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Vers des élections anticipées à haut risque

La Belgique se prépare à entamer sa présiden ce de l'UE en juillet sans véritable gouvernement, après des élections législatives anticipées qui paraissent inéluctables et risquent de radicaliser davantage les positions des Flamands et francophones conduisant à la paralysie.

Vers des élections anticipées à haut risque
La Belgique doit se résoudre à des élections anticipées à haut risque, juste avant de présider l'UE. (Photo : AFP)
Au lendemain de la démission du gouvernement d'Yves Leterme, faute de compromis entre les deux communautés sur les droits linguistiques des francophones dans la banlieue flamande de Bruxelles, la question de la survie de ce pays créé en 1830, sous sa forme actuelle, se pose à nouveau.

Même si des élections anticipées n'ont pas été encore officiellement annoncées mardi, tout porte à croire qu'elles sont désormais la seule issue possible à la crise. Elle pourraient se dérouler les 6 ou 13 juin, soit un an avant le terme normal de la législature et à moins d'un mois du début de la présidence belge de l'UE, le 1er juillet.

Alors que, du côté francophone, le président du Sénat Armand De Decker, dans une interview aux journaux La Libre Belgique et De Standaard, prône un report de ces élections au début de 2011, le parti chrétien-démocrate flamand CD&V de M. Leterme s'est résolu à retourner aux urnes avant l'été, selon l'agence Belga.

La piste de la constitution d'une majorité de rechange, voire d'un «gouvernement d'urgence» pour remplacer les ministres libéraux flamands démissionnaires, a été abandonnée. Les socialistes néerlandophones, sollicités, ont refusé de jouer les «dépanneurs» de la majorité.

Yves Leterme a convoqué pour jeudi matin un Conseil des ministres au cours duquel le gouvernement demandera au Parlement d'adopter quelques textes dont une participation belge à une aide financière à la Grèce, avant de se mettre en congé.

Les partis se sont déjà mis en ordre de marche pour la campagne électorale à venir, en réservant des espaces publicitaires dans la presse ou en acquérant des noms de domaines internet tels que «elections2010.be» ou «13juin.be».

La nouvelle crise a éclaté le 22 avril lorsque l'une des cinq formations de la coalition gouvernementale, l'Open VLD (parti libéral flamand), a claqué la porte, mécontent de l'absence de progrès dans les négociations entre Flamands et francophones.

Les futures élections pourraient déboucher sur une poussée des partis les plus radicaux, surtout en Flandre, où selon les derniers sondages les listes indépendantistes pourraient séduire plus de 40% de l'électorat.

La formation d'un nouveau gouvernement pourrait donc être encore plus ardue qu'en 2007 et le gouvernement Leterme qui gère depuis mardi les «affaires courantes», risque de devoir présider l'UE dans cette position inconfortable.

Une situation qui rappellerait à l'Europe un mauvais souvenir: la seconde partie de la présidence tchèque de l'UE au premier semestre 2009, marquée par un grand immobilisme suite à la chute du gouvernement de Mirek Topolanek à mi-parcours.

La Commission européenne s'est dite lundi «tout à fait confiante» que la Belgique pourra assumer pleinement sa présidence. Mais le secrétaire d'Etat belge aux Affaires européennes, Olivier Chastel, a reconnu que la présidence belge risquait de «manquer de punch».

Reste que l'organisation de législatives risque de poser de nouveaux problèmes. Selon la Cour constitutionnelle belge, le système électoral, au cœur du contentieux actuel, doit être changé avant le prochain scrutin qui, sinon, serait illégal.

En l'absence d'accord, le résultat du scrutin risque donc d'être contesté en justice et la légitimité du nouveau Parlement mise en cause.
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