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Le référendum à Mayotte est «nul et non avenu»

Impuissant à obtenir de Paris l'annulation du référendum sur la départementalisation de l'île de Mayotte, le gouvernement de l'archipel des Comores, avec le soutien de l'Union africaine (UA), considère cette consultation dans un "territoire occupé" comme "nulle et non avenue".

Le référendum à Mayotte est «nul et non avenu»
Des femmes sont rassemblées lors d'une réunion organisée par le comité du «oui» au référendum pour la départementalisation de Mayotte, à Labattoir. (Photo : AFP)
Dès l'annonce fin septembre 2008 par le gouvernement français de l'organisation d'un référendum sur le statut de la quatrième île des Comores -qui y est considérée comme partie intégrante du pays- les autorités de Moroni ont demandé à Paris de renoncer à un tel projet qui éloignerait encore plus la perspective d'une "réunification" de l'archipel de l'océan Indien.

Depuis, les "anti-référendum" ont organisé des manifestations dans la capitale fédérale, Moroni, pour exiger que la France "n'érige pas Mayotte en département français", avec le soutien du gouvernement et du Parlement qui a institué en 2005 une "journée nationale de la réintégration de Mayotte".

Ces demandes ont reçu une fin de non recevoir du gouvernement français qui, le 14 janvier, a entériné l'organisation le 29 mars du référendum sur le statut de l'île.

Mais pour l'Etat comorien, qui se fonde sur l'histoire et les résolutions de l'ONU depuis l'indépendance affirmant invariablement que Mayotte est comorienne, l'île fait partie des Comores.

La Constitution de l'Union des Comores indique d'ailleurs que le pays est composé quatre îles: Anjouan, Mohéli, Grande-Comore et Mayotte. Cette dernière est restée française lorsque les trois autres accédaient à l'indépendance en 1975.

Au fil des années, elle est devenue un eldorado dans la région, attirant les clandestins, dont de nombreux Comoriens qui risquent leur vie en tentant de rejoindre l'île à bord d'embarcations surchargées.

Face au refus du gouvernement français d'ajourner le référendum, le gouvernement des Comores a prévenu qu'il ne tiendrait aucun compte de la consultation.

"Mon pays considère d'ores et déjà comme étant nulle et non avenue toute consultation qui serait organisée dans le cadre de la départementalisation de l'île comorienne de Mayotte", avait déclaré le président comorien, Ahmed Abdallah Sambi, à la tribune de la dernière assemblée générale des Nations unies.

Le chef d'Etat comorien s'appuie sur la position constante de l'Union africaine, qui reconnaît la souveraineté de Moroni sur Mayotte et juge que l'île est "occupée par une puissance étrangère".

Début février, l'UA a réitéré sa position en condamnant fermement l'organisation du référendum.

L'UA "condamne l'organisation, le 29 mars 2009, d'un référendum sur la départementalisation de l'île comorienne de Mayotte et exige l'arrêt immédiat de ce processus", selon une décision de l'organisation continentale adoptée lors de son dernier sommet de chefs d'Etat et de gouvernements.
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