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L'exercice de gestion de crise mis à l'épreuve

L'aéroport international Ibn Battouta de Tanger a connu, mercredi, une journée mouvementé qui sort de l'ordinaire, le temps d'un exercice de gestion de crise destiné à tester et à évaluer le dispositif de sûreté mis en place.

L'exercice de gestion de crise mis à l'épreuve
L'ONDA s'assigne parmi ses priorités les questions de la sûreté des infrastructures aéroportuaires. (Photo : www.aeronautique.ma)
Prise d'otages dans un avion, cellule de crise, négociateurs et une opération commando pour libérer les passagers avec le souci premier de sauver des vies humaines. Un exercice grandeur nature et aussi réaliste que possible pour mettre à l'épreuve les différents corps de sécurité impliqués, leur coordination et l'efficacité de l'intervention qui ne devrait souffrir aucune erreur.

Tel est le scénario de l'exercice baptisé "Tangis 01", organisé par l'Office national des aéroports (ONDA) sous la supervision de la direction de l'aéronautique civile du ministère de l'équipement et des transports.

Les équipes des différents organismes concernés par la chaîne de la sûreté des aéroports (ONDA, RAM, DGSN, Gendarmerie Royale, Douane, Protection civile et services de Santé), ont participé à cette exercice dans des conditions très réalistes.

Aucune partie des intervenants n'est au courant du déroulement de l'exercice, de ses détails ou encore de son dénouement. Il s'agit d'agire sur le vif, avec célérité et selon les développements d'une situation imprévisible devant un "groupe de preneurs d'otages armés, organisés et décidés".

Les évènements commencent par l'arrivée en trombe d'une camionnette transportant un "groupe de terroristes armés" qui fonce sur le grillage de l'aéroport et accède au tarmac où se trouve un Boeing737 avec passagers à bords. Les assaillants tuent deux gardiens qui interviennent et prennent possession de l'avion et ses passagers.

Aussitôt une cellule de crise composée des différents corps impliqués dans la sûreté de l'aéroport se met en place avec une équipe de négociateurs qui prennent contact avec le chef des ravisseurs. Après avoir pris note de la revendication des assaillants, la libération d'un chef emprisonné et une rançon, les fins négociateurs obtiennent la libération des femmes, des enfants et certaines personnes âgées ou malades.

Après des tergiversations avec les négociateurs qui essaient de gagner du temps pour permettre l'organisation d'une intervention commando, les terroristes décident de donner la preuve de leur détermination et exécutent un otage. Une course contre la montre s'enclenche alors.

En effet, les stratèges s'activent au Poste de commandement (PC) et à la salle de contrôle des opérations pour lancer un commando en s'efforçant de mettre à profit toutes les informations glanées et les failles de l'organisation des ravisseurs. Il s'agit d'une action éclaire avec diversion : surprendre les ravisseurs et parvenir à les neutraliser avant qu'ils aient le temps de s'en prendre aux otages.

Des membres du commando se font passer pour des livreurs de repas, activent des fumigènes pour faire diversion et permettre au commando de s'abattre sur les ravisseurs. L'opération s'effectue comme prévu et en quelques minutes les otages quittent l'avion sains et saufs.

L'exercice "Tangis 01" s'est déroulé en présence d'une équipe d'observateurs de l'organisation de l'aviation civile internationale (OACI).

Dans un point de presse au terme de cette simulation, le directeur général de l'ONDA, Abdelhanine Benalou a fait part de sa satisfaction du déroulement de l'exercice, de l'efficacité des différents intervenants et de la bonne coordination dans la gestion de cette simulation de crise.

La simulation s'est déroulée dans des conditions réalistes et les intervenants ont dû faire face à un développement d'évènements, dont ils ignoraient les détails pour réagir rapidement en fonction de la situation, a-t-il dit.

L'intérêt de cet exercice consiste à tester et évaluer le dispositif de sécurité et d'intervention afin de l'optimiser et le peaufiner au plus petits détails, ont souligné des responsables de l'opération de simulation.

Pour faire aussi vrai que nature, les organisateurs ont mis à contribution des journalistes locaux appelés à jouer le rôle de reporters venus se mêler à la foule et tenter de bousculer le périmètre de sécurité de l'opération pour glaner leurs infos ou tenter de prendre le "cliché rare".

Le dispositif de sécurité aux alentours de la zone d'opération ont eu aussi à contenir les débordements des "familles des otages" venus s'enquérir de la situation et prendre des nouvelles de leurs proches.

Des exercices similaires ont été organisés dans les aéroports de Fès, d'Agadir et de Casablanca. Il s'agit d'une volonté permanente de tous les intervenants d'améliorer, de fiabiliser et de standardiser aux meilleures normes internationales, les procédures, les mesures et les dispositifs de sûreté des aéroports marocains.

Le dispositif de sûreté dans les aéroports est soumis à une évaluation permanente par divers instances spécialisées. L'ONDA s'assigne parmi ses priorités les questions de la sûreté des infrastructures aéroportuaires. Un tel intérêt s'est traduit durant les 5 dernières années par d'importants efforts pour optimiser et renforcer les dispositifs de sécurité.

Selon les responsables de l'office, les 5 dernières années ont connu un renforcement des effectifs et des équipements dédiés à la sûreté. L'ONDA a ainsi investi environ 300 millions de DH sur ce volet pour les exercices de 2004 à 2007. Pour la période 2008-2012, un investissement de 800 millions de DH a été alloué à l'optimisation et l'amélioration des différents aspects relevant de la sûreté des aéroports.
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