce sera trop tard", explique un diplomate européen.
Les Slovènes cherchent comment rallier les Néerlandais. Une idée évoquée est de faire valoir que s'ils signent l'accord lundi, leur Parlement - s'il estime que les conditions ne sont pas remplies - pourra très bien ne pas le ratifier lors de la ratification pays par pays qui peut durer des mois.

Une autre idée serait de signer lundi uniquement le volet commercial de l'accord, et d'en retirer la partie qui évoque un objectif plus global d'adhésion à l'UE.
"La pression sur les Néerlandais est forte", souligne un diplomate, ajoutant que les contacts se poursuivaient avec eux ce week-end, notamment avec le Premier ministre Jan Peter Balkenende à Davos.

Les Européens redoutent d'autant plus une victoire de Nikolic qu'elle pourrait "encourager les Kosovars à déclarer rapidement leur indépendance", sans attendre fin février comme envisagé jusqu'ici, explique un haut responsable européen.

Pour préserver leur fragile unité, ils voudraient éviter qu'elle intervienne avant qu'ils aient donné leur feu vert juridique à l'envoi de 1.800 policiers et juristes européens censés accompagner, sous l'oeil des troupes de l'Otan, les premiers pas vers l'indépendance de ce territoire albanophone.

Or, pour éviter de donner des munitions au camp de Nikolic, les Européens, même si les préparatifs sont quasi-bouclés, ne veulent donner ce feu vert qu'après l'élection. Ce qui leur laisserait peu de marge si la déclaration s'accélère.

Ils espèrent donc que les Kosovars continueront à "coordonner" leurs actions avec Bruxelles. Leur Premier ministre Hashim Thaçi s'y est engagé lors d'une visite à Bruxelles jeudi, même s'il a aussi prévenu que la déclaration d'indépendance était maintenant "une question de jours".
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