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1er test électoral pour Rajoelina

Les Malgaches sont appelés mercredi à se prononcer sur un projet de nouvelle Constitution, première étape électorale d'un processus de sortie de crise lancé par Andry Rajoelina et une centaine de partis politiques, mais que dénonce une partie de l'opposition.

1er test électoral pour Rajoelina
Des partisans du référendum du 17 novembre à Madagascar, participent à un rassemblement, à Antananarive. (Photo : AFP)
Dans la capitale Antananarivo, des électeurs se sont présentés dès l'ouverture des bureaux de vote à 06h00 locales (03h00 GMT).

Pour la première fois à Madagascar, les opérations de vote se font avec un bulletin unique sur lequel on doit cocher «oui» ou «non» au projet. Elles se déroulaient dans le calme mais apparemment assez lentement, au rythme moyen d'une cinquantaine de votants par heure dans chaque bureau, a constaté le correspondant de l'AFP.

L'homme fort du pays, Andry Rajoelina, a voté peu après 8H00 locales dans un bureau proche de son domicile dans le quartier d'Ambatobe, au nord d'Antananarivo, et a déclaré à cette occasion en langue malgache être venu «faire son devoir de citoyen». «Les gens semblent intéressés, en tout cas il y avait du monde dès 6H00», a estimé Rija Rakotobe, vice-président d'un bureau dans la ville haute, où une demi-douzaine de personnes faisaient la queue à l'extérieur.

Ce référendum est surtout le premier scrutin depuis la prise de pouvoir de M. Rajoelina qui, soutenu par la rue et l'essentiel de l'armée, avait évincé en mars 2009 le président élu Marc Ravalomanana. Il doit être suivi d'élections municipales en décembre, de législatives en mars et d'une présidentielle en mai, conformément à un accord politique signé en août entre le pouvoir et une centaine de partis politiques.

Les «trois mouvances» des anciens présidents Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, refusent ce processus et ont appelé au boycott de la consultation, demandant le respect des accords intermalgaches signés l'an passé à Maputo et Addis Abeba sous médiation internationale.

La Communauté internationale n'a pas non plus donné son assentiment au plan de M. Rajoelina, jugeant l'initiative «pas assez consensuelle».

Madagascar est plongée dans une grave crise politique et économique depuis fin 2008 puis l'éviction de M. Ravalomanana.

Le débat sur la nouvelle Constitution ne suscite guère l'enthousiasme des foules, au terme d'une campagne référendaire aux allures de campagne présidentielle et à sens unique, le non ayant bien du mal à trouver des partisans après l'appel au boycott de l'opposition. «Ce référendum ne va pas aboutir à la sortie de crise», assure Mamy Rakotoarivelo, un proche du président Ravalomanana (en exil en Afrique du Sud). «Le risque, c'est qu'on aboutisse à une nouvelle crise dans six mois, dans un an, dans deux ans!», estime-t-il.

Mercredi, 21 personnes dont Fetison Andrianirina, un leader du camp Ravalomanana, ont été arrêtées à l'issue d'un rassemblement mouvementé des partisans des «trois mouvances», interdit par les autorités.

Les partisans du oui, assimilés à des défenseurs du régime Rajoelina, ont quant à eux mené campagne dans tout le pays pour obtenir une participation maximale qui légitimerait le processus. «Ceux qui militent pour le boycottage sont des inconscients (...)», accuse Augustin Andriamananoro, directeur de campagne pour le oui, qui espère dépasser les 40% de participation, et un score de plus de 65% en faveur du oui.

Parlant d'un «rendez-vous avec l'histoire», il met en avant une nouvelle Constitution qui «va corriger les erreurs du passé par rapport aux abus du pouvoir», et instaurer «un pacte social entre gouvernants et gouvernés».

Alors qu'Andry Rajoelina sillonne le pays depuis plusieurs semaines en promettant dans chaque région d'importants projets «visibles» (hôpitaux, stades...), le régime assure qu'il respecte son interdiction de faire campagne. «Ecoutez bien ses discours, il ne fait que sensibiliser les gens à aller voter, sans donner de consigne», justifie l'un de ses conseillers.

Avec peu de moyens, les défenseurs du non ont tenté de faire entendre leur voix, à l'image d'Harotsilavo Rakotoson, pour qui le débat porte moins sur la future Constitution que sur le message à envoyer au régime.

Craignant à l'origine qu'une forte participation ne légitime un peu plus le régime en place, M. Rakotoson affirme avoir reçu des assurances des «chancelleries étrangères qui ont répété que ce ne serait pas le cas». Il espère un bon score du non dans la capitale pour y «modifier le rapport de force», reprenant l'exemple de Rajoelina qui avait d'abord gagné la mairie en 2008 avant de prendre le pouvoir un an plus tard.
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