Ce prix «pour la liberté de pensée», doté de 50.000 euros, a été décerné à trois militants -Lioudmila Alexeeva, Sergueï Kovalev et Oleg Orlov- au nom de l'organisation Memorial, ainsi qu'à «tous les autres défenseurs des droits de l'Homme en Russie», a précisé le Parlement.
«Les personnes qui défendent les droits de l'Homme doivent pouvoir exprimer leur liberté d'expression», a déclaré le président du Parlement européen, Jerzy Buzek en annonçant le nom du lauréat.
La présidence suédoise de l'Union européenne a salué ce choix, soulignant que l'ONG s'était distinguée pour son combat «en faveur de la démocratie et des droits de l'Homme dans les pays de l'ex-Union soviétique et pour dire la vérité sur les victimes de l'oppression politique».
Les grandes ONG internationales ont salué unanimement le courage des collaborateurs de Memorial. Selon la présidente de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), Soulhayr Belhassen, ce prix «signifie qu'on ne laisse pas tomber cette partie de l'Europe».
«Le prix reconnaît le rôle important des activistes des droits de l'Homme dans des circonstances particulièrement difficiles en Russie» selon Nicola Duckworth d'Amnesty International.
Du côté des lauréats, Lioudmila Alexeeva, présidente du groupe Helsinki à Moscou, a jugé que «Memorial a mérité ce prix parce que l'organisation travaille depuis des années dans des points chauds, c'est un travail dur et dangereux».
Et Oleg Orlov, responsable de Memorial, s'est dit à la fois «flatté» et «amer» de recevoir ce prix, quatre mois après l'assassinat de sa collaboratrice en Tchétchénie, Natalia Estemirova.
Le 15 juillet dernier, elle avait été enlevée à Grozny puis retrouvée morte de deux balles dans la tête et la poitrine en Ingouchie voisine. Elle enquêtait sur des cas d'exécutions sommaires en Tchétchénie où l'ONG a ensuite du suspendre ses activités.
Mme Estemirova était proche de la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006 à Moscou et qui était l'une des rares à avoir continué à se rendre en Tchétchénie pendant le conflit. Ce crime n'a jamais été élucidé.
«Nous recevons aujourd'hui le Prix et Natacha a reçu une balle», a dit avec tristesse M. Orlov. «A travers nous, c'est au mouvement de défense des droits de l'Homme russe qu'il est rendu hommage», a-t-il ajouté.
Le physicien et Prix Nobel de la Paix Andreï Sakharov, décédé il y a vingt ans, a été le premier dirigeant de Memorial, fondée en 1989.
L'ONG Memorial enquête sur les atteintes aux droits de l'Homme et recense les crimes commis au nom de l'URSS, un travail souvent mal perçu alors que Staline est encore révéré et que les critiques vis-à-vis de l'Union soviétique sont souvent jugées non patriotiques.
Le prix sera remis le 16 décembre à Strasbourg. En 2008, il avait récompensé le dissident chinois Hu Jia. L'ancien président sud-africain, Nelson Mandela, la militante birmane, Aung San Suu Kyi, et l'ex-secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan -qui sont aussi Prix Nobel de la Paix- figurent parmi les anciens lauréats.
Memorial a été préférée jeudi aux deux autres finalistes, l'écrivain suédo-érythréen et prisonnier politique Dawit Isaak, et le Palestinien Izzeldin Abuelaish qui milite pour une fondation internationale pour l'éducation des femmes à Gaza et dans le monde.
Liste des lauréats du Prix Sakarov décerné depuis 1988 par le Parlement européen
1988 Nelson Mandela, Anatoli Marchenko (à titre posthume) 1989 ; Alexander Dubcek 1990; Aung San Suu Kyi 1991 ; Adem Demaçi 1992 ; Las Madres de la Plaza de Mayo 1993 ; Oslobodjenje 1994 ; Taslima Nasreen 1995 ; Leyla Zana 1996 ; Wei Jingsheng 1997 ; Salima Ghezali 1998 ; Ibrahim Rugova 1999 ; Xanana Gusmão 2000 ; ¡Basta Ya! 2001 ; Izzat Ghazzawi, Nurit PeledElhanan, Dom Zacarias Kamwenho 2002 ; Oswaldo José Payá Sardiñas 2003 ; Kofi Annan (Onu) 2004 ; Zhanna Litvina (Belarusian Association of Journalists) 2005 ; Dames en blanc, Hauwa Ibrahim, Reporters sans frontières 2006 ; Alexander Milinkevich 2007 ; Salih Mahmoud Osman 2008 et Hu Jia 2009 Memorial.
«Les personnes qui défendent les droits de l'Homme doivent pouvoir exprimer leur liberté d'expression», a déclaré le président du Parlement européen, Jerzy Buzek en annonçant le nom du lauréat.
La présidence suédoise de l'Union européenne a salué ce choix, soulignant que l'ONG s'était distinguée pour son combat «en faveur de la démocratie et des droits de l'Homme dans les pays de l'ex-Union soviétique et pour dire la vérité sur les victimes de l'oppression politique».
Les grandes ONG internationales ont salué unanimement le courage des collaborateurs de Memorial. Selon la présidente de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), Soulhayr Belhassen, ce prix «signifie qu'on ne laisse pas tomber cette partie de l'Europe».
«Le prix reconnaît le rôle important des activistes des droits de l'Homme dans des circonstances particulièrement difficiles en Russie» selon Nicola Duckworth d'Amnesty International.
Du côté des lauréats, Lioudmila Alexeeva, présidente du groupe Helsinki à Moscou, a jugé que «Memorial a mérité ce prix parce que l'organisation travaille depuis des années dans des points chauds, c'est un travail dur et dangereux».
Et Oleg Orlov, responsable de Memorial, s'est dit à la fois «flatté» et «amer» de recevoir ce prix, quatre mois après l'assassinat de sa collaboratrice en Tchétchénie, Natalia Estemirova.
Le 15 juillet dernier, elle avait été enlevée à Grozny puis retrouvée morte de deux balles dans la tête et la poitrine en Ingouchie voisine. Elle enquêtait sur des cas d'exécutions sommaires en Tchétchénie où l'ONG a ensuite du suspendre ses activités.
Mme Estemirova était proche de la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006 à Moscou et qui était l'une des rares à avoir continué à se rendre en Tchétchénie pendant le conflit. Ce crime n'a jamais été élucidé.
«Nous recevons aujourd'hui le Prix et Natacha a reçu une balle», a dit avec tristesse M. Orlov. «A travers nous, c'est au mouvement de défense des droits de l'Homme russe qu'il est rendu hommage», a-t-il ajouté.
Le physicien et Prix Nobel de la Paix Andreï Sakharov, décédé il y a vingt ans, a été le premier dirigeant de Memorial, fondée en 1989.
L'ONG Memorial enquête sur les atteintes aux droits de l'Homme et recense les crimes commis au nom de l'URSS, un travail souvent mal perçu alors que Staline est encore révéré et que les critiques vis-à-vis de l'Union soviétique sont souvent jugées non patriotiques.
Le prix sera remis le 16 décembre à Strasbourg. En 2008, il avait récompensé le dissident chinois Hu Jia. L'ancien président sud-africain, Nelson Mandela, la militante birmane, Aung San Suu Kyi, et l'ex-secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan -qui sont aussi Prix Nobel de la Paix- figurent parmi les anciens lauréats.
Memorial a été préférée jeudi aux deux autres finalistes, l'écrivain suédo-érythréen et prisonnier politique Dawit Isaak, et le Palestinien Izzeldin Abuelaish qui milite pour une fondation internationale pour l'éducation des femmes à Gaza et dans le monde.
Liste des lauréats du Prix Sakarov décerné depuis 1988 par le Parlement européen
1988 Nelson Mandela, Anatoli Marchenko (à titre posthume) 1989 ; Alexander Dubcek 1990; Aung San Suu Kyi 1991 ; Adem Demaçi 1992 ; Las Madres de la Plaza de Mayo 1993 ; Oslobodjenje 1994 ; Taslima Nasreen 1995 ; Leyla Zana 1996 ; Wei Jingsheng 1997 ; Salima Ghezali 1998 ; Ibrahim Rugova 1999 ; Xanana Gusmão 2000 ; ¡Basta Ya! 2001 ; Izzat Ghazzawi, Nurit PeledElhanan, Dom Zacarias Kamwenho 2002 ; Oswaldo José Payá Sardiñas 2003 ; Kofi Annan (Onu) 2004 ; Zhanna Litvina (Belarusian Association of Journalists) 2005 ; Dames en blanc, Hauwa Ibrahim, Reporters sans frontières 2006 ; Alexander Milinkevich 2007 ; Salih Mahmoud Osman 2008 et Hu Jia 2009 Memorial.
