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Nécessité de «résister aux tentations protectionnistes»

Le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, a souligné l'impératif de maintenir l'ouverture commerciale et de "résister aux tentations protectionnistes qui ne cessent de s'exacerber", à la suite de la crise économique mondiale.

Nécessité de «résister aux tentations protectionnistes»
Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances. (Photo : Kartouch)
Dans une Déclaration distribuée dimanche à Washington au Comité ministériel du développement de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), M. Mezouar a relevé l'importance du commerce dans la croissance, la réduction de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Développement du millénaire (ODM).

M. Mezouar, représenté à cette 79e réunion du Comité de développement par Zouhair Chorfi, directeur du Trésor et des finances extérieures, a, également, noté que le respect des engagements des pays donateurs en faveur du renforcement de l'aide publique au développement constitue un préalable essentiel pour la croissance, la lutte contre la pauvreté et la poursuite des ODM.

La crise économique actuelle implique la mise en place par les institutions internationales d'"instruments innovants" permettant de répondre de manière adéquate aux besoins spécifiques des différents pays, à travers une simplification de la conditionnalité, un développement d'instruments souples sous forme essentiellement d'appuis budgétaires et la mise en place de facilités d'urgence pour appuyer le financement du commerce extérieur, a dit encore le ministre.

A moyen terme, il est essentiel que le coût supplémentaire de la mobilisation par la Banque mondiale des ressources financières sur le marché international ne soit pas intégralement répercuté sur les pays à revenu intermédiaire qui ont un besoin urgent de financements conséquents à des conditions abordables, indique-t-il.

Pour M. Mezouar, les Banques multilatérales de développement (BMD) doivent s'assurer d'une meilleure répartition de la charge du coût supplémentaire lié à la mobilisation des ressources financières entre l'ensemble des pays membres de la Banque.

Si les BMD, en particulier la Banque mondiale sont interpellées pour mobiliser davantage de ressources financières au profit des Pays en développement (PED) en vue d'atténuer les effets de la crise, il est impératif que ces dernières ne perdent pas de vue le défi de la vulnérabilité de la planète aux effets du changement climatique, estime-t-il.

Selon lui, les BMD, en particulier la Banque mondiale, doivent également appuyer les PED dans la conception et le financement d'actions et de projets dans le cadre de stratégies de développement durable et équitable qui sont à même d'atténuer les effets néfastes du changement climatique.

La crise économique a eu un impact "négatif et disproportionné" sur de nombreux Pays en développement, a souligné M. Mezouar, expliquant que "le monde sombre actuellement dans une crise économique globale qui fait peser de profondes inquiétudes quant aux perspectives de croissance, d'éradication de la pauvreté et de réalisation des ODM".

Il note que cette crise, partie des économies avancées, a entraîné notamment un fort repli de la croissance, la pénurie du crédit et partant une aggravation du chômage et de la pauvreté.

Dans cette déclaration au nom du Groupe constitué de l'Afghanistan, de l'Algérie, du Ghana, de l'Iran, du Maroc, du Pakistan et de la Tunisie, le ministre estime que cette situation est d'autant plus critique que même dans l'hypothèse d'un retour de la croissance en 2010, la production restera faible, les tensions budgétaires persisteront et les niveaux de chômage continueront d'augmenter dans la plupart des PED pendant une bonne partie de 2011.

"Si face à cette crise, certains pays à revenu intermédiaire et pays émergents ont pu dégager des espaces budgétaires leur permettant d'atténuer son impact, il en va tout autrement pour la majorité des PED, qui n'ont pas cette capacité et qui ont un besoin urgent de financements additionnels, notamment concessionnels", soutient encore M. Mezouar.

Selon M. Mezouar, ce besoin en financements est d'autant plus crucial que ces pays subiront les effets conjugués de l'essoufflement de la demande des pays développés, des recettes du tourisme, et des transferts de fonds des travailleurs émigrés, de la baisse des cours des matières premières et des investissements étrangers.

"La communauté internationale ne peut rester insensible face à la gravité de cette situation qui risque de déboucher sur une crise sociale et humanitaire avec de graves implications politiques, d'autant plus que la plupart des PED ne dispose pas de dispositifs de protection sociale", estime M. Mezouar.

Les travaux du Comité du développement ont porté sur les implications de la crise économique sur les pays en développement et le rôle des institutions financières internationales, l'actualisation de la voix et de la représentation des pays en développement et en transition au niveau du Groupe de la Banque mondiale.

Les participants se sont, également, arrêtés sur l'état d'avancement des thèmes relatifs au Rapport de suivi mondial 2009 et la gouvernance interne du Groupe de la Banque mondiale.

Une délégation marocaine conduite par Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, a pris part aux réunions de printemps de la BM et du FMI qui ont eu lieu le week-end dernier dans la capitale fédérale américaine.
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