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Une femme défigurée à l'acide en Iran

Une Iranienne, défigurée à l'acide et rendue aveugle, s'est déclarée en Espagne "soulagée" par l'application de la loi du talion contre son agresseur condamné à perdre la vue par la justice iranienne, selon plusieurs interviews publiées jeudi dans la presse espagnole.

Une femme défigurée à l'acide en Iran
Une Iranienne défigurée à l'acide et rendue aveugle a obtenu l'application de la loi du talion contre son agresseur. (Photo : www.24heures.ch)
Ameneh Bahrami réside en Espagne, où elle a été traitée à l'Institut de micro-chirurgie oculaire (IMO) de Barcelone (nord-est), et a concédé une série d'entretiens à la presse du pays, un mois après la confirmation en appel de la sentence contre son agresseur, infligée en vertu de la charia, la loi islamique.

"La personne qui a fait cela doit passer par la même souffrance. Seulement de cette manière, il comprendra ma douleur", déclare, au quotidien ABC, cette jeune femme au visage défiguré, avec des paupières soudées sur l'oeil gauche.

Elle explique avoir éprouvé du "soulagement" à l'annonce de la sentence, "pas seulement par vengeance mais aussi pour qu'aucune autre fille ne subisse la même chose".

L'agresseur "sera anesthésié et ne souffrira pas. Il n'aura pas le visage défiguré (...) et n'aura pas les lésions internes que moi j'ai eues. Il doit payer. Œil pour œil, c'est la loi du talion", explique-t-elle.

L'agresseur, Majid, qui avait reconnu avoir jeté de l'acide au visage d'Ameneh Bahrami, en 1994, parce qu'elle refusait sa demande en mariage, a été condamné en novembre à recevoir dix gouttes d'acide sulfurique dans chaque œil. Cette peine a été confirmée par la cour suprême iranienne début février.

Selon la loi iranienne fondée sur la charia, les auteurs de coups et blessures intentionnelles sont punis selon la loi du talion, qui consiste à infliger au coupable le même traitement qu'il a fait subir à sa victime.

D'après la jeune femme, il était prévu à l'origine que l'agresseur ne soit condamné qu'à perdre un seul œil, la loi islamique stipulant "qu'un homme équivaut à deux femmes" et donc qu'un seul œil de l'agresseur valait les deux yeux de sa victime.

Mais, "j'ai expliqué au juge qu'avec un œil on pouvait encore vivre", déclare-t-elle à El Pais. Elle dit avoir ainsi obtenu que son agresseur perde ses deux yeux et en échange elle a renoncé à recevoir une indemnisation de 20.000 euros.
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