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Gerrans, de la moto au vélo en passant par Phil Anderson

L'Australien Simon Gerrans, 28 ans, vainqueur de sa première étape au Tour de France dimanche à Prato Nevoso, est venu au vélo "grâce" à la moto et à un illustre voisin.

Gerrans, de la moto au vélo en passant par Phil Anderson
L'Australien Simon Gerrans (CA) franchit la ligne d'arrivée, à Prato Nevoso. (Photo : AFP)
Gamin, l'enfant de Jamieson (nord) n'avait qu'une passion, le motocross. A 17 ans, un grave accident l'amène sur le billard, genou fracturé. Pour sa rééducation, Gerrans est contraint de faire du vélo. Premier contact.

L'autre déclic est également lié au destin. A Jamieson, les parents Gerrans louent une maison à un certain Phil Anderson, premier Australien à porter le maillot jaune sur le Tour. Anderson prête son vélo à l'adolescent et décèle vite un petit quelque chose qui se rapproche du talent et qu'il faudra faire éclore en Europe, passage obligé pour tout "Aussie" un tant soit peu doué.

L'aventure débute vraiment à 19 ans. D'abord en amateurs en Italie, puis dans une petite équipe norvégienne. Vient la France en 2004, à Nantes, sur les conseils de Baden Cooke. Il passera pro en 2005 chez AG2R, avant d'atterrir au Crédit agricole cette saison.

Sélectionné pour le Tour dès sa première année pro, il se distingua d'emblée avec une 3e place à Revel dans la dernière semaine de course (17e étape).

Trois ans plus tard, tout sourire, appareil dentaire en évidence, l'Australien désormais installé à Monaco savoure sa quatrième victoire de la saison, la 12e de sa carrière, de loin la plus belle.

"Un super bon mec"
"Je ne réalise pas trop, je vais probablement me pincer encore quelques jours... Non, c'est vraiment fantastique, c'est quelque chose d'incroyable dans une carrière de remporter une étape du Tour de France."

"Il y a une super communauté cycliste australienne à Monaco. On s'encourage tous, on s'entraîne ensemble, ils vont être super content pour moi."

Fan de la trilogie du "Parrain", Gerrans, pas vraiment réputé comme un grimpeur, a agi comme un tueur dans le final de Prato Nevoso, "flinguant" Martinez et Pate avec un gros calibre, ses jambes de puncheur.

Au Crédit agricole, on enregistre une deuxième victoire après Hushovd à Saint-Brieuc (2e étape). Surtout, on se félicite de la victoire d'un "super bon mec" (dixit Christophe Le Mevel). "Il est toujours très pro, témoigne le Breton. Et ça paye d'être pro, la preuve!"

Son directeur sportif Jean-Jacques Henry décrit "un coureur assez discret mais très sympa": "consciencieux, motivé, qui aime le travail bien fait et fait toujours tout pour être performant. Quand Simon fait quelque chose, c'est qu'il a réfléchi avant."

"Il nous avait demandé de le laisser à part au mois de mai pour faire une grosse préparation foncière en vue du Tour et des JO, ses deux gros objectifs de la saison. On lui a fait confiance et aujourd'hui il nous a rendu cette confiance", poursuit Henry.

Doté d'une "bonne petite pointe de vitesse" (Henry), ce qu'il a montré dans le final, Gerrans a peut-être franchi un échelon. Il y a un an, il disait: "Je ne gagnerai jamais un sprint massif ou une étape de cols mais une étape de transition de moyenne montagne sur le Tour est à ma portée."

A l'entendre, il aurait donc dû gagner dans le Massif central. Mais les Alpes feront bien l'affaire.
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