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La croissance serait maintenue à des taux élevés

La croissance globale de l'économie marocaine continuerait d'être maintenue à des taux relativement élevés, soient 4,7 et 5,7% respectivement aux 1er et 2e trimestres 2009, à la faveur des résultats largement positifs, attendus de l'actuelle campagne agricole, a indiqué le Haut commissariat au plan (HCP).

La croissance serait maintenue à des taux élevés
L'activité économique nationale évoluerait au 1er semestre de l'année en cours dans un contexte mondial marqué par la récession. (Photo : www.corsematin.com)
Après avoir rappelé que l'activité économique nationale évoluerait au 1er semestre de l'année en cours dans un contexte mondial marqué par la récession, le HCP note, dans son point de conjoncture d'avril 2009, que l'économie hors agriculture se situe dans une phase conjoncturelle défavorable compte tenu des évolutions récentes des principaux indicateurs avancés de l'économie.

Selon la même source, la croissance de la valeur ajoutée non-agricole se serait située aux alentours de 1,3%, en variation annuelle, au 1er trimestre 2009, contre 6,6% un an plus tôt.

De même, la contraction de l'activité chez les principaux partenaires commerciaux du Maroc devrait peser sur les débouchés à l'exportation du Maroc, indique le document qui précise que la demande étrangère, adressée à l'économie marocaine, reculerait de 5,5 % en variation trimestrielle, au 1-er trimestre 2009.

Cette baisse de régime, entamée depuis le début de 2008, s'était matérialisée par un net recul au 4è trimestre (moins 4,7%) et cela pour la première fois depuis 2001, clôturant, ainsi, l'année avec un taux de croissance de 2,7%, contre 8,1 en 2007.

Les exportations de biens se seraient contractées de 19,2%, en glissement trimestriel, au 1er trimestre 2009, estime le HCP, ajoutant que le recul des ventes extérieures des phosphates et de leurs dérivés explique, en partie, ce mouvement baissier, après avoir fortement profité de la fermeté des cours mondiaux, surtout au 2è trimestre 2008.

Pénalisées par le repli de la demande étrangère, les exportations, hors phosphates et dérivés, auraient souffert du recul des expéditions des biens d'équipement et des demi-produits, notamment, ceux des produits électriques et électroniques.

En revanche, le HCP relève que les exportations des biens de consommation, en particulier, celles des vêtements confectionnés et de la bonneterie auraient enregistré au 1er trimestre 2009, des évolutions positives, hors effets saisonniers, estimés à 8,6 et 27,6% respectivement, en variations trimestrielles.

En réponse à la contraction de l'activité industrielle, les importations ont nettement reflué au 1er trimestre 2009 (moins 9%), notamment, celles des demi-produits, des produits bruts et énergétiques et des biens d'équipement.

La baisse plus prononcée des exportations par rapport aux importations se serait traduite par un recul du taux de couverture, pour se situer aux alentours de 40%, relève le HCP, estimant que l'évolution conjoncturelle «défavorable» des transferts des Marocains résidant à l'étranger (MRE) et des recettes touristiques, observée depuis le 3e trimestre 2008, ne permettrait pas d'atténuer l'impact du déficit commercial sur la balance courante.

Notant que les fluctuations conjoncturelles des secteurs orientés vers l'extérieur auraient été ramenées en dessous de leurs niveaux tendanciels, le HCP souligne que le secteur agricole reste la seule branche d'activité dont la croissance s'est maintenue au rythme préalablement avancé.

La valeur ajoutée agricole verrait sa production s'améliorer cette année de plus de 28% par rapport à l'année écoulée. En 2009, les effets favorables succédant aux conditions climatiques propices du début du printemps, ont permis de relever «significativement» les rendements de la plupart des cultures notamment ceux des céréales, dont la production avoisinerait les 102 millions de qx pour la campagne 2008-2009.

Le HCP fait savoir, en revanche, que les cultures maraîchères et industrielles verraient leurs productions décélérer du fait des pertes des superficies et des cultures causées par les inondations.

Au niveau de l'industrie, l'accélération de la production observée au début de 2008, s'est nettement estompée à la fin de l'année. La contribution du secteur à la croissance économique globale est passée de 0,7 point, au 1er trimestre, à moins 0,5 point au 4e trimestre 2008.

Pour le HCP, ce revirement de tendance a été piloté par le retournement à la baisse des industries métalliques et le relâchement des produits de l'automobile et des équipements, associés à une forte contraction de l'activité des industries de transformation des phosphates.

Les enquêtes de conjoncture révèlent la poursuite du fléchissement des activités du secteur en ce début d'année, due à un recul qui aurait concerné davantage les carnets de commandes étrangères que locales.

Quant à la production minière, elle a subi, selon le HCP, une chute de 17,9% au 4e trimestre 2008, due, notamment, à la réduction de la demande mondiale et au retournement conjoncturel des cours internationaux des produits agricoles.

Les signaux actuellement perceptibles suggèrent le prolongement de cette conjoncture défavorable jusqu'à l'été 2009.

Le secteur touristique confirme, au 1er trimestre 2009, son ralentissement, enclenché une année avant l'amorce de la crise économique internationale. Cette dernière est venue accentuer la position du secteur dans sa phase descendante, poursuit la même source, rappelant que depuis 2007, son activité a été bridée par une réduction continue du nombre des nuitées étrangères.

Au 1er trimestre 2009, l'activité touristique peinerait, sous l'effet de la récession poursuivie des économies européennes et son rétablissement risque ainsi d'être différé comme l'atteste la régression de 4,5% affichée par les nuitées à fin février dernier.

Concernant le secteur du BTP, bien que son rythme d'évolution se maintienne à des niveaux positifs, des signes d'essoufflement de la croissance de cette branche d'activité se concrétisent de plus en plus. L'inflexion de la cadence de sa progression, relevée au 4e trimestre 2008 (4,8% contre 9,4 un trimestre plus tôt) en constitue une première manifestation.

Au total, la croissance de l'activité économique, hors agriculture, s'est établie à 1,9% au 4e trimestre 2008, contre 4,5% un trimestre plus tôt.

Cette croissance poursuivrait son mouvement dégressif, au 1er trimestre 2009, atteignant près de 1,3%, soit le niveau le plus faible depuis le 2e trimestre 2002.

«Cette estimation reflète la prudence qu'impose l'absence actuelle de signes tangibles d'une éventuelle reprise de l'activité économique sur le court terme», souligne le point de conjoncture.

Pour ce début de l'année 2009, la demande intérieure nationale continuerait de soutenir l'activité économique mais sa croissance serait relativement moins importante que l'année précédente.

L'investissement productif verrait son rythme d'évolution ralentir par rapport à 2008 et les entreprises pourraient réduire leurs dépenses d'investissement, compte tenu des perspectives d'une demande extérieure faible et de l'augmentation de leurs capacités de production non-utilisées.

Les importations de biens d'équipement n'ont d'ailleurs crû que de 4,1% en variation annuelle, à fin février dernier, contre 21,2% un an auparavant.

S'agissant de la consommation des ménages, elle a été tempérée par le fléchissement des revenus extérieurs, notamment, ceux transférés par les MRE (moins 14,8 % à fin février 2009) et la décélération des crédits à la consommation (+26,2% à fin février contre +41,7 un an plus tôt).

Le maintien de l'inflation autour de 3,8% durant le 1er trimestre 2009, a, également, pesé sur le pouvoir d'achat des revenus des ménages, poursuit le HCP, estimant que les hausses récentes trouvent leurs causes, notamment, dans la progression des prix des produits alimentaires.

Les dommages causés par les inondations ont réduit l'offre de certains légumes et fruits, durant l'hivers, et provoqué des augmentations substantielles des produits frais.

L'inflation sous-jacente a, par contre, connu une inflexion remarquable depuis le 2e trimestre 2008 pour se situer à 1,7% au 1er trimestre 2009. Sa décélération a coïncidé avec un sensible recul des prix de certains produits importés.

Selon le HCP, cette légère détente, essentiellement celle des produits alimentaires hors frais, pourrait se poursuivre au 2e trimestre 2009.

Pour les prix des produits frais, l'évolution devrait être plus modérée, après les fortes hausses enregistrées à la même période une année passée, alors que ceux des produits non alimentaires évolueraient selon leur rythme tendanciel, pour atteindre 1,6%, ce qui situerait le taux d'évolution de l'indice global des prix aux alentours de 2%, indique le HCP.
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