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Institution mal-aimée mais aux pouvoirs grandissants

Seul Parlement supranational au monde à être élu au suffrage direct, le Parlement européen est l'institution qui monte au sein de l'UE avec des prérogatives toujours croissantes, mais il souffre d'un déficit d'image chronique dans l'opinion.

Institution mal-aimée mais aux pouvoirs grandissants
Le Parlement européen, institution mal-aimée mais aux pouvoirs grandissants. (Photo : www.gulli.fr)
Fort actuellement de 785 élus désignés au suffrage universel direct depuis 1979 (ils ne seront plus que 736 dans le prochain) et réunis au sein de groupes politiques transnationaux, il a trois fonctions principales.

D'abord le travail législatif, à l'instar d'un Parlement national, à savoir l'examen de projets de loi européens, en partage avec les Etats de l'UE réunis au sein du Conseil, au travers de la procédure dite de co-décision.

Cela concerne aujourd'hui environ 60% de la législation européenne, une proportion appelée à atteindre 90% en cas de ratification du traité de Lisbonne qui prévoit d'étendre encore ses pouvoirs. Il a ainsi contribué à adoucir la très controversée directive Bolkestein sur la libéralisation des services.

En revanche, les dossiers de politique étrangère et de sécurité restent l'apanage, jalousement gardé, des gouvernements.

Le Parlement partage aussi avec les Etats membres l'autorité budgétaire de l'UE. Il donne décharge à la Commission sur l'exécution du budget annuel et doit donner son aval aux dépenses européennes, à l'exception de celles dites "obligatoires" (subventions agricoles de la PAC, qui représentent à elles seules 40% du budget total).

Enfin, il contrôle les institutions, notamment la Commission. Le Parlement l'a montré en 1999 en poussant celle dirigée par Jacques Santer à démissionner, à la suite d'une indélicatesse de l'un des membres de l'exécutif, la commissaire française Edith Cresson.

Il a aussi en 2004 écarté de la Commission Barroso le candidat italien Rocco Buttiglione, pressenti pour les affaires de justice et police, à la suite de propos controversés sur les homosexuels et le rôle des femmes. Il a aussi empêché le socialiste hongrois Laszlo Kovacs de prendre le portefeuille de l'énergie, pour lequel il l'a jugé pas assez qualifié. Il s'est contenté du porte-feuille de la fiscalité.

Malgré tout, le Parlement reste méconnu des citoyens européens et du coup souvent mal-aimé.

Les Etats, qui rechignent à y envoyer des personnalités de premier plan -quand ils ne l'utilisent pas pour se débarrasser d'hommes politiques jugés indésirables au plan national- ne contribuent à relever son prestige.

Certains eurodéputés (minoritaires), en se distinguant par leur absentéisme ou leur peu d'implication au quotidien à Bruxelles (où se fait l'essentiel du travail préparatoire en commission) ou à Strasbourg (siège officiel du Parlement), affaiblissent aussi l'institution.
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